En plus des effets positifs pour le Liban, la mesure prise par le Hezbollah, pour résoudre la crise du carburant au Liban à l’aide de l’Iran, a confronté les alliés des États-Unis, en particulier le régime sioniste, à un problème majeur.
L’importation du carburant en provenance de la République islamique n’est ni un défi ni une compétition interne, mais un approvisionnement en oxygène à l’heure où le Liban étouffe ; ce dernier dispose de nombreuses options d’urgence auxquelles il peut recourir pour ralentir l’effondrement du pays, a écrit le journal libanais Al-Akhbar.
Dans ces circonstances où Washington et ses alliés planifient un nouveau complot contre les intérêts du Liban, la logique dit que le gouvernement libanais doit s’aligner sur la décision de la Résistance d’importer du carburant d’Iran et faire confiance à ce dernier pour résoudre la crise qui a anéanti les moyens de subsistance des milliers de Libanais à travers le pays.
Les remarques du secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah sur le début des importations de carburant d’Iran vers le Liban ont marqué un tournant suite auquel l’ambassadrice américaine à Beyrouth, Dorothy Shea, et les alliés de Washington au Liban, dont l’ancien Premier ministre Saad Hariri et Samir Samir Geagea, chef du parti des Forces libanaises, se sont lancés dans une campagne de propagande contre le Hezbollah en affirmant que le début des importations de carburant en provenance d’Iran signifierait « l’approbation du projet de famine et d’humiliation des Libanais, et la destruction des secteurs productifs et économiques ». Mais les allégations surviennent alors qu’il est connu de tout le monde quel camp a conduit le Liban à la famine et à l’effondrement au fil des ans.
Dans son discours du jeudi 19 août, Seyyed Hassan Nasrallah a également tracé la ligne rouge du Hezbollah sur les navires iraniens, avertissant les États-Unis et Israël contre toute attaque sur les navires qui selon lui, font partie de l’intégrité territoriale du Liban dès leur départ.
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Le secrétaire général du Hezbollah n’a pas précisé les détails des importations de carburant en provenance d’Iran, mais selon les informations, la première expédition, payée par les commerçants, sera offerte au gouvernement libanais pour être utilisée dans des installations vitales telles que les hôpitaux et les boulangeries.
Mais que se passe-t-il, si le gouvernement libanais refuse de recevoir du carburant iranien par peur des menaces américaines ? Des informations préliminaires indiquent que le Hezbollah fournit la première cargaison de carburant de l’Iran aux syndicats municipaux à travers le Liban pour une distribution parmi les producteurs afin de répondre aux besoins du secteur de base. De plus, l’approvisionnement en carburant des stations-service sera satisfait à un prix inférieur à ce qui est spécifié sur le marché.
En outre, le Hezbollah importe du carburant iranien dans le cadre d’une action immédiate pour faire face à l’état d’urgence au Liban. Le plan du Hezbollah a été lancé il y a des mois ; au moment où l’administration américaine, appuyée par ses alliés à l’intérieur du Liban, faisait pression sur le gouvernement libanais afin de l’empêcher de se tourner vers l’est pour résoudre les crises.
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À rappeler que fin juin, Samir Geagea a évoqué la résolution de la crise du carburant libanais avec l’aide de l’Iran en interrogeant : « Doit-on espérer des choses qui n’existent pas et des possibilités sans fondement ? En écho avec les alliés des États-Unis au Liban, Geagea, qui, comme tous ceux faisant partie de l’Alliance du 14 mars, change de conduite en fonction des situations et toujours au gré de l’intérêt, a déclaré hier dans une interview que “si le carburant en provenance d’Iran est donné au gouvernement, cela signifiera que nous serons confrontés à un autre problème dans l’ombre des sanctions, et ainsi les crises se multiplieront”.
La situation politique s’aggrave au Liban sur fond d’autres menaces de la part des alliés des États-Unis, dont le gouverneur de la Banque centrale Riyad Salameh et son entourage, qui affirment que les importations de carburant en provenance d’Iran signifient davantage de sanctions américaines contre le Liban et l’arrêt du retour des dépôts libanais à l’étranger. Or, les alliés de Washington au Liban semblent avoir oublié que les actions américaines et européennes contre les banques libanaises ont commencé en 2019 et n’ont rien à voir avec les importations de carburant en provenance d’Iran. Sans oublier que la plupart des défis de la banque centrale sont liés à la corruption dans ce secteur, en particulier en la personne de Riyad Salameh.
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Le point remarquable dans les réactions, pour et contre, par rapport aux affirmations de Seyyed Hassan Nasrallah est la prise de position par les sionistes et l’inquiétude suscitée parmi eux en raison de l’importation de carburant d’Iran au Liban et des avertissements du secrétaire général du Hezbollah aux États-Unis et à Israël.
Les experts estiment que le régime sioniste subit actuellement une épreuve difficile : d’une part, il entend empêcher la rupture du siège du Liban, et d’autre part, il est incapable d’agir contre les navires iraniens transportant du carburant vers le Liban. En effet, les sionistes sont bel et bien conscients des facteurs qui les obligent à battre en retraite, car en plus de la réponse décisive de la République islamique d’Iran à toute attaque contre des navires iraniens, ils seront confrontés à un contrecoup du Hezbollah qui risque de déclencher une nouvelle guerre.
La mise en grade de Sayyed Hassan Nasrallah contre toute attaque visant des navires en provenance d’Iran trouve toute son importance à mesure qu’elle empêche Israël de faire un mauvais calcul. À cet égard, le site web Israel Defense affirme que “Nasrallah a mis Israël dans un bourbier ; si l’armée israélienne attaque les navires, elle est accusée par le peuple libanais d’avoir empêché la résolution de la crise du carburant frappant le Liban. Le Hezbollah regagne donc son image de groupe combattant qui se bat contre Israël”.
Par conséquent, la moindre erreur du régime sioniste et des Américains qui eux non plus n’ont pas échappé au dilemme fera échouer les plans américano-sionistes visant à détruire la popularité du Hezbollah et à introduire la Résistance comme cause de la crise économique au Liban. Les sionistes craignent également que l’arrivée de navires-citernes iraniens au Liban n’aboutisse à la montée de la popularité de la République islamique d’Iran auprès des Libanais et par l’intermédiaire du Hezbollah.