"En déclenchant une confrontation hybride contre la Russie au sujet de l'Ukraine, les États-Unis et leurs alliés vacillent précairement au bord d'un conflit nucléaire, et les tentatives de blâmer Moscou pour cela sont absolument inacceptables. Après avoir provoqué l'aggravation de la crise ukrainienne et déclenché une féroce confrontation hybride contre la Russie, Washington et ses alliés se balancent dangereusement au bord d'une confrontation militaire ouverte avec notre pays, ce qui signifie un conflit armé direct entre des puissances nucléaires. Il est évident qu'un tel affrontement serait lourd d'escalade nucléaire, a déclaré mardi la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. Que devra comprendre un Italien lambda de cette confirmation très claire d'un risque de conflit nucléaire Occident/Russie? Qu'outre d'avoir à faire face aux conséquences militaire d'une guerre que les Yankee attisent de jour en jour et ce, en allant jusqu'à s'en prendre désormais et directement aux territoires russes, la saison froide sera terriblement dure cette année. C'est sans doute sur base de ce constat que Rome, méga base de l'OTAN en Europe méridionale a tenu à convier le MAE iranien en Italie, et ce en se foutant royalement des dernières menaces de l’Américain Sullivan qui dit "avec l'Iran c'est à prendre ou à laisser sinon il risque l'isolement".
Le lundi 11 juillet, le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir Abdollahian a rencontré son homologue italien Luigi Di Maio à Rome avec qui il s'est entretenu des développements bilatéraux, régionaux et internationaux. Au grand bonheur de l'Italien, l'Iranien a évoqué les relations séculaires entre Téhéran et Rome et les capacités réciproques à l'étendre, soulignant la nécessité pour les deux parties d'utiliser ces possibilités afin que les coopérations s'élargissent autant que possible en particulier dans les domaines économique et commercial.
"En Europe, c'est sur l'Italie qui se concentre notre effort de développement de liens, a-t-il lancé ou ce qui revient eux Rome et Téhéran s'en sont moqués des sanctions américaines et de ses suites. Un peu plus tard, Amir Abdellahian a été invité vedette de la chambre du commerce irano-italien où il a eu le texte de rappeler que le nucléaire et un accord c'est bon mais l'Europe se devrait avant tout penser à la crise de Covid-19, à sa sécurité alimentaire et énergétique. le ministre iranien ne l'a pas dit à haute voix mais quand il a évoqué fièrement le corridor Nord Sud qui via le territoire iranien transite des marchandises russes vers l'Inde, il l'a pensé que cet accord nucléaire de 2015 où l'Europe a joué sans pour la première fois après la Guerre un rôle axiale, Trump l'a bousillé pas tant pour porter atteinte à l'Iran qui sait bien vivre avec les sanctions mais contre cette même Europe politique et qu'en fait si en 2015 l'Europe y avait tenu tête elle n'avait plus maintenant à courir comme des caniches derrière une Amérique guerrière qui la mène droit à un conflit militaire.
Amir Abdollahiyan ne l'a dit à haute voix sans doute pour la bonne et simple raison que l'Italie, en invitant l'Iran à se connecter à son marché cherche à contourner les USA et que la crainte du froid hivernal la pousse à penser au gaz et au pétrole iranien qui coulent à flot et qui va droits dans les réservoirs de la Chine avec un prix ultra rentable de 10 dollars sous le prix du marché.
Et cette manière de contourner l’Amérique est plutôt la bienvenue . Il y a quelques jours la Belgique s'y est engagée e, faisant voter par son Parlement une loi autorisant un échange de prisonniers avec l'Iran. La France dont le président dans un excès de réalisme a récemment reconnu que sans le pétrole et le gaz de l'Iran et du Venezuela, tout sera perdu, tend elle aussi à emprunter cette voie à savoir agir en sorte que l'embargo US que le mécanisme anti sanction de l'Iran a réduit à néant ne soit respecté que par les Américains eux-mêmes. Est- ce la revanche timide des vrai-faux alliés d'une Amérique dont les politiques consistent à liquider politiquement économiquement et militairement l'Europe? Peut-être. il n'en reste pas moins que le temps presse. En l'absence du gaz et russe, la France qui pouvait se targuer d'avoir été assez futée de ne pas permettre aux Américains de lui liquider ses centrales nucléaires , ce qui n'est évidemment pas le cas de l'Allemagne qui sans Nord Stream II en est à renouer avec du charbon et du bois. Or cet échappatoire à la française risque d'être bientôt bloqué. Et comment?
Voici ce qu'en disent les sources russes : En imposant de nouvelles sanctions contre la Russie en juin, les autorités canadiennes ont non seulement exacerbé la crise du gaz en Europe en raison de la réduction de la capacité du Nord Stream, mais aussi créé une crise de l’uranium.
« La semaine dernière, le département américain de l’Energie a demandé des offres pour jusqu’à 1 million de livres d’U308, en lien avec l’intention du gouvernement de créer un stock stratégique d’uranium. Les quotas individuels iront de 50 000 à 100 000 livres d’U308 et l’uranium doit provenir uniquement de producteurs américains locaux », a déclaré FNArena dans un rapport hebdomadaire.
Alexander Uvarov, explique aussi que le danger d'une telle dépendance vis-à-vis de la Russie est bien connu aux États-Unis, ainsi que le fait que les États-Unis souhaitent périodiquement restaurer leur propre production pour environ 20 ans. De plus, il y a deux ans, le département américain de l'Énergie a proposé de limiter les importations de combustible nucléaire en provenance de Russie. « Mais les technologies d'enrichissement de l'uranium par centrifugation dont disposent la Russie et l'Europe, les États-Unis ne les ont jamais utilisées à des fins commerciales », poursuit Uvarov.
Il est vrai que les prix au comptant des services d’enrichissement d’uranium ont augmenté de 65% depuis le début de l’année et certes les Européens iront connaître une nouvelle crise « nucléaire » qui s’ajoute à celle du gaz et de l’essence. L’hiver prochain s’annonce d’ores et déjà difficile pour l’Europe…Amir Abdollahiyan a raison : Que l'Europe se démène pour renouer avec l'Iran, d'intégrer le corridor naval anti sanction iranien qui partant du golfe Persique va à la Méditerranée orientale en passant par la mer Rouge et qui s'étend même jusqu'aux Caraïbes. Après tout entre la Syrie d'une part et la Grèce et Chypre de l'autre il n'y a que quelques centaines de km et les pétroliers iraniens pourront aussi se diriger vers les cotes grecques et chypriotes.. Au diable l’Amérique, au diable l'accord nucléaire et que l'Europe revienne à sa logique eurasiatique.