Alors qu’Ansarallah met en garde contre un nouveau complot US visant l’indépendance du Yémen, Riyad a salué la décision du président démissionnaire yéménite de céder le pouvoir et l'autorité au conseil de direction présidentiel, ce dernier étant actuellement placé en résidence surveillée.
Dans un décret révoquant le vice-président Mohsen al-Ahmar, le président démissionnaire yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi a annoncé la formation d'un conseil de direction présidentiel dirigé par Rashad al-Alimi, constitué des membres de sept autres partis et factions politiques yéménites. Disposant des pouvoirs du président et de son adjoint, le conseil a pour objectif de parachever la mise en œuvre de la mission de la phase de transition.
« En vertu de cette déclaration, je délègue irrévocablement mes pleins pouvoirs au conseil présidentiel conformément à la Constitution », a déclaré dans un communiqué le président démissionnaire yéménite, qui est maintenant dans une résidence surveillée.
Dès après l’annonce, Riyad a exprimé son plein soutien à la décision de Mansour Hadi ainsi qu’à toutes les institutions et initiatives qui pourraient contribuer à mettre fin à la crise au Yémen et à assurer la sécurité et la stabilité dans le pays, d’après l’agence de presse saoudienne SPA.
Selon SPA, le gouvernement saoudien a décidé de montrer son soutien immédiat à l'économie yéménite en fournissant trois milliards de dollars, dont deux milliards seront fournis conjointement avec les Émirats arabes unis en soutien à la Banque centrale du Yémen. Le un milliard de dollars restant, le royaume en dépensera 600 millions pour le fonds de soutien aux dérivés pétroliers et 400 millions autres pour des projets de développement.
Riyad est allé plus loin en appelant le conseil présidentiel yéménite à entamer des négociations avec Ansarallah, sous les auspices des Nations unies, pour parvenir à une solution politique finale et globale comprenant une période de transition qui conduira le Yémen à la paix et au développement.
Mais est-ce qu'Ansarallah va-t-il accepter de prendre part à ce conseil ? S'il est vrai que l'Arabie saoudite et ses alliés et parrains ont capitulé après l'attaque du 25 mars et la mise hors portée du port de Djeddah, allant même jusqu'à verser sous les dehors d'une assistance au Yémen et des indemnités, il n'en reste pas moins que ce conseil est une prescription américaine : dans une première réaction à la nomination de Rashad al-Alimi au poste de président du conseil de direction présidentiel yéménite, le membre du bureau politique du mouvement d’Ansarallah a déclaré qu'al-Alimi est un Américain.
Cité par la chaîne de télévision Al-Mayadeen, Mohammed al-Bakhiti, membre du bureau politique d’Ansarallah a déclaré : « La création du conseil de direction présidentiel a surpris tout le monde », soulignant : « Rashad al-Alimi a été élu président de ce nouveau conseil parce qu'il est un agent américain. »
Al-Alimi était le seul à avoir osé publier un article légitimant sans aucune retenue la présence des Américains au Yémen. « Nous étions sur le point de franchir une telle étape le vielle de l’agression [de l’Arabie saoudite en mars 2015], mais pourquoi les États-Unis et l’Arabie saoudite ont-ils fait ce pas aujourd’hui ? », a-t-noté.
Al-Bakhiti souligne que le dialogue doit avoir lieu entre le Yémen et les quatre pays belligérants pas avec un conseil qui ne reflète pas la société yéménite dans son ensemble. A vrai dire, explique-t-il, accepter le dialogue avec ceux qui ne sont que des outils au service des pays agresseurs, ne fera que leur fournir l’opportunité d’éliminer la solution sans encourir aucune responsabilité.
La formation du conseil présidentiel s’inscrit dans le cadre de la poursuite de l'occupation du Yémen et n'a aucune légitimité, a-t-il affirmé avant de conclure que le Yémen appartient à ceux qui défendent son indépendance.