L'aveu est, on ne peut plus clair : à peine quelques heures après avoir bombardé à coup de JDAM les bataillons les plus anti Daech de la planète, à savoir Kataeb Hezbollah et Kataeb Seyyed al-Shohada, soit cette Résistance irakienne qui veille nuit et jour sur les frontières syro-irakiennes pour que les convois terrestres ou héliportés US ne fassent pas transiter les terroristes depuis la Syrie vers l'Irak, Antony Blinken, chef de la diplomatie US, en visite à Rome à l’occasion d'une soi-disant conférence de lutte contre le terrorisme, a reconnu avoir à sa disposition quelque 10000 terroristes daechistes qu'il fait maintenir par FDS interposée en Syrie. Evidemment c'était sa façon de faire clouer le bec aux alliés qui râlent de temps en temps quant aux frais du déploiement des forces en Méditerranée et ailleurs au Moyen-Orient, mais le message était surtout destiné à la Russie : car sous Trump, le Pentagone refusait tout engagement militaire terrestre en Syrie qui soit digne de ce nom se contentant de ces quelques centaines de soldats répartis à al-Tanf, à Hassaké et à Qamichli.
Depuis janvier, le nombre de ces effectifs ont passé à 2500 puisque les convois logistiques US chassés royalement d'Irak à destination de la Syrie ont du mal à se sécuriser face aux attaques à la bombe, aux roquettes qui se multiplient et qui les visent bien trop fréquemment. Or, l'affaire de Manbij et l'incapacité criante des agents kurdes des US à contenir la révolte anti US à Qamichli, révolte qui continue à ébranler Hassaké et Deir ez-Zor a bien prouvé que les Kurdes de Syrie ne sont pas de taille à relever le défi qu'est le maintien de force de la présence US en Syrie. D'où cette curieuse revendication qui envoie un double message à l'adresse de la Résistance avec qui les USA sont en guerre ouverte mais encore à l'endroit de la Russie dont les Yankees continuent à se la jouer. Samedi, le 26 juin, l'US Air force a très clairement barré la route à l'aviation russe au centre de la Syrie quand elle a envoyé ses drones MQ-9 armés de missiles à bousiller l'opération aérienne russe alors que les Sukhoï étaient en plein bombardement des repaires des daechistes.
D'ailleurs cette affaire commence à faire son chemin au sein de la Douma dont le président a qualifié l'intrusion de HSM Defender dans les eaux de la Crimée de "scandaleusement humiliante" tout comme ses ex-membres qui en sont à appeler Poutine à emboîter le bas au CGRI qui en 2019 a lancé une spectaculaire opération d'abordage contre un pétrolier en pleines eaux du golfe Persique quitte à infliger une belle leçon à sa Majesté qui à son âge aurait dû bien comprendre que la Royal Navy ne pourrait se comporter comme un pirate de mer à Gibraltar et pouvoir transiter le pétrole impunément dans le golfe Persique.
Signe des temps, l'échec russe à intercepter dûment l'USS Defender dans ses eaux territoriales a poussé sa Majesté à refaire le coup et à revioler la souveraineté "russe" de la Crimée pour la seconde fois en l'espace de trois jours :
"Londres a envoyé un autre navire de guerre pour aider son destroyer dans la mer Noire. La situation près des frontières russes s'est considérablement aggravée au cours des 72 dernières heures. En plus de l'apparition au large des côtes de Crimée, des navires de guerre des États-Unis, des Pays-Bas et de la Grande-Bretagne, Londres a décidé de repartir pour une nouvelle escalade et a envoyé de façon inattendue son navire de guerre "Trent" en mer Noire, qui, selon certaines sources, assurera sécurité du destroyer lance-missiles. La trajectoire actuelle du navire britannique reste inconnue, cependant, assez remarquable est le fait que le navire a été envoyé en mer Noire après l'annonce du Premier ministre britannique Boris Johnson que de nouveaux incidents au large des côtes de Crimée ne sont pas à exclure. Quant à la protection du destroyer britannique, cela est peu probable, car le Trent n'a pas d'armes réelles - le calibre le plus sérieux est le canon de 30 mm, dont les capacités sont très limitées."
Et on aimerait bien prendre la dernière phrase d'Avia.pro à la lettre et voir enfin la marine russe passer à l'acte avant que les soldats de sa Majesté ne débarquent en territoire criméen. Ou alors ce qui pourrait tout bonnement être une bonne frappe "préventive" et bloquer tout le mécanisme, voir la Russie larguer un premier Kinzhal peut-être pas directement sur le groupe aéronaval Queen Elizabeth en appareillage au large de la Syrie mais non loin de ce bâtiment qui dit avoir envoyé un premier F-35 B en Irak bombarder les daechistes. L'armée russe commence à donner quelques impressions dans ce sens :
Selon Avia.pro, site proche de la Défense russe, "tous les navires et sous-marins de la marine russe, basés à Tartous, auraient été envoyés ces deux derniers jours pour intercepter le groupe d'attaque du porte-avions de l'OTAN" :
" Après que le Royaume-Uni eut déclenché une très grave escalade de la situation dans ses relations avec la Russie, Moscou a décidé de renvoyer la balle. Il y a quelques heures, tous les navires de guerre et sous-marins russes ont été retirés de Tartous et se dirigeraient à l'heure qu'il est, vers la zone du groupe aéronaval Queen Elizabeth. Malgré l'absence de commentaires officiels du ministère russe de la Défense, l'image satellite présentée montre qu'il n'y a pas un seul navire de guerre à la base navale russe en Syrie. Ce fait est également dû au début des exercices militaires, dans lesquels, participent, en plus de la flotte, des bombardiers à longue portée Tu-22M3, appelés en Occident "tueurs de porte-avions", et des chasseurs-intercepteurs MiG-31K armés de Dagger missile hypersonique. Un seul Dragger suffit pour faire couler un porte-avions. Selon les experts, la Russie prépare une réponse puissante aux actions du Royaume-Uni, en particulier, un entraînement à grande échelle de frappes contre le groupe de frappe des porte-avions de l'OTAN et la destruction démonstrative du navire par le système de missile hypersonique Dagger ne sont pas exclus".
RuAF 🇷🇺 Tu-22M3 Latakia 🇸🇾 today.
— SAM 🇸🇾 (@SAMSyria0) June 22, 2021
فيديو حصري ثاني للقـ.ـاذفة الاستـ.ـراتيجية الروسية توبوليف تي يو-22 إم 3 وهي تحـ.ـلق في سماء اللاذقية هذا اليوم. https://t.co/YcwaUguMe2 pic.twitter.com/ViNJ1aA0m9
Sauf que cette fois la Russie n'a pas en face l'entité sioniste mais 32 pays de l'OTAN, déterminés sous la houlette du duo Biden-Austin à la mettre "à la porte de la Syrie". Un traitement choc à l'iranienne s'impose. Le tir d'un missile Kinzhal dont quatre sont déjà déployés à Hmeimim fera fuir bien des "rats".