L’Iran n’hésitera jamais à assurer sa sécurité ainsi que celle de la région, a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.
Hossein Amir-Abdollahian qui est arrivé mardi 5 octobre à Moscou, à l’invitation de son homologue russe, a rencontré Sergueï Lavrov, ce mercredi avant midi ; une rencontre qui a été suivie par une conférence de presse conjointe.
Un pacte de coopération stratégique irano-russe
Le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré que Téhéran et Moscou allaient bientôt examiner la signature d’un accord de coopération stratégique qui servirait du fondement de toute coopération bilatérale à long terme.
Évoquant le fait que plus de 70 % des Iraniens ont été vaccinés contre le Covid-19, Amir-Abdollahian a déclaré que les hommes d’affaires iraniens et russes pourraient désormais reprendre leurs activités commerciales tout comme par le passé.
« Nous avons discuté de l’essor des coopérations culturelle, touristique, défensive, politique et sécuritaire, mais il nous reste encore un long trajet à parcourir pour développer nos relations en matière de commerce et d’économie », a déclaré le haut diplomate iranien, ajoutant que l’Iran et la Russie devraient exploiter leurs grandes capacités à ce propos.
Les évolutions en Afghanistan
Le chef de la diplomatie iranienne a souligné que la République islamique d’Iran prêtait une importance toute particulière à l’avis du peuple afghan ainsi qu’à l’envoi des aides humanitaires en Afghanistan.
« Nous espérons pouvoir organiser une réunion au niveau des ministres des Affaires étrangères des pays voisins, plus la Russie, à Téhéran, dans un proche avenir », a déclaré Hossein Amir-Abdollahian.
Il a ajouté que son homologue russe essayait de lancer les préparatifs d’une réunion à Moscou afin d’examiner un règlement politique de la question afghane.
La région ne tolérera plus d’expansionnisme
Évoquant la situation au Caucase du Sud, le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré : « Nous avons partagé nos préoccupations à propos du Caucase du Sud avec la Russie. En effet, la région ne pourra plus tolérer un nouvel acte d’expansionnisme. Notre politique face à nos voisins est fondée sur l’amitié, la fraternité, le bon voisinage et l’essor de coopération et de relation. »
Hossein Amir-Abdollahian a souligné que l’Iran n’accepterait, en aucun cas, le moindre changement géopolitique sur la carte de la région au Caucase. Il a indiqué que Téhéran restait préoccupé quant à la présence des sionistes et des terroristes dans cette région.
« Notre soutien à la cause palestinienne est immuable et nous n’hésiterons jamais à défendre notre sécurité ainsi que celle de la région. »
Concernant la Syrie, M. Amir-Abdollahian a déclaré que l’Iran respectait les votes donnés par le peuple syrien pendant les élections présidentielles.
« Le Yémen appartient à tous les Yéménites », a déclaré le chef de la diplomatie iranienne avant de continuer : « Il faut que le blocus visant le peuple yéménite soit levé, que le cessez-le-feu soit instauré et qu’un dialogue inter-yéménite soit lancé. »
Rafael Grossi à Téhéran
Le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré que l’Iran accueillait le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique, Rafael Grossi, dans le cadre des lois, bien qu’il ne soit pas content de l’inaction de l’Agence vis-à-vis de l’attentat terroriste visant le site nucléaire de Karaj.
« Cela ne nous intéresse pas si l’Agence entend suivre ses objectifs de nature politique via M. Grossi, mais nous l’accueillons s’il veut se rendre à Téhéran dans le cadre d’une mission technique et dans le cadre des lois. »
Retour aux négociations de Vienne après une récapitulation
Hossein Amir-Abdollahian a fait part du retour des Iraniens aux négociations de Vienne sur le nucléaire après une récapitulation.
« Le gouvernement de M. Raïssi est un gouvernement pragmatique qui s’appuie sur les résultats acquis », a-t-il ajouté.
« Pendant que nous récapitulons nos examens, les parties adverses devront faire preuve de leur véritable volonté de remplir leur part du contrat. »
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Amir-Abdollahian a souligné que la République islamique d’Iran était pour un dialogue qui aboutisse à un résultat tangible, qui assure les intérêts de la nation iranienne et qui pousse toutes les parties à revenir à leurs engagements.
La Russie, partenaire stratégique de l’Iran
M. Amir-Abdollahian a souhaité que les présidents iranien et russe se rencontrent bientôt dans l’une des deux capitales.
« La Russie est un partenaire stratégique pour l’Iran et elle reste parmi les priorités de la politique étrangère de Téhéran au 13e gouvernement. », a précisé le chef de la diplomatie russe.
Il a souligné que les dialogues interrégionaux pourraient prévenir les ingérences étrangères.
Le récent exercice a eu lieu sur le sol iranien
Faisant allusion aux déclarations de Sergueï Lavrov concernant les exercices militaires au Caucase, Amir-Abdollahian a déclaré : « Six manœuvres militaires ont été organisées par la République d’Azerbaïdjan et certains d’autres pays dans la région du Caucase. Pour nous, il s’agissait d’un acte de provocation. »
« L’Iran n’a organisé qu’une seule manœuvre pendant les derniers jours et nous en avions prévenu les pays de la région via les canaux diplomatiques. La manœuvre s’est déroulée à l’intérieur des frontières de la République islamique d’Iran et elle avait été organisée par les forces armées iraniennes. Le message de cet exercice est la paix, l’amitié et le renforcement de la sécurité dans la région. »
De son côté, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré que la Russie continuait de développer ses relations commerciales avec l’Iran, malgré les sanctions des États-Unis.
« Nous essayons de favoriser le retour à l’accord nucléaire. Il faut que toutes les parties respectent leurs engagements pris dans le cadre de l’accord nucléaire. »
Le chef de la diplomatie russe a prôné la relance immédiate des négociations destinées à revivifier l’accord nucléaire.
« Nous sommes d’accord avec l’Iran sur le respect par entier de l’accord nucléaire, d’autant plus que l’Iran est prêt à reprendre les négociations de Vienne », a ajouté M. Lavrov.
Sergueï Lavrov a qualifié d’« inutiles » les tentatives de certains pays de lier le sauvetage de l’accord nucléaire aux concessions que l’Iran devrait faire dans d’autres domaines.
Concernant la situation au Caucase du Sud, Lavrov a déclaré que les militaires russes avaient été envoyés au Karabakh pour s’assurer la stabilité de la région.