Après avoir rendu hommage au martyr Abbas al-Yatami, "un commandant de la Résistance qui était tout le temps présent sur les champs de bataille au Liban aussi bien qu'en Syrie", dans un discours ce dimanche 22 août, le secrétaire général du Hezbollah libanais, Seyyed Hassan Nasrallah, a évoqué la guerre économique menée par les USA contre le Liban.
Le secrétaire général du Hezbollah a critiqué d'abord des ennemis de la Résistance qui "après tant d'années d'animosité ne la connaissent du tout" :
"Après tant d'années nos ennemis ne connaissent toujours pas. Nos ennemis ne comprennent pas ce que veut dire être obéissant à Dieu et à l'Imam Hossein [béni soit-il], à sa sainte famille. Nos ennemis nous accusent de mercantilisme, de chercher le profit car ils nous jugent à leur propre aune. Or, le profit n'a pas de sens pour quiconque connaît la culture du martyre, de dévouement, du sacrifice. Pour nous ce sens de sacrifice hérité de notre foi fait de l'amour du prochain notre plus grand objectif".
Plus loin, Nasrallah a évoqué cette bataille de l'Arrogance contre la Résistance qui dure depuis 2005 et qui a coûté des dizaines de milliards de dollars :
"La bataille contre la Résistance c'est une bataille menée contre les vraies forces patriotiques, des forces souverainistes qui ne rament que pour leur peuple...; en Syrie cette bataille est menée de la pire des manières et Israël n'hésite pas à prendre en otage des avions de ligne dans ses raids aériens... Au Liban cette bataille nous a valu des événements de 2005, de 2008, puis des terroristes infiltrés à Hermel et à Arsal.
500 milliards de dollars pour mettre au pas le Hezbollah, ce fut l'aveu de l'ex-ambassadeur US Feltman. Et cette hostilité des ambassades US se poursuit sans relâche."
Feltman a reconnu avoir tout fait pour éloigner les jeunes du Hezbollah et sans succès. Je n’y reviens pas, mais le Hezbollah dispose d’un grand nombre d’effectifs et les efforts US n’ont jamais abouti... Tout ceci la Résistance y a fait face et on en est arrivé à cette guerre économique puisque l’ennemi a été incapable de gagner. Cette guerre économique contre le Liban, le coupable en est la Maison-Blanche et le bras exécutant de cette guerre au Liban est l’ambassade US à Beyrouth qui se fourre son nez partout dans des ONG, dans des entreprises énergétiques voire dans les municipalités. Les USA ont tout fait pour déclencher la guerre civile au Liban avec l’aide généreuse des Saoudiens, et ce, depuis 2019. Cette guerre civile a échoué a base ethnique et confessionnelle a échoué et a présent c’est sur le terrain économique qu’ils veulent diviser le Liban, sa classe politique, ses villes et quartiers, faire remonter les uns contre les autres. Ils veulent même diviser la Résistance. Pour en arriver où ? À L’effondrement de l’État de ses institutions au moins 30 milliards de dollars dépensés pour cette même fin de l’aveu des Américains qui cherchent la déroute de l’État, la dissolution de ses institutions. Est-ce au Hezbollah d’y faire face ? D’ailleurs, chercher des investisseurs chinois ou russes ? Bien sûr que non. C’est du ressort de l’État.
