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Un remake de la Syrie dans le Caucase sud pour mettre au pas US/OTAN et acolyte en Asie et relier l'Est au Moyen-Orient ?

Les frontières iraniennes avec l'Azerbaïdjan et l'Arménie. (Illustration)

C’est bien contradictoires, ces images de missiles anti chars de fabrication sioniste de type Spike-NLOS que le président Aliev, tout en se baladant ce mardi à bord d’un blindé turc dans le Haut-Karabakh, non loin des frontières du nord-ouest iranien, fait publier par presse interposée, juste avant qu’il ne fasse une petite escale tout près d’un drone israélien qu’il tient d’ailleurs à « caresser » dans un clair geste de défi à l’adresse de l’Iran, et ce déni formulé presqu’au même moment par l’ambassadeur israélien en poste en Russie, Alexandre Ben Zevi qui, un peu comme Aliev, lui-même s’est moqué du monde entier en lançant ceci : « Ceux qui parlent ( iraniens évidemment, NDLR) d’une présence israélienne dans le Haut-Karabakh se font des illusions ! C’est comme si vous disiez que les Martiens s’y trouvaient !  ».

C’est contradictoire et surtout un brin paradoxal que ce déni, visiblement bien concerté entre Bakou et Tel-Aviv, ait lieu simultanément à l’arrivée d’Amir Abdollahiyan, nouveau MAE iranien, en Russie où il entame, à l’invitation de son homologue russe, dès ce mercredi une première visite jugée ultra-stratégique puisque et qui à en juger ses propos à l’aéroport, sera axée non pas seulement sur la Syrie qui a vu près d’une décennie de coopération militaire irano russe porter ses fruits avec en toile de fond la spectaculaire capitulation israélienne dès l’été 2021 d’abord dans le ciel syrien, puis à Deraa, mais encore sur les événements au Caucase Sud.

Dès l’arrivée à l’aéroport de Moscou, l’intéressé est allé droit au but : « Je viens ici … Pour déclencher un sérieux bond en avant dans les relations irano-russes, marquées ces dernières années par un rapprochement inouïe dans de nombreux dossiers ….. Puis pour exprimer l’attente de l’Iran  envers la Russie à qui il demande une plus grande sensibilité à toute tentative de changement des frontières géographiques à toute présence des cellules terroristes de même qu’à tout agissement du régime israélien contre la paix, la sécurité et la stabilité régionale… Vu la situation prévalant dans le Caucase du Sud et en Afghanistan, nous aurons de sérieuses discussions avec les autorités russes… Compte tenu des efforts déployés par l'ambassade d'Iran à Moscou ces derniers mois et de la bonne plateforme qui a été fournie, nous souhaitons que le résultat de ce voyage soit un véritable bond en avant dans les relations irano-russes dans divers domaines. » 

L’Iran, compte-t-il offrir à Moscou une feuille de route propre à faire un remake du partenariat en Syrie dans le Caucase sud ? Avouons que l’idée serait fort tentante non pas parce que la Russie aurait besoin de l’Iran pour dominer le jeu sur son flanc sud où elle a fini en octobre 2020 par imposer puissamment sa loi, en déployant des milliers de soldats dans le Haut-Karabak, et en intervenant dans un conflit Arménie/Azerbaïdjan, monté de toute pièce par l’axe US/OTAN/Israël, d’abord pour bousiller le crédit de l’arsenal russe ( Bayraktar triomphant de Pantsir-S et d’Iskandar, NDLR) puis pour "idlibiser" le Caucase sud.

Mais surtout parce que par les temps d’affaiblissement organique de l’empire US qui court, la Russie ne traiterait pas le Caucase sud indépendamment du Moyen-Orient et que de cet élargissement de sa perspective géostratégique, dépendrait aussi de la pérennité de sa présence au Moyen-Orient. Or, si l’Iran a été admis à titre de membre permanent au sein de l’OCS, cette méga organisation aux redoutables puissances économiques, mais militairement divisé, vulnérable aux ingérences US/OTAN, c’est parce qu’il est le seul avec ses alliés au sein de la Résistance à pouvoir apporter à cette Organisation, une capacité militaire de "synchronisation". Les événements en Afghanistan le prouvent, l’OCS ne saurait offrir un barrage anti US/anti Otan sans qu’elle prenne aussi un aspect militaire.

