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USA contournés par une France en quête du pétrole?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le champ gazier iranien, Pars Sud, situé dans le golfe Persique. ©Reuters

Les Latins d'Europe en ont-ils marre d'être traités de pires que des vassaux par "Big Brother" ? Ont-ils fini par comprendre que les obstacles dressés par l’Amérique sur la voie des négociations avec l'Iran, les visent davantage, que l'Iran dont le nombre de barils de pétrole vendu rien qu'au mois de mai est allé au-delà de 2.5 millions, un Iran contre qui le coup de piraterie de mer, genre ce que la Grèce a tenté à l'instigation des Américains, reste sans effet et rend les choses encore plus dramatiques ? C'est l'impression que laisse la subtile combine que l'axe franco-belge est en train de tenter à l'adresse de l'Iran en faisant passer par décret au sein du Parlement une liste de pays avec qui extrader des prisonniers politiques. C'est en gros, ce que les analystes ont appris de ce coup de fil inattendu donné par la nouvelle ministre des A.E. de la France, à son homologue iranien. Que se passe-t-il au juste ? 

« Les États-Unis ont participé aux récents pourparlers de Doha sans approche basée sur l'initiative. Notre évaluation des récents pourparlers à Doha est positive. Mais nous devrions attendre et voir comment la partie américaine profiterait de l'opportunité diplomatique. La voie de la diplomatie est ouverte dès maintenant. Nous sommes sérieux et sincères pour parvenir à un bon accord durable et avons toujours présenté nos propositions et idées positives lors des négociations », a déclaré Hossein Amir-Abdollahian, lors d'un contact téléphonique avec la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, dont il a d'ailleurs félicité la nomination à ce poste.

« L'Iran estime que l'insistance sur les positions passées ne devrait pas remplacer les initiatives politiques. La République islamique d'Iran a toujours été attachée à ses obligations et attend des autres parties qu'elles remplissent également leurs obligations correctement », a encore noté le ministre iranien.

Pour sa part, la cheffe de la diplomatie française a déclaré que la fenêtre de la diplomatie concernant la relance de l'accord sur le nucléaire iranien et la levée des sanctions anti-Téhéran, reste ouverte : « Nous pensons que la fenêtre de la diplomatie reste ouverte et nous devons en faire le meilleur usage pour parvenir à un accord. Parvenir à un accord serait mieux que de ne pas avoir d'accord ». Elle s'est également félicitée de l'existence de bonnes relations entre Téhéran et Paris et a exprimé l'espoir que les nouveaux ambassadeurs des deux pays commencent bientôt leur travail pour accélérer davantage le processus d'expansion de la coopération bilatérale. 

Le dernier entretien Iran-France date de l’automne 2021, où M. Amir-Abdollahian a souligné au téléphone à son homologue Jean-Yves Le Drian que l’Iran voulait parvenir à un bon accord, mais qu’il poursuivrait, pourtant et sans faire attention aux sanctions américaines, ses efforts pour renforcer sa puissance défensive. En début de semaine, le bureau de la Présidence française a noté que Paris souhaitait le retour du pétrole de l’Iran et du Venezuela sur le marché pour compenser le manque d’offre de l’énergie par la Russie, et empêcher ainsi la montée des prix. De fil en aiguille, une certaine dynamique assez indépendante des Etats Unis s'est alors affichée avec surtout l'arrivée de l'Européen Borrel à Téhéran suivie des pourparlers de Doha que les Américains ont tout fait pour saboter et que l'Européen Mora a cherché à préserver avec en aval, une décision conjointe Iran-Europe de faire l'impasse sur l'Amérique et de faire passer les soucis irano européens avant les exigences qu'imposent depuis des années les Yankees aux vassaux européens. 

Les Européens en quête du gaz et du pétrole iranien

Il est vrai que les Européens, lorsqu’il s’agit de leurs intérêts vitaux, sont très habiles pour « fouler aux pieds les normes et critères moraux et juridiques » et opter pour des « politiques réalistes ». Cela a été d’ailleurs affirmé par RFI faisant allusion au cas du gouvernement belge qui essaye de ratifier un projet de loi lui permettant de libérer le diplomate iranien, Assadollah Assadi, illégalement emprisonné et ce,  en échange d’un ou quelques espions français ou binationaux détenus en Iran. Ceci pourrait, espère visiblement l'Europe à mener à profiter des ressources pétrolières et gazières de l’Iran. Et qui pourrait réduire la dépendance désespérée des Européens à l’énergie russe ? La question qui est avancée par l’analyste de RFI a pour simple réponse : l’Iran ou le Venezuela.

Alors que la hausse du prix de l’essence, du gaz et de l'électricité a terrorisé les Européens, une terreur de plus en plus vivace à l'approche de la saison froide et qu'en France on en est à renouer avec l'époque charbon, certains gouvernements occidentaux pensent aux énormes réserves de l'Iran et du Venezuela. Il y a moins d’une semaine, Paris a souhaité le retour du pétrole iranien et vénézuélien sur le marché mondial, l’un des hauts responsables de l’Élysée affirmant que le retour de ces pétroles pourrait régler une partie des problèmes de l’offre de l’énergie, apparus après la guerre Russie/Ukraine. Mais étant une décennie sous la férule US au point de perdre tous les contacts avec l'Iran, presque de couper tous les ponts, comment peut-on communiquer avec l’Iran ?

Le gouvernement belge a déposé un projet de loi devant le Parlement pour autoriser le transfert de détenus iraniens de Belgique à l’Iran, parmi d’autres, la libération et le transfert du diplomate Assadollah Assadi. Mais qui sera libéré en échange par Téhéran ? Le journaliste de Radio France internationale demande si cet échange pourrait concerner Fariba Adelkhah, ou Benjamin Brier ou peut-être même, les deux syndicalistes français qui ont été arrêtés en Iran il y a moins de deux mois ? Or, Le Monde cite le nom d’Ahmad-Reza Jalali : « Tout ce qui pourrait préparer le terrain à la remise en liberté du Pr. Jalali est prioritaire », a dit la diplomatie belge.

Il semble que les tractations entre Téhéran d’une part et Paris, Bruxelles et même Stockholm de l’autre, se poursuivent encore et avec sérieux. Les Belges et les Français veulent-ils échanger un seul diplomate, en l’occurrence Assadollah Assadi, avec quelques prisonniers européens ou binationaux en Iran, et ce pour renouer les contacts avec l'Iran en espérant pouvoir accéder au marché pétrogzier iranien un de ces quatre. 

Le Monde dit que le Premier ministre belge, Alexandre De Croo, n’a pas répondu à ces questions et en a confié la responsabilité au ministre de la Justice lequel a donné une réponse évasive. Il est vrai que la guerre en Ukraine qui s’est transformée en un défi majeur pour les Européens a changé les conditions dans le monde. Une source diplomatique  qui a souhaité garder l’anonymat a dit au Monde que tout est changé sur l’échiquier international et qu’il y a désormais « une volonté française et européenne sérieuse d'améliorer les relations avec un producteur avéré du gaz et du pétrole ». La source devine également que des négociations sont en cours pour libérer Benjamin Brier. Le Monde conclut ainsi que la Belgique n’est pas seule dans ses efforts, la France l’accompagne aussi. Reste à savoir si ce coup mènera droit l'Europe au but, une Europe terriblement kamikaze et prête à tout virage si les USA le lui demandent. Signe des temps c'est Lapid qui court voir Macron... 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV