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Pourquoi les images du face-à-face Essex/hélico iranien ont fait froid dans le dos d'Israël et Cie?

Les images tournées sur le pont de l'USS Essex par un hélicoptère de la marine iranienne.(Capture d'écran)

Le porte-parole du Pentagone, John Kirby, dont la réaction a été ardemment attendue depuis trois jours, à la fois à Tel-Aviv, à Abou Dhabi, à Manama, qui sortent tous les trois de leur « premier exercice naval conjoint » en mer Rouge, un exercice que plus d’un expert qualifierait de « paravent » aux opérations de piratage de mer anti-Résistance à venir, car après la défaite de l’US Navy et ses cinq navires de guerre à détourner le pétrole iranien, défendu lui par 10 vedettes rapides, c’est un fait que l’Amérique serait bien plus réticente à placer l’épicentre du face à face dans le golfe Persique et tendrait à s’en éloigner le plus possible pour s’agiter en mer Rouge, et bien Kirby a bien déçu les alliés : pourquoi ?

Commentant le tout récent clash USS Essex/hélico iranien en mer d’Oman, trois jours après que les images en ont été diffusées par le CGRI, clash où l’hélico « vole  à moins de 25 mètres du navire » et  où « il vole aussi bas que 10 pieds de la surface » et « fait trois cercles autour du navire », Kirby n’a parlé cette nuit de 15 novembre que d’ »une opération « dangereuse », d’un « acte non professionnel » qu’il « valait mieux éviter ». Et pourtant ce qu’ont vu défiler sous leurs yeux complètement ahuris, les « alliés » israéliens et golfiens  à travers ses 40 secondes de vidéo totalement folle qui mettent en scène un des ponts de navire Us les plus garnis qui soit, avec des batteries de Phalanx, des missiles antinavires, des bateaux rapides…entre autres, est bien moins qu’une provocation à la noix, ou un incident de plus sur quoi on passerait si légèrement l’éponge qu’un acte militaire parfaitement calculé, royalement délibéré lequel acte pourrait renvoyer à un scénario de confrontation militaire.  

A vrai dire, tout observateur de cette vidéo, en l’occurrence, ces officiers israéliens et golfiens que la Ve flotte a mobilisés dès le 10 novembre au large du Yémen, non loin du détroit de Bab el-Mandeb, à l’effet de leur apprendre comment couper le corridor maritime anti sanction Iran-Syrie-Liban, en s’en prenant aux pétroliers iraniens, le comprendrait,  l’appareil qui  passe si près du côté bâbord d’un navire de 820 pieds de long, simule un drone ou un essaim de drone ou quelque chose qui lui ressemblerait.

C’est d’autant plus visible que c’est à peu près au même endroit et dans de pareilles circonstances qu’a eu lieu l’historique frappe au drone contre le Mercer Street, un navire de guerre israélien qu’escortait le soir de 29 juillet la flotte de l’OTAN en mer d’Oman avant que le ou les Shahed-136 de la Résistance yéménite si on en croit la version britannique de l’attaque , ne s’abattent sur lui, et ne vengent la mort de deux de ses hauts commandants, tués quelques jour plutôt à Qusseir en Syrie.

D’ailleurs, le choix de l’Amphibie USS Essex par l’hélico est loin d’être anodin, car c’est le navire qui avec l’USS Portland et l’USS Pearl Harbor opèrent en ce moment en mer Rouge, trop près de la zone d’opération d’Ansarallah, et de ses drones choc qui en six ans de guerre ont poussé toute la machine de guerre occidentale à revoir le BA-BA de ses concepts de précision et de furtivité. Aussi, si la vidéo en question ne montre qu’un équipage bien joyeux à bord semblant se donner à une distraction favorite, cela ne devrait tromper, pouvant n'être qu' un leurre, les UAV étant omniprésents dans la région,  ayant depuis peu non seulement les navires mais encore les hélicos comme leur plate-forme de décollage.

D’ailleurs, le tout récent exercice Zolfaqar-1400 de l’armée iranienne dont le volet maritime a été particulièrement mis en relief pour ses 150 scénario et 50 scènes de combat, s'est trouvé, non sans raison, dominé par la percée des drones « navals » à qui l'armée iranienne confère désormais non seulement les missions d’attaque et de reconnaissance, mais encore celles de radar et d’anti radar.

