C'est la seconde fois de toute sa carrière, que le commandant en chef du CentCom ne ment pas : le général McKeznie qui lègue déjà à la postérité un cuisant aveu "aérien" vient de le compléter par un autre, celle portant cette fois sur les capacités d'interception de l'US Air Force : ainsi à la cuisante " les USA n'opèrent plus dans le ciel du Moyen-Orient en supériorité absolue pour cause de petits drones surgis de nulle part", phrase datée de janvier 2021 fait écho à un " les États Unis aident les Emirats du mieux qu'ils peuvent, mais les capacités d’interception de l'US Air Force sont limitées", datées elles de février 2022. S'il est vrai qu'il s'agit là d'un aveu d'une cuisante vérité dans la mesure où et c'est John Kirby qui l'a reconnu mercredi, la base US, Al Dhafra a été prise pour cible entre le 17 et le 31 janvier et à deux reprises des cocktails drones-missiles d'Ansarallah et que seule une fois l'une des composantes de sa DCA, THAAD a trop partiellement fonctionné et que sur cette base, le général ne peut mentir sous les yeux du monde entier, il est aussi vrai que ce deuxième aveu pourrait signifier un "largage émirati".
Abou Dhabi vient-il de céder à la pression et à renoncer à jouer le rôle de baliseur de terrain à Maarib? La première semaine de février, alors même que des informations ont fait état d'un ralentissement des combats à Chabwa et une inversion nette de la tendance à Hajja et et une reprise des avancées sur le front Maarib, les Samad-3 d'Ansarallah ont retrouvé le chemin de l'aéroport militaire d'Abha, cette base militaire de Sa Majesté dans le Sud saoudien d'où partent les F-16 cracher du feu au phosphore blanc sur Saada et Sanaa où près de 300 civils ont été massacrés rien qu'à partir du premier janvier. Du coup certains observateurs y ont vu le signe d'un net recul d'Abou Dhabi.
Puis les Zayed ont tout fait pour maintenir le cap, mais en dépit des milliards de dollars dépensés, rien n'est venu les protéger concrètement contre les combinaisons drones-missiles frappant leur raffinerie, leurs cités industrielles, leur chantier naval. Ils n'en ont peut-être pas l'air, mais les Zayed ont parfaitement compris qu'il y a eu à travers cette incitation assassine US à un engagement émirati à Maarib par brigade des Géants interposés envahissant Chamwa, un piège dans lequel ils étaient tombés, la tête en avant, un piège de conception US et destiné à se venger des projets conjoints sino-émiratis. On se rappelle fort bien comment une base militaire secrète chinoise à construire à Abou Dhabi avait provoqué le courroux du chef du Pentagone Austin qui avait presque menacé les Zayed de contre mesure.
Les USA bien conscients de la faille incorrigible de leur DCA ont fait alors payer aux Zayed des sommes faramineuses avant de leur imposer un PAC 3 combiné à un THAAD qui n'avaient rien de plus que la DCA made in US complètement défaillant des Saoudiens. Les premiers drones étant tombés à Dubai et à Abou Dhabi, les Emiratis ont réalisé à quel point les Américains les avaient eus et comment Ben Salmane, donné tout au long de sept ans de guerre contre le Yémen, pour un "abruti", passait cette fois pour le plus futé, lui qui comptait maintenir Maarib aux frais des Emiratis. Mais les Emirats auraient pu tenir encore pour quelque temps sous les feux des drones et des missiles, si la Résistance n'était pas entrée en jeu.
Mais elle y est entrée et Abou Dhabi fut frappée à partir du Nord par les drones qui se sont promis être plus nombreux si les Emirats continuaient à faire les guignols des Américains. Un remake d’Israël avec un front Nord (Irak) et un front Sud (Yémen) venait à s'ouvrier. Mais les Zayed n'étaient pas au bout de leur surprise : dans la nuit de 8 à 9 février une incroyable explosion non revendiquée a frappé le tout dernier étage d'un hôtel cinq étoiles propres aux touristes israéliens précédés de quelques heures d'intervalle d'un méga incendie dans un entrepôt à Dubaï. La police émiratie a tenté de maquiller tout en une explosion de gaz, mais les traces des drones de la Résistance étaient bien visibles.
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Le récent aveu d’impuissance de Washington à protéger les Emirats face aux missiles et drones d’Ansarallah a-t-il été le coup de grâce donné aux espoirs des Zayed de s'emparer de Maarib pour le compte d’Israël en mer Rouge en restant à l'abri de ses conséquences?
Et si cette impression est vraie, cela signifie une nouvelle méga victoire de l'armée de l'air asymétrique de la Résistance sur l'US Air Force, les Émirats arabes unis ne pouvant par principe coexister avec les missiles et les drones s’infiltrant sans prévis de là où ils le veulent au cœur des palais de verre des Zayed. Reste que cette expérience, si les Zayed finissent par en tirer une leçon définitive, pourrait s'avérer particulièrement nuisible aux vrais faux alliés de MBZ.
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Car un Dhafra qui n'a même pas été fichu de contrer dignement une seule des attaques des Houthis, mérite-t-elle de rester définitivement aux mains des Yankee ou mieux vaut pour les Zayed de s'allier avec l'armée chinoise et de lui préparer de quoi prendre pignon sur rue émiratie, ce qui serait parfaitement das l'air du temps marqué par des pactes stratégiques Résistance-Chine-Russie? Ce serait la revanche des Zayed d'avoir été si perfidement largués par l'axe US/Israël ? Une revanche, mais aussi une caution de vie. Et comment?
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La chaîne 13 affirme que ce serait une base navale permanente qui siégerait au sein de la Ve flotte. Tant mieux pour les Emirats. Les cocktails drones-missiles d'Ansarallah et les nuées de drones irakiens auront de quoi se payer de très belles double-missions pour le prix d'un : frapper Israël et US Navy à Bahreïn, le désormais QG de la coalition navale US/Israël qui devra compter 34 États figurant...