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Un traitement de choc contre la Russie à coup de HIRMAS? peut-être mais les drones iraniens l'empêcheront

S-500 russe (Archives) Vidéo: le drone de croisière iranien M-358

Apparu furtivement à l’écran des TV russes, Vladimir Poutine s’est montré cette nuit de 4 juin bien confiant face aux rumeurs qui s’enflent un peu partout et en marge de nouveaux gros paquets d’assistance militaire que les Américains viennent d’allouer à Kiev et qui contiennent entre autres choses, de fameux missiles tactiques HIRMAS d’une portée annoncée de 70 km, rumeurs qui n’écartent pas des tirs de missiles d’ici les jours ou les semaines à venir sur les grandes métropoles russes que sont Saint-Pétersbourg ou Moscou, la capitale.

Certes Biden l’aura promis de ne fournir que des engins de courte portée à Zenelsky mais vu l’état de débandade « armistique » dans lequel se trouve l’axe US/OTAN, avec des « Nlaw » britanniques qui font la risée du monde entier, ou des "Spike" décriés par les soldats ukrainiens ou encore des « Javelin » « tir et oubli » en vente libre sur le net pour le plus grand bonheur des trafiquants d’armes albanais qui en proposent des exemplaires aux terroristes pro-sultan en Syrie pour le prix unitaire de 15 000 dollars, peu d’observateurs se permettraient de prendre l’Américain à la lettre, y compris la personne de président russe qui interrogé vaguement là dessus a affirmé :

« Des dizaines de systèmes d’armements ukrainiens ont déjà été mis en miettes par la puissante DCA russe, d’autres armements ukrainiens suivront le même chemin ».

En effet, l’armée russe dont l’Occident ne cesse de se moquer avec une apparente mauvaise foi en en énumérant au grès des centaines d’articles et d’analyses par semaine, le nombre d’hélicos et de chars, détruits, allant même jusqu’à prétendre que l’arsenal blindé russe a perdu un quart de son contenu, a de quoi se féliciter pour s’être tentée avec un succès plus que relatif à la doctrine de combat asymétrique, s’être refusé à l’usage de l’armée de l’air pour éviter la tuerie de masse qui une spécialité trop américaine, et s’être mise à l’heure des missiles tactiques dans ses opérations. Et avouons qu’en 100 jours de combats, son bilan est plutôt honorable si on se fie aux récents propos du président ukrainien comme quoi Poutine contrôlerait désormais 20% des territoires de l’Ukraine au terme d’une bataille multiface et amplement hybride qui a placé l’Occident entier contre la seule Russie.

Quel est le bilan de ces 100 jours de bataille ?  

L’Occident – dirigé et piloté par les USA – a planifié, soutenu et financé une guerre contre la Russie en sol ukrainien que Poutine ne semble pas pressé de clore rien que pour consolider d’importants acquis : des dizaines de milliards de dollars d’armes de pointe continuent certes à affluer en Ukraine, mais ce trafic d’armes, plutôt que nuire à la Russie, a l’air de se transformer en une bombe à retardement contre une Europe aux ordres qui se comportant tel un kamikaze s’est sacrifié sur l’autel des intérêts d’un empire US moribonde car des Javelin en vente libre sur la toile, cela veut dire certes qu’en Syrie l’armée syrienne et ses alliés ont désormais la tache plus difficile à contenir les excès de fièvre expansionniste d’Erdogan mais cela signifie aussi que les banlieue chauds des grandes métropoles européennes pourraient aussi ressembler bientôt aux rues de Dontesk, de Lougansk ou de Kharkov.

Mais le succès russe à faire retourner un massif trafic d’arme destinée à « syriser » l’Ukraine pour embêter la Russie n’en reste pas là : l’Ukraine a perdu quelque 125 000 kilomètres carrés (environ 20 %) de son territoire au profit de la Russie, ce qui constitue un colossal échec pour les armées et le renseignement US/OTAN et ce en dépit de ce facteur T ( hi- tech) que le camp occidental a introduit en plein champ de bataille pour torpiller une stratégie de guerre russe plutôt classique. Au fait, dans cette guerre, c’est l’axe US/UE qui est le plus durement touché et qui paie un plus lourd tribut, attribuable surtout à la hausse des prix de l’énergie et à l’état de panique lié à la sécurité alimentaire. Pour la première fois de l’histoire, la famine et la cherté de la vie a changé de camp pour aller de l’Asie ouest et est ou de l’Afrique vers les deux bords de l’Atlantique et pour une Russie que l’Amérique et ses acolytes voulaient punir c’est une victoire franche que de pouvoir l’infliger.