Or, face à l’apathie ambiante, le Hezbollah a tenté d’y apporter sa contribution. Le Hezbollah a multiplié des propositions, mais on a été indifférent à nos propositions. »
Et Nasrallah d’ajouter : « Pendant tout ce temps marqué par nos efforts visant à réduire les souffrances des Libanais, l’ambassade nous a accusés de mensonge. Or, on n’a pas baissé les bras. Nous sommes en contact avec l’Iran. Les hommes d’affaires se sont portés candidats pour l’achat du fioul iranien. Le 10 du Muharram, j’ai dit que dans quelques heures notre premier pétrolier partirait pour Beyrouth. Aujourd’hui, je dis que le deuxième pétrolier est parti et que les autres le suivront, car, c’est une voie qui s’ouvre, un corridor et il persistera tant que nous en aurons besoin. C’est pour alléger la souffrance de tout le peuple libanais pas le Hezbollah ou les chiites. Mais tout le Liban. »
« Certes, Le Hezbollah ne peut assurer tout le besoin du pays en mazot, mais il veut briser le marché noir, un marché sans pitié et sans moral, qui vampirise le peuple. On veut briser cette cupidité dans la mesure du possible. Et la question est de savoir comment les pétroliers iraniens feront pour arriver jusqu’a nous. Cela se passera en toute transparence et en plein jour. »
Et de poursuivre :
« Or, notre démarche a eu d’énormes répercussions. Après mon discours de l’Achoura, Shea a appelé le président Aoun pour évoquer deux plans : l’importation du gaz égyptien via la Jordanie et le nord de la Syrie au Liban. Son importance ? C’est un bon plan puisqu’hypothétiquement, il devra briser la loi César. Deuxième plan : acheter de l’électricité de la Jordanie. Le Hezbollah s’en félicite de ces deux plans, si ces plans réussissent.
Or, ces deux plans prennent au moins six mois à un an pour se réaliser. L’ambassadrice Shea veut parler à la Banque mondiale. Puis elle refuse de parler à la Syrie. Ensuite, il y a le Congrès US et son vote. Shea ne fait que promettre seulement sans que soit présente une quelconque perspective applicable. En effet, les propos de Shea constituent un réel désaveu antiaméricain ! C’est la reconnaissance du rôle négatif que jouent les États-Unis au Liban, une Amérique qui avoue d’être à l’origine de ce verrouillage, car les deux plans, cela fait des années que le Liban travaille dessus et que les Américains en empêchent toute réalisation. »
Et de poursuivre : « J'ai une proposition, par contre. Si les États-Unis veulent ralentir l’arrivée des pétroliers iraniens qu’ils lèvent leur veto sur le commerce de l’énergie. Il y a des pays du golfe Persique, qui veulent aider le Liban. Que Shea les autorise. Qu’elle dise à la Maison-Blanche de lever son blocus. Qu’elle le fasse ou non, la Résistance sortira encore plus renforcée de cette épreuve et de cette guerre économique. Les Américains vont perdre et la Résistance va gagner. »
Et Nasrallah de conclure :
« Mais nous n’allons pas en rester à ce stade : le Hezbollah est prêt à ramener les Iraniens investir dans les projets gaziers libanais. Et si Israël ose les attaquer, il aura affaire avec le Hezbollah. La Méditerranée regorge du gaz, la Turquie et Chypre en profitent, et on nous raconte que les projets gaziers libanais n’aboutiront pas. Mais qui le croira ?! Aussi, je propose que l’Iran s’active dans le secteur gazier libanais. Et qu’Israël prenne garde à ses agissements. Nous ne pouvons définitivement attendre l’aide des autres, et nous ne pouvons même pas attendre des miracles des pétroliers iraniens. Le Liban devra produire son énergie et nous pouvons le faire à l’aide des Iraniens et des Syriens. »
Seyyed Hassan Nasrallah a ensuite évoqué les événements survenus samedi à Gaza où un militaire israélien a été blessé.
« Les jeunes palestiniens qui étaient arrivés jusqu’à la barrière frontalière, projetaient de saisir l’arme du soldat israélien mais puisqu’ils ne pouvaient pas le faire, ils ont tiré vers le soldat à travers une fente qui devrait être inscrite dans l’Histoire. Cela symbolise la volonté et l’espoir. C’est le secret du pouvoir. »
Samedi, une force de la Garde frontalière du régime israélien a reçu une balle à la tête. Son état de santé reste très grave.