On a vu surtout "Pélican" et "Omid", deux UAV opérant en mer, tous deux à décollage vertical, le premier utilisé pour les missions de reconnaissance et le contrôle de tir des navires de guerre et le second servant comme unité "anti-radiation radar" et de guerre électronique.  Au sujet d’Omid, le tout nouveau drone iranien, peu d’informations sont disponibles, mai le fait qu'il ait réussi, lancé depuis la mer, à détruire une DCA sur la côte continue à être commenté. Surtout que côté occidentale le talon d'Achille, et cela on le sait depuis la guerre du Yéme, c'est l'interception. Bref Omid, capable de guerre électronique et d’opération « anti-radiation » et qui de par sa nacelle, transporte une charge bien lourde, ce qui nécessite un système de propulsion puissant devrait être trop grosse de dimension, peut-être plus grosse que tous les UAV iraniens. Certains parleraient même du premier hélico sans pilote iranien, "  pouvant décoller de la surface d'eau pour une mission de brouillage puis une fois cette mission accomplie pour s'abattre droit sur la DCA. Or entre le hélico militaire iranien qui s'en est pris à l'Essex et cet Omid, un héco sans pilote, il devrait y avoir une certaine similitude.  

Or cette nuit, le général Kirby a fait semblant de ne pas la voir, n'osant appeler non plus «  le Chat persan » par son nom. Il  s’est juste contenté d’évoquer d’un acte « dangereux » et « non professionnel », n’empêche que les « alliés » US ne peuvent se garder d’y voir le reflet des clashs US-alliés/Résistance à venir où les Américains font clairement marche-arrière puisque "incapables" de faire autrement. Pire, ils y voient et le premier exercice conjoint en mer Rouge en est l'émanation, le comportement d'un parrain qui lâche ses poulains pour fuir, alors même que le feu s'approche et ils n'ont pas tellement tort.

The National Interest résume la situation dans un article daté du 16 novembre : « Par différents moyens, dont les calculs stratégiques, les responsables iraniens sont déterminés à ne pas laisser aux États-Unis imposer leur hégémonie dans la région ; les querelles sur le développement d'armes nucléaires, les sanctions économiques, la liberté de navigation dans le détroit d'Hormuz et ses environs ainsi que les attaques de drone font partie des problèmes qui, faisant la une des médias, embourbent les États-Unis au Moyen-Orient.

Depuis un certain temps, il ne se passe pas un jour sans qu’un échange sérieux ne se produise entre Téhéran et l'Occident… Une grande partie des événements ont eu lieu en mer ou dans le ciel sous nos yeux, Téhéran s'est engagé à plusieurs reprises à fermer le détroit d’Hormuz au trafic maritime et appelé les navires à payer un péage pour traverser la voie navigable faisant partie de son espace maritime. Des mers proches, et non, les eaux lointaines, pourraient donc se transformer en une scène de conflits : les militaires iraniens peuvent projeter leur puissance vers la mer en utilisant des forces légères telles que des missiles et des avions et des vedettes rapides avec des fusils ou des missiles. Ils n'ont pas besoin de commander la mer avant d'organiser une guerre par contingent. Ils ont la possibilité de défier les adversaires depuis leur territoire, même si l'US Navy et ses alliés dominent les vagues »

Et de foncer le clou : « De telles mesures maintiennent les marines hostiles à l'affût, s’y rajoutent  la montée du prix du pétrole et du gaz, mais une augmentation des taux d'assurance pour les expéditeurs en raison des menaces. Les marchés ont également tendance à monter en flèche. Les nouveaux coûts sont répercutés sur les consommateurs, qui pourraient faire pression sur les élus pour qu'ils adoucissent leur ligne vis-à-vis de la République islamique. L'avantage politique et stratégique s'accroît. .. Il est vrai que l’Iran et ses alliés a la haute main face aux États-Unis.  »... et que les Etats-Unis naviguent à vue

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SOURCE: FRENCH PRESS TV