Autre inversion salutaire :  A cette volonté malsaine de l’axe US/OTAN qui croyait que l’Ukraine serait l’arène parfaite pour donner une mémorable leçon à la Russie afin qu’à l’avenir, aucun autre pays et on pense évidemment à la Chine et à l’Iran ne remette en cause l’hégémonie américaine, volonté illustrée par un boom « sanctionnel » contre la Russie, cette dernière a opposé une contre volonté dont le résultat est le suivant : des milliards de dollars se retrouvent dans les coffres du Kremlin, et ce à la faveur des pays européens qui sont les principaux bailleurs de fonds de la guerre ! L’Europe paie trois fois le prix de l’énergie russe et la Russie a reçu 96 milliards de dollars au cours des quatre premiers mois de 2022, soit le triple du montant obtenu pendant la même période en 2021.

Mais ce n’est pas tout car ces 100 jours de guerre que l’Occident a lamentablement perdu ont également été révélateurs des écarts en termes des capacités militaires et surtout balistiques que la Russie a et que l’Amérique n’a pas ! Le département d’État a déclaré que les États-Unis souhaitent maintenir les restrictions prévues par START-3 après 2026, afin de parvenir à limiter les « nouveaux types » d’armes nucléaires russes, ce qui prouve que la crainte de SARMAT russe hante les nuits des Américains.

D’ailleurs même sans le Sarmat, les États-Unis n’ont aucune capacité d’arrêter ce que l’on appelle la réponse frontale ou la capacité de seconde frappe de la Russie. Les efforts déployés par les États-Unis dans le domaine de la technologie ABM au cours des dernières décennies n’ayant donné, à vrai dire, que très peu de résultats pratiques et n’étant  pas à la hauteur d’une deuxième frappe, même très limitée.

Si l’on considère des armes telles que les planeurs hypersoniques Avangard et l’écart qui se creuse rapidement entre les États-Unis et la Russie en termes d’armes hypersoniques telles que le 3M22 Zircon, qui transforme tout sous-marins nucléaires lanceurs de missiles de croisière transportant ces missiles et déployé dans le Pacifique et l’Atlantique en plateformes de frappe stratégique de facto, on commence à saisir l’ampleur du problème auquel les États-Unis sont confrontés. Dit autrement, les États-Unis n’ont pas et n’auront pas de sitôt la capacité d’empêcher des représailles massives sur leur propre territoire au cas où ils décideraient de faire l’impensable, genre frapper Moscou.

Et ceci pour la simple et bonne raison que l’Amérique, aussi grandiloquente soit son industrie militaire n’a pas été foutu de produire un système de DCA digne de ce nom capable de contrer les menaces entrants. Depuis 2020, l’année où la Résistance a déclaré la guerre frontale aux troupes US au Moyen-Orient aucun jour ne s’est passé sans que cette réalité ne soit prouvé et re-prouvé à travers ce face-à-face incessant entre missiles tactiques ou drones de la Résistance d’une part et les batteries de Patriot, de THAAD et d’Avenger US de l’autre.

Au Yémen pour ne parler que de la Résistance yéménite Ansarallah, des drones Samad « Qassef K2 » ou encore les missiles balistiques tactiques « Zolfaghar » ou de croisière ailé « Qods 2 » ont prouvé à maintes reprises que les radars de la DCA US sont parfaitement incapables à fournir une défense digne de ce nom ne serait ce qu’à des sites aussi stratégiques pour les Yankees qu’Aramco. Idem en Irak où les troupes US ont été prises à parties directement par la Résistance irakienne à l’intérieur même de leurs bases qu’ont sait être des bastions pluricouche en termes de la DCA.

