A peine 72 heures après l'annonce d'un premier exercice naval US Navy/Israël que la crainte d'avoir à subir de l'imprévu avait placé curieusement en mer Rouge, alors même que la manœuvre se voulait une tentative d'intimidation à l'encontre de l'Iran et du Hezbollah à l'initiative de qui un premier convoi maritime de fioul et d'essence iranien est en partance pour Beyrouth, l'ambassadeur iranien au Liban, Firouznia qui comparé à Dorothey Shéa est largement moins prolixe, a fait une sortie anti US /anti Israël d'une rare violence : "l'Iran ne permettra pas que les USA affament les peuples entiers et qu'ils les fassent chanter et qu'ils leur imposent des sanctions illégales, a-t-il avant de revendiquer le noir sur blanc ceci "ce ne seront pas des tankers quelconques mais bien les pétroliers iraniens qui accosteront à Beyrouth, et personne ne pourrait les en empêcher".
Ce samedi en Iran, il s'est agit surtout de mettre en garde préventivement la fameuse Ve flotte dont le siège se trouve à Bahreïn et qui opère sous commandement du CentCom, lui aussi incluant désormais l'entité israélienne en son sein. Le CGRI a ainsi commencé par la zone la plus proche : ce samedi, quelques 150 vedettes rapides du CGRI ont procédé dans la deuxième zone d’opération de la marine iranienne, soit au large de Bouchehr, là où en 2019 un drone RQ-4 US s'est fait descendre par la DCA iranienne, à une impressionnante parade navale qui ne devrait guère échapper à la Ve flotte US qui mercredi dernier avait jugé imprudente de vouloir manœuvre dans le golfe Persique vu que l'affaire du "Mercer Street", ce navire ciblé le 29 juillet mortellement sans que le Ve flotte, Israël ou la Grande Bretagne ose riposter, choisissant aller parader en Rouge :
Mais l'affaire des pétroliers iraniens au Liban a ceci de différent qu'elle semble être sur le point d'élargir la bataille Empire/Résistance certes à la mer mais aussi d'y inculquer comme exactement pour au sol et dans le ciel, un caractère "multifront".
En mai , l'Epée de Qods de Gaza a prouvé comment le QQ inter Résistance agit de manière synchrone et opère de Gaza au Sud Liban en passant par le Sud syrien et l'ouest irakien de façon "efficace" et " dévastatrice". Idem pour le ciel du Moyen Orient qui du Yémen à l'Irak en passant par Gaza et la Syrie a prouvé que drones, missiles et roquettes anti US/anti Israël ne connaissent plus de frontière et que la puissance aérienne de la Résistance n'est pas du vent, elle peut briser les meilleurs F-35 et B-52 du monde. Et en mer? Quelques heures après les propos tenus par l'ambassadeur Firouzniya, un tournant est venu à être franchi qui devrait là encore donné de la sueur froide à Israël : les agences ont fait état d'une visite, une première après dix ans, d'une haute délégation libanaise en Syrie, délégation très haute en couleur puisque comprenant non seulement les ministres de l'Energie et son collègue des Finances, mais encore le MAE, le ministre de la Défense ainsi que le directeur général de la Sécurité libanaise.
Signe de son importance, c'est le PM syrien qui est allé d'ailleurs en personne à leurs rencontre au point de passage frontalier "Jadida Yabous" avec un ordre du jour apparent, ou cette peau de banane que l'ambassadrice Shea a tentée la semaine dernière, comble de désespoir, de glisser sous le pied du Hezbollah à savoir l'exportation de l''électricité jordanienne vers le Liban via le territoire syrien. Evidemment, cet ordre du jour qui comme l'a dit Nasrallah est une lame à double tranchante puisque potentiellement apte à ramener l’Amérique à se désavouer, à briser sa Loi César, à remuer le ciel et la terre pour faire une exception libanaise dans cette masse de sanction anti Résistance que l'Amérique se tue à appliquer mais sans grand succès, a l'air économique. Mais à quoi renvoyer cette composition militaire de la délégation libanaise sinon qu'au noyau d'une coalition militaire entre autre navale à naître?
L'axe de la Résistance, lui, a besoin de ses propres forces navales défensives. Mis a part l’arsenal naval du Hezbollah objet de toutes spéculations ces temps ci, qui s'accordent toutes sur sa sophistication, son élargissement depuis 2006 et le fait qu'il pourrait contenir non seulement des missiles anti navire, des torpilles" Hoot" voire des drones sous marins "Ya Mahdi", la marine syrienne, quelques peu éclipsée, a de quoi,elle aussi d'en faire baver Israël ou la VIe flotte US (Méditerranée) et curieusement, cet arsenal n'est pas que made in Russie. La marine syrienne basée à Tartous, a sa flotte de combat à Baniyas. Elle dispose de plusieurs navires de patrouille de fabrication iranienne basés sur le MIG-S-1800 et surtout de vedettes rapides dotés de lance- missiles TIR 2 ou Zulfaqar. Quelques 1 500 fantassins, et ils ont un rôle essentiel dans la protection des trois bases navales militaires du pays. Avec autant d'effectifs, il est parfaitement clair que cette marine pourrait avoir également été exercé à la bataille navale asymétrique.
Les vedettes rapides iraniennes font partie d'un système d'attaque parfaitement subtile et déconcertant qui compte aussi les hydroglisseurs de gamme Bavar : Bavar-2 et Bavar-4. Bavar 4 suit le concept de Delta renversé, et c'est véhicule à effet de sol. Alors imaginez une bataille navale US/Iran : A titre de gambit d'attaque de missiles, les Bavar survoleraient, acquerraient des données de ciblage sur les navires de guerre ennemis et transmettraient ces informations à des missiles rapides. Les patrouilleurs rapides iranien de classe Zulfiqar , pourraient alors rapidement atteindre la portée de tir maximale tout en se déplaçant à soixante-dix nœuds pour lancer leurs deux missiles de croisière Nasr-1 puis s'éloigner pour éviter toute représailles. Le Nasr-1 a une portée de 21 milles et transporte une ogive de 330 livres. ...", soulignait il y a peu The National Interest. Or et au rythme où vont les événements ce n'est plus le golfe Persique qui serait le théâtre d'un tel face à face mais bel et bien la Méditerranée. Aussi aux frappes balistiques du Hezbollah visant Haïfa, il faut ajouter les vedettes rapides syro-Hezbollah.
D'où sans doute cette très étrange décision de Tel-Aviv de ramer à contre courant Us et d'ouvrir Haïfa aux investissements chinois, alors même que le CentCom vient de planter son QG en Israël. Désespéré de trouver ce qu'il cherche ( "protection" auprès d'une Amérique, partout en retrait et en Débandade, l'entité sioniste a-t-elle jugé comme étant un bouclier de protection la présence chinoise à Haïfa? Après tout la Résistance aurait une faiblesse à frapper le port stratégique si la Chine y débarque, à condition bien sûr que les investissements chinois arrivent aussi à Beyrouth...