À Moscou, Lavrov et Amir Abdollahiyan aurait sans doute à dire aux Russes que hiatus géographique que l’axe US/OTAN cherche à imposer à l’Iran, en effaçant ses frontières avec l’Arménie et partant l’Europe, vise à empêcher cette connexion Eurasie-Moyen-Orient et il serait peu probable que Poutine y soit indifférent. Surtout que certaines sources d’informations font état du possible déploiement des conseillers militaires iraniens en Arménie dont les hauts responsables militaires seraient depuis quelques jours en constants contacts avec l’Iran. Avia.pro écrit :

« Téhéran et Erevan seraient parvenus à un accord militaire sur le déploiement des conseillers militaires iraniens sur le territoire de l'Arménie voisine. Cela signifie que l'Arménie deviendra le deuxième pays après la Syrie où les forces militaires iraniennes seront officiellement présentes, ce qui ouvre également des opportunités importantes à Téhéran pour contrer Israël qui frappe le territoire iranien depuis territoire azerbaïdjanais. Pour l’heure il n'y a pas de commentaires officiels à ce sujet ni d'Erevan ni de Téhéran, cependant, il existe des signes qui ne trompent pas : la visite du MAE arménien en Iran et les contacts militaires Iran-Arménie. Les experts soulignent le fait que l'armée iranienne pourrait être déployée dans la région de Syunik, où il était auparavant prévu d'installer une deuxième base militaire russe. Cela permettra, entre autres, de bloquer la création d'un corridor par lequel l'Azerbaïdjan envisage de relier son territoire au Nakhitchevan, et ce, sur le dos de l’Iran ».

Et d’ajouter : « Ce mardi, et dans le contexte des exercices militaires provocateurs de l'Azerbaïdjan et de la Turquie dirigés contre l'Iran, ce dernier a procédé à une démonstration de force dronesque, rien que pour prouver qu'il était prêt à utiliser la force immédiatement en cas du moindre agissement azéri qui se ferait évidemment à l’instigation de l’axe Turquie/Israël.  En témoigne l'apparition de sept drones d'attaque iranien Shahed-191 près des frontières de l'Azerbaïdjan, qui ont survolé en direction du nord-est, c'est-à-dire vers Bakou. »

 

Vidéo: Manœuvre des essaims de drones Shahed-191, près des bases israéliennes en Azerbaïdjan, Avia.pro.

« Dans la séquence vidéo présentée, vous pouvez voir comment l'Iran a réussi cette trop complexe manœuvre en deux vagues d'attaques - initialement quatre drones d'attaque Shahed-191 ont été lancés à l’assaut suivis de trois autres drones Shahed-191. Il est à noter que le Shahed-191 a déjà été utilisé par l’Iran pour frapper Daech en Syrie orientale. Et ce sont ces mêmes drones qui avait frappé les terroristes à coup de missiles de croisière iraniens.»

Photo: le drone Shahed-191 doté de bombe intelligente Sadid/Tasnim

Le Shahed-191 est une reproduction de 60% de RQ-170 US capturé par l’Iran en 2011, doté d’un moteur jet avec une envergure de 7.3 mètres, une vitesse de 350 kilomètres par heure et une durée de vol de 4,5 heures. C’est le drone capable de transporter 100 kg de charge. Il est équipé d'un atrium interne qui lui permet de transporter 2 bombes intelligente "Sadid," ce qui empêche l'augmentation de la réflexion radar en portant une arme à l'extérieur du corps. Concernant Sadid, qui est missile et bombe à la fois, il peut être tiré depuis toute sorte de drones et d’hélicoptères. C'est en 2010 que l'Iran a installé le missile Sadid-1 sur son fameux drone "Shahed-129". C'est une bombe avec d'un détecteur TV ou thermique dans son nez. Un autre type de cette même bombe "Sadid" a été d'ailleurs dévoilé à l'exposition Max 2017 en Russie. "Sadid" pèse 34 kg, a une longueur de 1630 mm, un diamètre de 152 mm, et sa portée est de 30 mètres. Et bien le camp d’en face, comment il compte contrer une tel essaim de drones ? Certaines informations font état de l’arrivée à bord des cargos militaires turcs à Bakou des S-400 russes. Où sont donc des Patriot ?! »

La question que pose Avia.pro est d'ailleurs parfaitement fondée : Où sont les Patriot? Depuis leur défaite au Moyen-Orien, en Irak, au Yémen, dans le golfe Persique, en Syrie aussi, ils ont totalement disparu de la scène et cela, la Russie le doit à la Résistance. Il est grand temps que cette " Dé-Patriotisantion" commence dans le Caucase et en Asie centrale, maintenant que l'Afghanistan vient de se débarrasser d'eux. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV