Dans son tonitruant démenti daté de ce vendredi 18 mars, où Nasrallah affirme ne disposer ni de combattants ni de conseillers militaires sur le front de guerre Ukraine/Russie, guerre qui pour l’axe de la Résistance demeure une reproduction à la lettre près du complot anti-Syrie de 2011 avec cette fois en ligne de mire la Russie elle-même, sa cohésion nationale, son économie, son armée, sa sécurité, voire son intégrité territoriale, ce qui frappe le plus, est moins le démenti en soi, que cette corrélation que créé le fin stratège qu’est Nasrallah entre cette guerre qualifiée plutôt par le vice président du conseil exécutif du Hezbollah Ali Daamouch de « projet américain dont l’Ukraine est une des victimes» d’une part et les impacts directs sur « la situation au Liban et la région de l’autre » :
De quelles conséquences s’agit-il ? À première vue et comme le laisse entendre les médias russes largement censurés par un Occident qui de par ce geste mesquin, reconnaît avoir par avance perdu la bataille médiatique, il pourrait s’agir d’une réduction des échanges en blé et denrées alimentaires entre la Russie d’une part et la Syrie et partant le Liban de l’autre. Mais à regarder de plus près, l’appel de Nasrallah à la création d’un conseil de crise pourrait aller bien au-delà de simples répercussions économiques des sanctions anti Russes de Washington et toucher directement un domaine totalement occulte de cette guerre, à savoir le face-à face courageux de Poutine avec les sionistes.
Tout ceci ne peut évidemment échapper au Hezbollah qui pour avoir combattu pendant 11 ans aux côtés de l’armée syrienne le plus grand projet de l’empire contre l’existence même du Moyen-Orient puis l’avoir royalement vaincu n’a jamais cessé de se demander la question suivante : Poutine est-il oui ou non le complice d’Israël en Syrie ? Son intervention de 2015, date à laquelle le duo US-Israël avait fini par perdre les pans entiers du territoire syrien, a-t-il été un frein ou un accélérateur aux projets sionistes ?
La question est dès lors la suivante : cette cellule de crise libanaise liée à l’Ukraine à la formation de laquelle appelle Nasrallah pourrait-elle à l’avenir prendre un aspect militaire ou ce qui revient au même, ces « 1000 volontaires syriens » que l’état-major ukrainien dit être partis de la Syrie pour le Donbass après que Poutine ait lancé un appel à l’aide en direction de ses alliés et que le président Assad l’a entendu, compteront-ils dans leurs rangs pas des combattants du Hezbollah, mais des « élèves » de ce dernier ? C’est ce que nous le dira la tournure que prendront les combats à J+24 sur le front ukrainien où tout observateur impartial a noté « une méga mue » de l’armée ultra lourde de la Russie à la faveur d’un recours aux tactiques asymétriques avec en toile de fond l’apparition du facteur « missile tactique russe », une tactique qui rappelons le, a été porteuse.
Car à l’exception des médias occidentaux, personne n’a dit que le plan de Moscou était de pénétrer dans la capitale Kiev en un ou deux jours, voire une ou deux semaines. 24 jours après le début de l’intervention russe, la prise de Kiev ne semble d’ailleurs toujours pas être une finalité dans la mesure où les victoires militaires remportées par Moscou sont déjà énormes et elles valent mille fois la prise de Kiev. Et comment ?L’Ukraine est le pays le plus puissant de l’ancienne URSS, avec une superficie plus grande que la Syrie et l’Irak réunis. En 2015, US-OTAN a déjà commencé à entraîner son armée qui ne comptait, juste avant l’arrivée de Zelensky que 120 000 soldats, et ne pompait que 1,9 milliard de dollars à son budget de la défense, soit l’équivalent de 1,57 % du PIB, mais qui en est désormais et en ce 2022 à compter 363 000 effectifs.
Ce qui veut dire aussi que la bande des sionistes à l’origine de cette guerre, a parfaitement raison d’avoir peur de ces « 1000 volontaires syriens » qui viennent de débarquer en Ukraine, car ces « volontaires-là » ont toutes les chances de colmater merveilleusement les brèches de l’armée russe et de, par exemple activer ce « facteur si absent de la guerre, « essaim de drones de combat ». Le 18 février, jour où le drone Hassan du Hezbollah a percé le Dôme de fer israélien plus les unités « Patriot » et « THAAD » US déployer en Israël pour faire pendant 40 minutes sa mission à quelque 70 km de profondeur d’Israël qui n’en a que 72, le message s’adressait aussi à la Russie.
« Le Hezbollah représente une menace de plus en plus sérieuse contre l’armée d’Israël, notamment sa force aérienne... Le nombre du vol des drones israéliens dans l’espace aérien du Liban a connu une baisse relative, par crainte des balles antiaériennes du Hezbollah… Le Hezbollah œuvre pour entraver les agissements d’Israël dans le ciel du Liban et Tel-Aviv se doit de trouver une solution… les services de sécurité aérienne et les services de renseignement d’Israël sont en état d’alerte maximal, notamment pour faire face à une nouvelle bataille de drones ».
Israël n’est qu’un « navire » de pacotille de par Haïfa, Tel-Aviv et Eilat tout comme Odessa en Ukraine que la Russie projette de conquérir pour « changer définitivement la donne » si on en croit le chef du Pentagone Austin. Un navire aussi bien escorté que le « Mercer Street » israélien a cédé un certain juillet 2021 face au drone Shahed-136 d’Ansarallah. Rien ne dit qu’Odessa pourrait mieux résister que le Mercer Street à une combinaison de drones qui compterait par exemple les trois modèles que sont Karrar-Kiyan-Kaman-1 du Hezbollah : d’une portée de 1 000 km, le Karrar a une vitesse de 900 km/h et une altitude de vol de 7500 à 40000 pieds avec la capacité de transporter 500 livres de charge composée entre autres de missiles anti-navire « Kowasar », de bombes intelligentes « Raad-301 » ou de missile air-air « Saqeb ». Quant à « Kaman-1 », il a une vitesse de 480 km/h, et une altitude de vol de 1500 m et est doté d’une charge de 30 kg avec la mission de détruire la DCA ennemie, quel qu’en soit le type radar.
Vidéo : le drone iranien Arash
Les « 1 000 volontaires syriens » qui viennent tout juste de rejoindre l’armée russe auraient peut-être à faire bien plus que cela a l’air, surtout que les Américains équipent leurs mercenaires du drone dit swichable… ce serait la bataille de tactique et du savoir faire.