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L’Africom bientôt en Somaliland pour chasser la Chine de Djibouti?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Pourquoi la Chine a besoin d'Ansarallah?

Tout à l’heure, des agences d’informations britanniques ont fait état d’un incident contre un navire au sud de Hudaydah laissant entendre qu’il pourrait s’agir d’un remake du scénario « Rawabi » bis, ce navire-espion anglo-israélien bourré d’appareils d’écoute et saisi au large de Hudaydah. Peu d’analystes croient en effet à la viabilité d’une trêve Riyad/Ansarallah qui entre dans son deuxième mois, mais que le premier continue de violer obstinément aux dépens du second. 

Selon Mohammed Abdel Salam, chef de l’équipe négociatrice du gouvernement de salut national yéménite, la coalition d’agression saoudienne n’a pas respecté les termes du cessez-le-feu de l’ONU stipulant deux vols pas semaine vers deux destinations précises que sont Amman et Le Caire.

« Il faut accélérer le déroulement des vols réguliers et utiliser le temps restant pour rattraper ce qui a été perdu sinon il y aura un retour à la case départ », a-t-il préconisé.

En effet la coalition pro Riyad l’Arabie saoudite et ses mercenaires affiliés ont violé le cessez-le-feu au Yémen au moins 121 fois au cours des dernières heures.

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Et leurs avions-espions ont non seulement effectué des dizaines d’opérations de reconnaissance au-dessus des maisons civiles et des positions de l’armée et des Comités populaires, surnommés également (Ansarallah) dans la province d’al-Dhale, mais encore pas moins de 47 vols de reconnaissance et d’espionnage au-dessus des provinces de Maarib, Taëz, Hajjah, al-Jawf. À cela s’ajoute le fait que des mercenaires affiliés à la coalition de l’agression saoudienne ont également mis en place de nouveaux bastions de combat et fortifications autour de la ville de Maarib. 48 cas de tirs par la coalition d’agression ont été enregistrés dans les provinces de Maarib, Taëz et Hajjah. Avec tous ces agissements, pourquoi alors prétendre encore au maintien du cessez-le-feu ? 

Il y a certes la crainte US de voir Aramco repasser sous les missiles et empirer la crise énergétique qui secoue l’Occident. 

Mais il y a plus : car l’Amérique aussitôt affranchie du « péril “Ansarallah s’est mise à s’agiter en mer Rouge avec pour l’objectif de contrer la Chine dont la base djiboutienne la gêne énormément. Pire, l’Amérique chercherait même à reproduire une Taïwan non loin de la base chinoise histoire de mettre au défi cette présence.

L’armée américaine pourrait avoir accès au port et à l’aérodrome stratégiques du Somaliland

De hauts responsables du Pentagone se sont rendus à Hargeisa, capitale du Somaliland, la semaine dernière et ont visité le port et l’aéroport récemment rénovés de Berbera.

Le président Joe Biden a signé lundi un ordre de redéploiement des troupes en Somalie, où al-Chabab mène une insurrection meurtrière.

L’armée américaine pourrait accéder au port et à l’aérodrome stratégiquement positionnés de l’État autoproclamé du Somaliland à Berbera, pour contrer le groupe extrémiste al-Chabab en Somalie. C’est après que Joe Biden a signé lundi un ordre de redéployer des centaines de soldats américains en Somalie, quelques jours après que de hauts responsables du Pentagone se sont rendus à Hargeisa, la capitale du Somaliland, et ont rencontré le président Muse Bihi Abdi.

À la fin de son mandat en 2021, le prédécesseur de Biden, Donald Trump, avait retiré quelque 700 soldats de Somalie dans le cadre de la politique américaine de retrait des missions militaires mondiales à l’étranger – une décision que Biden a promis d’inverser.

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Les États-Unis courtiseraient en effet le Somaliland pour utiliser son port de Berbera comme alternative à sa base militaire de Djibouti qui juxtaposé celle de la Chine.

Le redéploiement des troupes américaines est intervenu un jour après que la Somalie a réélu dimanche l’ancien dirigeant Hassan Sheikh Mohamud un pro US 

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La semaine dernière, le général Stephen J. Townsend, chef du Commandement américain pour l’Afrique (Africom), est devenu le plus haut responsable militaire américain à se rendre au Somaliland depuis 1991.

Townsend, l’ambassadeur américain en Somalie Larry Andre et d’autres responsables américains se sont rendus à Berbera où ils ont visité le port et l’aéroport récemment rénovés que les forces aériennes américaines en Europe et les forces aériennes africaines ont évalués l’année dernière. Des responsables du département américain de la Défense ont également inspecté les installations en août.

Le but ? 

‘Cette évaluation et cette visite font partie des efforts de routine pour évaluer les emplacements d’opérations potentiels afin de pouvoir se préparer aux éventualités, de se préparer à l’exercice ou d’ajuster la posture de la force selon les besoins’, selon une lecture d’Africom à la fin du voyage.

Tout ceci pour dire que La Chine devra être non seulement plus préoccupée par l’impact des relations américanosomalilandaises, mais encore par cet impact sur les liens croissants d’Hargeisa avec Taïwan la visite de Townsend pourrait être un signe que les pourparlers sur la coopération en matière de sécurité progressent et pourraient entrer dans leur phase opérationnelle de recherche d’une base au Somaliland.

Dans ce contexte-là Chine peut-elle continuer à ignorer une puissance balistique de taille d’Ansarallah capable de bousculer les rapports de force en mer Rouge d’exercer des pires pressions sur les USA et d’aider la Chine à préserver sa place en mer Rouge ? 

‘Cela donnerait aux États-Unis un emplacement géostratégique clé pour contrer l’influence chinoise, protéger les routes commerciales et décourager le trafic d’êtres humains, le terrorisme et la piraterie’, a-t-il déclaré.

Le Camp Lemonnier, une base navale militaire à Djibouti, est la seule base militaire américaine permanente en Afrique avec plus de 4 500 militaires et civils.

En 2018, les États-Unis ont accusé la Chine d’avoir pointé des lasers sur ses pilotes depuis la base de Djibouti, mais Pékin a rejeté les informations comme ‘incohérentes avec les faits’. Les États-Unis ont allégué que les lasers de qualité militaire provenaient de la base navale chinoise.

En outre, la décision de Taïwan - que Pékin considère comme faisant partie de son territoire - d’ouvrir un bureau de représentation à Hargeisa en août 2020, et la décision du Somaliland d’avoir un bureau similaire à Taipei en 2020 ont agacé Pékin. Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a déclaré en février que les relations entre Taïwan et le Somaliland menaçaient ‘la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale’ de la Chine et de la Somalie.

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John Calabrese, responsable du projet Moyen-Orient-Asie à l’Université américaine, a déclaré que les États-Unis étaient dans une ‘situation difficile’ en essayant de construire des relations constructives avec le Somaliland, qui cherche l’indépendance.

Calabrese a déclaré que les États-Unis seraient réticents à étendre la reconnaissance au Somaliland, car cela pourrait tendre les liens avec la Somalie, dont Washington considère la coopération comme utile dans la poursuite de son programme de lutte contre le terrorisme.

Il a ajouté que la visite de Townsend visait à évaluer le potentiel du port et de l’aérodrome du Somaliland à être utilisés pour des opérations d’urgence plutôt qu’en remplacement ou en association avec le Camp Lemonnier.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV