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Nouvelle phase de la guerre US-OTAN/Russie pourrait voir cette dernière faire appel aux drones iraniens?

Drone de 6000 km de portée aller-retour de Gaza (Archives) Vidéo: la phase 3 de l'opération russe en Ukraine essentiellement basée sur l'artillerie

À quelques encablures du 100 ème jour de la guerre russe en Ukraine, l’observateur pro Résistance qui tout au long des premières semaines du conflit a assisté avec une agréable surprise aux efforts de l’armée russe à se mettre à l’heure de la guerre asymétrique, à renoncer à l’usage de l’aviation au profit des missiles tactiques et de haute précision, découvre une nouvelle « subtilité » russe, à savoir une focalisation extrême sur l’artillerie. Disons que l’avantage de l’artillerie russe a joué un rôle clé dans ce que l’issue victorieuse de ce que les spécialistes de la phase 2 de l’opération, celle qui a consisté à pulvériser les défenses aériennes ukrainiennes et à ouvrir ainsi la voie aux unités d’infanterie et blindés de la Russie.

À en croire les chiffres fournis par le ministère russe de la Défense, l’Ukraine dont l’armée est en quasi effondrement après la reddition de son QG conjoint avec OTAN à Marioupol, perdrait l’équivalent d’un bataillon en hommes tous les 48 heures et ce sans tenir compte des dizaines de chars, de véhicules de combat blindés, de pièces d’artillerie et de camions, pulvérisés sous le feu nourri de l’artillerie adverse.

Sur la base d’une analyse liée aux mathématiques militaires, on serait même tenté de juger la Russie d’ores et déjà le vainqueur en l’absence d’une force armée combative dès la seconde phase dans le camp d’en face. Ceci étant, plus d’un observateur de la doctrine de guerre asymétrique si largement utilisée au sein de la Résistance tend à voir à travers cette mise en relief de l’artillerie mobile dans les conflits du 21 ème siècle une tentative destinée à palier à un manque.

En effet la pertinence de l’artillerie est effective mais a tout lieu d’être sciemment exagérée dans le cadre d’une guerre psychologique livrée à l’ennemi afin de lui saper le moral et avouons que sur ce point ce subtile astuce russe a bien fonctionné, l’armée ukrainienne en étant désormais, vu son lourd bilan quotidien de pertes au stade de quasi révolte contre son commandement. 

N’empêche que la mise en exergue du rôle de l’artillerie par les Russes vise aussi à persuader l’adversaire de concentrer une partie de ses ressources à développer cette arme qui reste après tout trop vulnérable à la fois à l’aviation et surtout aux drones d’attaque. En d’autres termes, en Phase 3 de son action la Russie chercherait à imposer une stratégie d’endiguement en contraignant l’ennemi à se focaliser sur des segments subsidiaires, ce qui est propre à distraire ce dernier en vue d’une confrontation finale après l’achèvement de la phase d’usure assez longue. Mais ce futé modus operandis cache en soi un aveu de faiblesse qui n’échapperait pas à l’analyste pro Résistance.

Tout au long de 100 jours de combat, la mue asymétrique de l’armée russe, si elle a réussi à faire un usage trop large et trop efficient des missiles tactiques, elle s’est arc-boutée toutefois sur l’utilisation des drones. Sur aucun des fronts, les forces russes n’ont eu recours aux UAV et de rares Orion qu’elles ont utilisés, se sont avérés de peu de recours.

Cette absence s’est fait cruellement ressentir pendant la phase 1 où des chars russes déployés autour de la capitale ukrainienne se faisaient chasser en masse par des antichar NLAW /TAW et Spike US/OTAN, ce qui a d’ailleurs poussé l’armée russe de se retirer. Sans l’usage de drones, les capacités de guerre électronique de l’armée russe a été elles aussi amoindries, bien que la Russie possède quelques-uns des plus redoutables systèmes de guerre électronique comme Krasukha.

La question qui se pose d’emblée est donc la suivante : L’artillerie-centrisme de l’armée russe est-ce suffisante pour la suite de l’histoire ? Vendredi, 27 mai le président US Joe Biden a très clairement annoncé vouloir livrer aux forces ukrainiennes des missiles tactiques de 45 à 70 km de portée, ce qui ne suffirait peut être pas à cibler Moscou ou Saint-Pétersbourg mais à créer une ligne de feu dans les provinces frontalières russes.

Avia.pro de 2 juin écrit : « Le Pentagone a envoyé à l'avance ses systèmes de lance-roquettes multiples M-142 HIMARS en Ukraine. Ces derniers, il s'est avéré, sont déjà sur le territoire de l'Europe; cependant, ils n'entreront dans l'arsenal des Forces armées ukrainiennes que dans trois semaines, en raison de la nécessité de former l'armée ukrainienne à l'utilisation de tels systèmes. Aussi les États-Unis ont menti quand ils ont fait semblant d’envisager de fournir ou non à l'Ukraine des systèmes de lanceurs multiples lourds de l'OTAN. Ces systèmes se trouvaient déjà en Pologne. Cependant, jusqu'à fin juillet, l'armée ukrainienne ne pourra pas recevoir ces armes, car la formation des forces armées ukrainiennes à l'utilisation du MLRS lourd se poursuivra pendant trois semaines. »

La phase 4 post-livraison de missiles tactiques US à l’Ukraine que la Russie serait tôt ou tard contrainte de déclencher, ne demande-t-elle pas que l’armée russe se dote de drones tactiques ?

Rappelons qu'en Ukraine et en termes de DCA, la Russie a su en 100 jours de combat, bien venger le vrai-faux échec de ses systèmes de DCA, Pantsir-S, Buk et Tor, face au drone emblématique de l’OTAN estampé turc, qu’est Bayraktar. Autant en 2020 et pendant la guerre Arménie/Azerbaïdjan la propagande de guerre US-OTAN avait réussi à faire de Bayraktar TB2 d’« imbattables tueurs de DCA », autant en Ukraine ce mythe est tombé au point même que le président ukrainien l’a reconnu en personne, Kiev ayant perdu une centaine de Bayraktar abattus par les troupes russes.

L'édition occidentale de « Army Recognition » en est même désormais à reconnaître que la vulnérabilité des drones turcs est devenue face à une nouvelle version de Buk-M3 dit Viking : « Les soldats russes indiquent que les Bayraktar sont une cible facile pour des systèmes de missiles anti-aériens tels que Tor-M2, Pantsir et Buk-M3 en raison de la taille relativement importante des UAV, de sa faible vitesse de vol et de sa faible maniabilité. »

Et si l’armée russe se mettait à l’heure des drones iraniens rien que pour achever sa mue asymétrique et fausser les calcules du camp d’en face qui croit pouvoir singer la Résistance et l’efficacité de ses missiles tactiques en livrant des HIRMAS à Kiev?

Depuis quelques jours la presse moyen-orientale ne cesse de commenter cette base souterraine de l’armée iranienne dévoilée en présence du chef de l’état-major iranien le général Bagheri, base numéroté « 313 » que l’Iran a creusée à des dizaines de mètres au dessus du sol et qui continent pas moins de 100 drones et ce, à l’effet de lancer des attaques à grande échelle.

Les médias iraniens ont montré les images de six types de drones « stratégiques » et à longue portée iraniens, au cœur de cette base conçue visiblement pour lancer des frappes-éclair, loin des yeux des satellites et des radars ennemis : les images de Fortos, de Kaman-22, d’Ababil-5 et de Mohajer-6 ont ainsi été entre autres modèles projetées au cours de ce dévoilement qui intervient au plus fort des tensions Israël/Iran alors que l’Iran a promis un coup anti israélien à grande échelle en représailles propre à imposer une nouvelle équation de dissuasion, représailles qui va au-delà de la vengeance du meurtre de son officier Sayyad Khodaei abattu le 22 mai à Téhéran par des terroristes liés au Mossad.

Chacun de ces modèles de drones pourraient effectivement être fourni aux Russes qui eux-aussi se battent en quelque sorte contre le sionisme vu que le régime de Kiev en est une filiale et que pour cette nouvelle phase de conflit qui ne tarderait pas à s’ouvrir la Russie a besoin de faire peau neuve dronesque. Mais il y a un, absent de cette série projetée sur quoi pourrait tomber le dévolu de Moscou rien que parce qu’il s’agit d’un rival heureux du drone Bayraktar, Shahed-149, Gaza.

C’est une UAV d’envergure géante (21 mètres) d’une endurance de 35 heures et d’un plafond de vol de à 10,5 km, d’une vitesse de vol maximale de 350 km/h et surtout d’une capacité de charge utile allant jusqu'à 500 kg.

Gaza fonctionne en effet à l’aide d’ un turbopropulseur utilisé pour la première fois à la place des moteurs à pistons rotatifs habituel, ce qui lui confère plus pertinence et ce, à des altitudes plus élevées. Le moteur fournit aussi une plus grande vitesse à l’aéronef, ce qui en augmente le plafond de vol, élément essentiel de la furtivité dans la mesure où des drones de grande envergure ne pourraient échapper aux radiations radars qu’à des altitudes importante. Si Gaza survol à 35000 pieds de la terre Bayraktar TB2 lui n’a une altitude de vol que de 7200 km.  

Une autre caractéristique du drone « Gaza » est sa durée de vol élevée, qui est de 35 heures, soit 10 heures de plus que celle de Bayraktar, critère qui mis aux côtés de sa vitesse de 350 km (contre 220 km pour Bayraktar) augmente sensiblement la portée de l’appareil jusqu’à 6 000 km tout en élargissant les heures de surveillance aérienne et d'opérations de surveillance. Le drone « Gaza » a également des dimensions plus grandes que le drone turc et c’est grâce à cette longueur d’aile qu’il peut transporter 13 bombes et missiles contre 4 dans l’UAV turc. Et puis Gaza incorpore des bombes et sa nacelle de guerre électronique.

En fait, il a des points durs sur ses ailes pour l’installation des bombes, mais à l’intérieur du corps de l’appareil, il y a aussi un espace à inclure le matériel de guerre électronique, radar, etc., plus 5 bombes. C’est une caractéristiquement importante qui aide à la furtivité de l’appareil.

Mais l’armée russe pourrait aussi compter sur le radar imageur de Gaza de type SAR, genre de radar qui effectue l'opération de cartographie de la surface de la terre à l'aide d'ondes radio à haute vitesse et fréquence, sans que l’appareil, et c’est là encore une particularité absente chez Bayraktar, ait besoin de survoler la zone cible ou en ait une vision verticale. Le SAR permet à Gaza de couvrir une zone de 1 000 km et on sait que les distances entre Ukraine et Russie ne dépassent que rarement ce chiffre.

Et enfin Gaza dispose d’un système électro-optique capable d'imager et de transmettre des images dans différents spectres. Reste à savoir si le rapprochement substantiel déclenché entre Russie-Iran dans la foulée de la guerre en Ukraine ira oui ou non jusqu’à voir Gaza faire son apparition dans le ciel russe. Après tout ce ne serait pas une aporie, vu que la guerre de Poutine est avant tout contre les Sionistes...

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SOURCE: FRENCH PRESS TV