Le Hezbollah vient de déjouer le scénario d'une guerre Armée libanaise à son encontre? Visiblement les "pétroliers iraniens" auraient fait bien plus que de briser la loi " César".
Selon l’annonce de TankerTrackers, un pétrolier transportant du carburant iranien pour le Hezbollah libanais est arrivé ce mercredi 6 octobre au port syrien de Baniyas. Dans un tweet, TankerTrackers annonce que le pétrolier iranien, Fortune contenant du diesel sera transporté par le Hezbollah depuis le port syrien de Baniyas au Liban. Le pétrolier Fortune était entré vendredi dans le golfe de Suez via la mer Rouge. La deuxième cargaison de carburant iranien transporté par le pétrolier Forest a franchi le canal de Suez le 22 septembre. La première cargaison de carburant iranien a été déchargée le 16 septembre dans un port syrien et le carburant a été livré au Hezbollah par voie la terrestre. Selon Reuters, la crise énergétique au Liban est l’une des conséquences de la crise économique et financière généralisée dans le pays depuis 2019, qui a provoqué la chute de la monnaie nationale et appauvri plus des trois quarts de la population. En raison de la chute de la valeur de la monnaie nationale et de la perte des réserves de change du Liban, le pays n’est pas en mesure d’acheter le carburant dont il a besoin. Actuellement, l’effondrement de l’armée libanaise et des institutions affiliées à l’Occident est devenu la plus grande préoccupation des États-Unis et des pays occidentaux dans ce pays.
Mais les agissements US contre la Résistance libanaise qui à ce stade ont totalement porté l'effet inverse cesseront désormais? Il y a deux jours le Hezbollah a fait savoir qu'il a déjà entamé l'oeuvre de "dés-américanisation" de l'appareil étatique du Liban, une Amérique qui s'avère "parfois plus nocive que l'entité sioniste". A quoi ce constat fait allusion? Certains reviennent sur les agissements effrénés US à l'endroit de l'armée libanaise et de son chef d'état-major.
D'ailleurs ce 6 octobre, l'armée de l'air libanaise (LAF) a reçu six hélicoptères d'attaque légers McDonnell Douglas MD 530F+ des États-Unis dans le cadre d'une subvention militaire et quand on se rappelle comment le chef du CentCom a survolé en mars le Sud du Liban, à bord des hélicoptères libanais et dans le cadre d'une mission que d'aucun ont qualifié de "reconnaissance" puisque les appareils transportait des cartographes de la CIA cette livraison sensibilise davantage. Les hélicoptères ont été remis aux LAF lors d'une cérémonie qui s'est tenue à la base aérienne de Beyrouth, non loin de cette base navale qui a accueilli il y a deux semaines USNS Choctaw County, juste au moment où le premier convoi de camions citernes syriens remplis de fioul iranien arrivait dans le sud de Beyrouth. La cérémonie de livraison des hélico MD 530F+ dotés d'une autonomie opérationnelle de 589 kilomètres et qui seront équipés du désignateur laser WESCAM MX-10D EO/IR et de roquettes à guidage laser APKWS [Advanced Precision Kill Weapon System] de 70 mm, s'est déroulée en présence d'officiers supérieurs libanais et de membres du Bureau de coopération en matière de défense de l'ambassade des États-Unis à Beyrouth.
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Mais à quoi joue l’Amérique?
Le quotidien libanais al-Akhbar, publiant un article rédigé par Ibrahim el-Amin, rédacteur en chef du journal, porte quelques éclaircissements : "les sérieux avertissements concernant l’effondrement des services militaires et de sécurité libanaise suite à la crise financière et au blocus américain ont conduit l’ambassade américaine au Liban à organiser récemment une réunion avec des représentants de pays étrangers pour discuter des moyens de soutenir ces institutions libanaises. .", note l'auteur avant d'ajouter :
"En effet, les Occidentaux, qui ont imposé contre le Liban sous prétexte d'avoir à mettre au pas le Hezbollah, commencent à paniquer car ce blocus cible plutôt les alliés occidentaux au Liban. Tout le monde sait que les µUSA et la France n'ont jamais cessé à exercer des interférences à l'endroit de l'armée libanise et le fait que la précarité touchant les rangs de cette armée les inquiète en apporte la preuve. D'aucuns disent même que cette précarité apparente -puisque l'assistance US/OTAN à l'armée libanaise se poursuit sans faille-n'est qu'un prétexte pour s'ingérer davantage dans cette institution étatique pour la pousser à s'opposer au Hezbollah. Or et par un extraordinaire effet d'inversion, les USA se trouvent face à une situation imprévue.
