En avril 2021, The Washington Institut écrivait : " Si les Houthis envahissent Maarib, soit cette plaque tournante énergétique du Yémen, ils gagneront effectivement la guerre que leur a été déclarée en 2015 après qu'ils ont pris le contrôle de Sanaa. Même sans Maarib, ils contrôlent désormais la capitale, deux ports majeurs de la mer Rouge et la majeure partie de la population, qu'ils peuvent utiliser comme chair à canon sur le champ de bataille et comme boucliers humains hors de celui-ci. Ainsi, une victoire ou un match nul ferait des Houthis un nouveau « Hezbollah du sud » sur la mer Rouge, un Hezbollah qui a la même position qu'a le Hezbollah libanais en Méditerranée orientale, un Hezbollah sud doté d'un arsenal croissant de missiles balistiques, de missiles de croisière et de drones capables de peser de tout leur poids sur les équations de force au canal de Suez, dans le détroit de Bab al-Mandab, et partant ns le golfe Persique et sur les États de la mer Rouge et peut-être même Israël.
Et le Think Tank d'ajouter : et bien c'est sur base qu'il faut empêcher les Houthis de s'emparer de Maarib, et ce de quelle que manière que ce soit car une fois Maarib tombée, elle pourrait être un tremplin pour une nouvelle expansion vers le sud et l'est. Washington devrait donc empêcher la fin de la guerre, via un recours à une gamme complète d'outils tels que le blacklistage des dirigeants d'Ansarallah de ce mouvement , l'appui armée à Riyad et aux Emirats à Maarib, et puis surtout il faut que l'Amérique frappent la force de frappe des Houthis... et ce non seulement via des campagnes aériennes à n'en pas finir mais en construisant des réseaux partagés d'alerte précoce en mer Rouge.
Compte tenu de la menace croissante que le "Hezbollah du sud" émergent représente pour l'Arabie saoudite, et surtout Israël, Washington devrait élaborer des plans à moyen terme pour une coopération défensive tournée vers le sud entre Riyad et Tel-Aviv tourné vers le sud et aller même jusqu'à penser à l'impensable,.. à savoir une stratégie directe d'endiguement directe étant donnée l'arsenal à long terme croissant du groupe et son engagement envers sa devise officielle «Mort à l'Amérique, mort à Israël, maudissez les Juifs, victoire à l'islam», une telle planification d'urgence semble déjà prudente.
Où en est l'Amérique dans cette stratégie directe d’endiguement, près d'un après que le think tank eut prêché la confrontation directe avec Ansarallah?
Le 25 mars 2022, soit à l'issu de Quatre mois d'intenses bombardements à l'arme souvent non conventionnelle contre Sadaa et Sanaa où l’Amérique et ses alliés accusent Ansarallah de détenir ses entrepôts de missiles et de drones, le Hezbollah sud a procédé ce 25 mars à une offensive balistique générale en un seul et même jour contre l'Est , le Sud et L'Ouest saoudien.
De l'Est et du Sud bourrés de pétrole, de plate-formes, d'aéroports et ciblés essentiellement par les drones yéménites ce 25 mars, on ne parle pas pour se fixer uniquement sur Djeddah, ce port ultra stratégique qui contient un quart des réserves pétrolières du royaume. Suivant les images qui envahissent depuis 48 heures la toile, et qui mettent en scène le moment de l'attaque, un seul missile de croisière yéménite de type Qods 2, missile qu'aucune pièce de la DCA saoudienne n'a jusqu'ici été capable d'intercepter, a réussi à anéantir totalement le système de distribution du pétrole de Djeddah où sont chargés quotidiennement des centaines de pétroliers à destination des pays occidentaux.
Un seul Qods-2 tiré des profondeurs yéménites sur une distance de 900 km lequel missile a réussi à mettre carrément hors service Aramco-Djeddah.
On revient évidemment pas sur la précision millimétrique de l'engin qui en frappant juste là où il faut à savoir le déversoir de mousse de l'un des plus grands réservoirs de pétrole du monde, y a provoqué des explosions et incendies en chaîne, n'empêche est ceci, l’auteur de l'article de Washington Institut n'en pas tenu compte , que cet exploit est parfaitement reconductible en mer Rouge maintenant qu'Ansarallah contrôle la totalité de Hudaydeh et que la route Sanaa-Hudaydeh qui mène sur la côte ouest, est truffés de ses missiles intercepteurs, capables eux de viser invariablement drones, chasseurs et autres objets volant et que cette route sert de surcroît au transit des missiles antinavire jusqu'au détroit de Bab el-Mandeb.
Tout ceci pour dire que là encore un seul missile antinavire d'Ansarallah de type Mandeb pourrait mettre hors service un pétrolier ennemi que ce soit golfien, américain, britannique ou israélien. C'est dire à quel point les informations inclus dans l'article pourrait paraître daté après la méga opération du 25 mars de la Résistance yéménite. Mais il y a plus : car ce Maarib contrôlée par Ansarallah ou pas, cette "emprise" du Hezbollah sud sur la mer Rouge est déjà une réalité car comme l'a dit ce jeudi al-Bukhaiti, membre du conseil politique d'Ansarallah, le pétrole saoudien et émirati c'est à Ansarallah désormais qu'il appartient d'en décider le dosage, la quantité à injecter ou pas sur le marché, l'interruption ou pas de sa distribution. Sur ce point-ci aussi les conseils de l'auteur de l'article sont encore bien contre productifs.
Mais ce n'est pas tout : car a peine quelques heures après la vrai-fausse cessation des hostilités annoncé ce mercredi à 6 h heures de Riyad, cessez-le-feu qui n'était qu'une manœuvre de diversion destinée à ralentir les opérations d'Ansarallah, une nouvelle choc est tombée sur les télex, Ansarallah ayant annoncé vouloir commercer avec la Russie en rouble. Le 25 janvier il a été la première partie au monde à reconnaître l'indépendance de Lougansk et Donestk, en ce 31 mars, elle est la première à vouloir acheter à la Russie ses céréales et ses dérivés pétroliers en rouble.
A quoi rime cette initiative? En qualité d'une puissance balistique qui a en main la destinée pétrolière de l'Arabie saoudite, dite première puissance pétrolière du monde, Ansarallah enterre le dollar.... et ceci veut dire que l'auteur de l'article a eu tout faux, de A... à Z...