Les cours du brut sur les marchés mondiaux connaîtront une baisse considérable, si l’Arabie saoudite respecte ses engagements pris dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu, a déclaré le porte-parole de la compagnie pétrolière du Yémen.
Issam al-Motevakkel a déclaré, mardi 5 avril, lors d’un entretien avec l’agence de presse al-Masirah, qu’au cas où l’Arabie saoudite permettrait aux navires pétroliers d’atteindre le port de Hudaydah sans aucun problème, le prix des produits pétrochimiques diminuerait.
« Si l’Arabie saoudite empêche les pétroliers de jeter l’ancre dans le port de Hudaydah, elle en verra le résultat, car la vente des produits pétrochimiques dans les zones libérées connaîtrait une baisse concrète et cela aura un grand impact sur beaucoup de faits. »
Le porte-parole de la compagnie pétrolière du Yémen a ajouté : « Une fois les navires pétroliers à Sanaa (…), les prix des dérivés du pétrole dans les zones libérées seront bien inférieurs à ceux dans les zones occupées ; ce qui entraînera une baisse du prix du carburant au Yémen (…) ».
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« Actuellement, l'Arabie saoudite vend le pétrole des raffineries nationales à son peuple pour 46,60 riyals saoudiens alors que Riyad ne doit pas payer des dépenses telles que le transport à l'étranger, les assurances, les amendes de retard et autres », a-t-il souligné.
Il y a quelques mois, Issam al-Motevakkel a annoncé que la Marine saoudienne avait empêché le pétrolier Qaisar d'entrer dans le port de Hudaydah.
Désormais, en vertu d'un accord de cessez-le-feu, initié par les Nations unies et signé par les parties impliquées dans la guerre au Yémen, l’Arabie saoudite est obligée de libérer les navires qu’elle avait arraisonnés et de permettre la circulation sûre et libre des navires-citernes vers Sanaa.
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Alors que les pressions militaires accrues faites par Ansarallah ont poussé Riyad à accepter une offre de cessez-le-feu de deux mois à Sanaa pour mettre fin aux frappes au missile et au drone yéménites, l'Arabie saoudite organise une soi-disant conférence inter-yéménite à laquelle participent des représentants de certaines tribus, partis et groupes de miliciens.
De leur côté, Ansarallah et le gouvernement de Salut national, dont le siège est à Sanaa, refusent de prendre part à cette réunion, arguant que l'Arabie saoudite, en tant que principal ennemi du Yémen, n’était pas bien placée pour organiser un tel événement.
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Reste à savoir quels sont les objectifs cachés que suit Riyad à travers l’initiative de l’organisation d’une conférence « inter-yéménite ».
1- L’Arabie saoudite cherche à améliorer un peu son image déjà éclaboussée par ses crimes au Yémen.
2- Riyad tente de se débarrasser, d’une manière ou d’une autre, des attaques yéménites visant ses installations pétrolières et économiques.
3- Les Saoudiens souhaitent pouvoir rendre le terrain propice à ce que l’Occident recommence à leur vendre des armes et replace Ansarallah sur la liste des organisations terroristes.
4- En invitant plus de 600 membres du parti d’al-Islah et représentants des partis dont le siège se trouve dans le sud du Yémen, l’Arabie saoudite essaie de créer un réseau d’alliés dans le Sud afin d’y renforcer son influence.
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Un autre point important qui se laisse constater à travers l’initiative saoudienne est que le président démissionnaire et en fuite du Yémen, Abd Rabbo Mansour Hadi, n’a pas été invité à la réunion, ce qui prouve que les Saoudiens l’ont déjà exclu de leur plan futur pour le Yémen.
Cette décision pourrait se justifier par le plan de Riyad de renforcer son influence dans le sud du Yémen où Mansour Hadi ne bénéficie d’aucune popularité.