C’est à l’appui d’un si cuisant constat que la Russie saurait s’engager dans une guerre des ICBM contre les USA alors que comme l’a dit Poutine la DCA russe compte des éléments bien efficaces qui ont été mis à l’épreuve des faits pendant plus d’une décennie en Syrie avec plus ou moins de bonheur.

Ce qui fait que les Américains n’iraient jamais engager une épreuve de force directe contre les Russes, se contentant de petites guéguerres avec en filigrane des Javelin, des Ndaw et des Spike frappant T-90, T-72..Mil…, façon de nourrir de quoi se moquer des Russes. Mais y a-t-il un moyen pour les contrer ? Plus d’un observateurs pro-Résistance répondraient par « oui à condition que.. » dans la mesure où l’armée russe a commencé sa mue asymétrique ce 24 février en ayant recours aux missiles tactiques en lieu et place de l’aviation classique mais sans aller jusqu’à explorer vraiment des drones.

Heydar 2, drone de croisière iranien/twitter 

Et pourtant l’Iran, partenaire des Russes, en a de très très bons qui auraient pu changer bien plus vite le cour des événements et éviter ses pertes à l’arsenal blindé russe : il s’agit entre autres de concept « drone de croisière ».

Drone de croisière 358

L’Iran en a déjà présenté deux types, « Heydar 2 » et «  missile 358 ». Le premier drone de croisière dont on a pris connaissance récemment dans le cadre du dévoilement de la première base souterraine de l’armée iranienne dispose d’une portée de plusieurs centaines de km et est capable dixit l’armée iranienne d’accomplir des missions à plusieurs centaines de km de distance. C’est réservé à Israël mais vu que Poutine se bat contre le sionisme en Ukraine, cela pourrait aussi lui servir. C’est bien quand on est l’armée russe et qui en réponse aux tirs de HIRMAS, on veut par exemple, prendre pour cible des bases US en Pologne. Le second drone de croisière, M-358 est, lui aussi une parfaite curiosité dont se sert largement Ansarallah et à l’aide de quoi il a fait descendre des dizaines de drones ScanEagle US. The New Times le détaille avec effroi de cette façon :

« Lors d'une conférence de presse, le capitaine Bill Urban, porte-parole du Commandement central, a refusé de commenter le fonctionnement des missiles. Mais un responsable militaire familier avec les armes, appelées missiles 358, les a décrits comme des missiles de croisière conçus pour éviter les mesures défensives américaines et qui peuvent abattre des hélicoptères militaires américains, ainsi que le rotor basculant MV-22 Osprey. Les missiles se composent de trois parties : deux moteurs et une ogive explosive. L'arme peut être assemblée après expédition et tirée à partir d'un lanceur brut au sol. Une fois que le missile est tiré et se déplace assez rapidement, un moteur de suralimentation à combustible solide tombe et un moteur de croisière prend le relais; à ce stade, l'arme vole en huit et cherche des cibles."

Et d'ajouter : " Le missile 358 en vol mesure environ neuf pieds de long et peut fonctionner au kérosène ou au carburant diesel contenu dans des conteneurs souples qui ne nécessitent pas de pompe à carburant séparée. On pense qu'une douzaine de lentilles infrarouges disposées en anneau autour du missile sont capables de vaincre les contre-mesures à recherche de chaleur que les hélicoptères de la coalition utilisent généralement. Un autre responsable militaire américain a déclaré que les 358 missiles iraniens avaient été tirés contre des drones américains volant dans l'espace aérien yéménite,  et en avait abattu une demi douzaine… Les armes dites de vagabondage tel que la 358 sont rares. Israël a déployé un missile vagabond appelé Harpy , qui se concentre sur les transmissions électroniques ennemies. Et aux Etats-Unis, un certain nombre d'entreprises commercialisent de petits «drones suicides» à hélices tels que le Switchblade à l'usage des forces d'opérations spéciales des États-Unis….Celui des Iraniens est plus efficaces »

N’est-ce qu’avec l’Iran que l’armée russe ne devrait pas s’inquiéter des Switchbalde ?

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SOURCE: FRENCH PRESS TV