La Russie du président Poutine qui accueillait ce mercredi 9 octobre à Moscou pour une première visite officielle un MAE iranien, Amir Abdollahiyan, particulièrement intéressé à donner une « radicale impulsion » au « partenariat stratégique » irano russe, puisque les 10 ans de coopérations militaires gagnant-gagnant aux côtés de l’armée syrienne ont fini par resserrer si étroitement l’étau sur l’Amérique que celle-ci a radicalement lâché Israël aussi bien dans le ciel syrien que sur son sol, ce qui s’est traduit tour à tour par la cuisante défaite de la campagne dite de « guerre dans la guerre israélienne » dans le ciel syrien d’une part et par la débandade totale des supplétifs israéliens à Deraa de l’autre, ne devrait guère prendre à la légère cette carte aérienne que l’armée syrienne vient de publier intentionnellement et qui met en scène une zone de ciblage anti-russe que serait sur le point de tracer le camp d’en face.
La Russie ne le devrait, d’autant plus que par un curieux hasard de calendrier, Israël, depuis un an membre du CentCom vient d’annoncer accueillir dans les deux semaines à venir, l’exercice dit Drapeau bleu qui impliquera les principales armée de l’air de l’OTAN, italiennes, américaines, britanniques, allemandes, indiennes, grecques et françaises, alors même qu’à Idlib, membre actif de l’OTAN, Turquie bat presque de l’aile sous les vagues croisés de missiles Iskandar, s’en prenant tantôt à Hmeimim tantôt à l’armée syrienne, sans pouvoir réellement s’imposer puisque l’Etat syrien et ses alliés sont déterminés cette fois à reconquérir le M4 et dans la foulé tout le nord avant de passer à la Syrie orientale. Aussi Que le ciel de l’entité soit le théâtre des « scénario de la gestion des menaces aériennes » et « sol-air » ou encore « le vol sur une trajectoire inconnue , comme l’annonce avec enthousiasme l’agence de presse turque, cela ne pourrait ne pas avoir un certain lien avec les MiG-29 ou TU-22 que la Russie stationne à Hmeimim ou encore avec ses batteries de missile S-400 qu’elle y détient pour le cas où US/OTAN commettrait une folie et se livrerait à une action radicale. Car c’est là, une bien plus qu’une simple probabilité. Et comment ?
En effet cette carte aérienne fournie par les sources militaire syriennes qui inclut évidemment les frontières Syrie-Sud Liban, Homs, le nord de Hama soit les positions dites « iraniennes », porte aussi non seulement la mention de Hmeimim mais encore et c’est là une première celle de Tartous, ce port stratégique transformé par la Russie en une véritable bastion navale anti US/anti Otan en Méditerranée et où les Russes mènent depuis un certain temps des travaux de prospection gazière, à l’insu des médias mais sous le nez et la barde d’une Amérique et d’un Israël, terrorisé qui ont attaqué la Syrie en 2011 non seulement pour la faire disparaître à titre d’un pilier de l’axe de la Résistance par où passe arme et t munition à destination du Hezbollah mais aussi parce que la Syrie a été et reste un point de passage stratégique pour le transit d’hydrocarbure, un gigantesque réservoir de gaz dont le penchant pro –russe ne permettrait jamais aux Atlantistes d’espérer avoir un jour la peaux de la Russie sur le marché de l’énergie européen.
Que l’axe US/Israël n’ait donc osé s’en prendre aux pétroliers iraniens puisque Nasrallah les avait qualifiés de « territoire libanais » cela ne pourrait donc consolider la conviction de Moscou de voir via le Hezbollah ce partenaire stratégique, militaire mais aussi énergétique, qu’il lui faut pour gagner la guerre de l’énergie en Méditerranée. Aussi En mai, quand les vagues de missiles palestiniens ont fini par mettre les verrous sur le site offshore "Tamar" et provoquer dans la foulée, le départ de l’Américain Nobel Energie et des Emiratis, la Russie n’a pas été certes à en crier de joie mais elle n’en a pas été trop loin car c’est depuis la fin de la Guerre froide que les États-Unis essaient de casser la dépendance européenne au gaz et au pétrole russe et que sans la Syrie à qui l'Arabie Saoudite et le Qatar avaient demandé dès le novembre 2010 de pouvoir ouvrir des oléoducs et gazoducs d'exportation vers la Méditerranée orientale et ce, dans le stricte objectif d’abord de contourner le détroit d'Hormuz puis le canal de Suez et d'envoyer plus de gaz vers l'Europe, pour briser le monopole russe, ce monopole n’existerait peut être plus à présent.
Tout ceci pour dire que cette folle décision US de « normaliser » avec Damas, de pousser l’Egypte et la Jordanie dans les bras d’Assad, voire de broyer la César pour que le corridor Iran-Syrie- Beyrouth ne s’éternise pas, n’est pas sans rapport avec la Russie qui, consciente de l’enjeu a même proposé au Hezbollah d’avoir son QG à Moscou. Reste que cette carte aérienne où apparaît pour la première fois le nom de Tartous demande un rappel historique : le 25 juillet 2011, l'Iran a signé des accords concernant le transport de son gaz via la Syrie et l'Irak. Cet accord fait de la Syrie le principal centre de stockage et de production, en liaison avec le Liban, et l'idée a été à l’époque d'atténuer la contrainte de l'embargo US. Du fait même de sa position centrale entre les gisements de production de l'Est (Irak, monarchies pétrolières) et la Méditerranée orientale, via le port de Tartous, qui ouvre la voie des exportations vers l'Europe, la Syrie est un enjeu stratégique de premier plan.
Et elle l’est bien plus depuis que le Hezbollah l'a fait reconnecter à Beyrouth via son coup de maître dit « Petroliers iraniens » et l’a fait si bien que même les Américains jouent sur son terrain. Jusqu’à ce que le Hezbollah… Ce serait dommage que la Russie n’aille plus loin dans son aventure pro Résistance surtout que la bataille USA/Hezbollah ne vient que commencer… l’impulsion radicale aux liens Russie-Iran dont a parlé le MAE iranien se trouve quelque part sans doute à Beyrouth …