Depuis peu quelques 5 000 militaires libanais ont présenté leur démission, ce qui pour une ambassade US qui compte sur cette armée pour en faire une "arme contre le Hezbollah" est une catastrophe. Aussi l’ambassade américaine à Beyrouth a organisé, il y a dix jours une réunion urgente avec la présence des représentants de pays étrangers et de leurs affiliés militaires pour discuter de la démission de 5 000 soldats dont la plupart ont été des membres de l’armée, des services militaires et de sécurité du pays. Shéa, la sorcière, vient-elle de louper un autre volet de sa mission, comme dans le cas de l'affaire du blocus sur l'essence qui a fini par faire émerger l'Iran dans le secteur énergétique libanais? Après tout ces 5 000 militaires, formés et abreuvé à la culture occidentale, pourraient bien choisir de rallier les rangs du Hezbollah avec tout ce que la Résistance a fait ces derniers temps, en ce qui concerne la distribution de l’essence et du fioul à l'ensemble des libanais. Que fera Shéa, si la hiérarchie militaire s'effondre au profit du Hezbollah qui a prouvé à plus d'une reprise ses vraies capacités à défendre le pays?
Source : SouthFront
Selon les enquêtes menées par des parties arabo-occidentales, la plupart de ceux qui ont démissionné ont une expertise médicale et technique et peuvent rapidement trouver un autre emploi et aller pourquoi pas vers la partie qui en a besoin (Hezbollah) Le nouveau point à cet égard c’est que les capitales arabes et occidentales reçoivent des avertissements sur l’effondrement éventuel des forces de sécurité et militaires libanaises, ce qui nécessiterait une aide d’urgence à l’armée de ce pays, évidemment non pas pour les beaux yeux des Libanais mais parce que cette armée, c'est potentiellement à leurs un moyen d'endiguement anti-Hezbollah mais qui à présent semble aller dans un sens totalement inverse";
Et d'ajouter : " Suite à la réunion, les Américains ont promis de contacter leur gouvernement et les gouvernements des autres pays les appelant à fournir une plus grande aide financière au Liban pour augmenter les salaires des soldats de l’armée et éviter ainsi des désertions. Curieusement; Riyad, allié US au Liban joue cette fois contre les Américains car les officiers supérieurs de l’armée libanaise ont déclaré aux responsables occidentaux que les pays arabes ne pouvaient pas augmenter leurs aides à l’armée libanaise en raison de leurs craints de la colère de l’Arabie saoudite. Ils pensent que la position de l’Arabie saoudite sur le Liban ne se limite pas à la position négative des Saoudiens sur l’ancien Premier ministre libanais Saad Hariri et que Riyad a des problèmes avec l’ensemble du gouvernement libanais. Et bien mieux, cela servirait à merveille la cause d'un Liban souverain qui en a assez d'être traité en protectorat. Car soi dit au passant le coup des pétroliers iraniens joué par Nasrallah a servi à réveiller des sentiments nationalistes au sein des libanais, sentiments qui vont au-delà des confessions, ce qui fait dire que les militaires libanais "déserteurs" pourrait avoir choisi à quitter l'armée pas uniquement pour cause des problèmes pécuniaires".
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Et de poursuivre : " Les pétroliers iraniens au Liban n'ont pas seulement contribué à déjouer le plan d'effondrement de l'Etat libanais ou encore à briser 10 ans de veto US à une reprise des liens entre la Syrie et le Liban et ce, aussi bien au niveau économique que bancaire mais encore à faire grandement tomber à l'eau un scénario de coup d'Etat de l'armée libanaise contre le Hezbollah auquel Américains et Israéliens travaillent assidûment depuis le 4 août 2020 quand ils ont lancé une attaque aux missiles contre Beyrouth pour en faire accuser le Hezbollah et pousser à un débarquement militaire US/OTAN au Liban. Depuis cette date, la seule armée de la région qui semble être aux abois, est celle d'Israël. Ce n'est pas sans raison si la réunion urgente précitée aurait abordé en priorité le niveau de préparation du Hezbollah. Les forces du Hezbollah suivaient des cours de formation et de réadaptation continus ; alors que le niveau de préparation des forces de sécurité et de l’armée libanaise a atteint le niveau le plus bas possible. Shéa aurait même dit qu'il y ait des militaires de l'armée régulière à avoir choisi à intégrer les rangs du Hezbollah".
