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Comment l'armée éminemment régulière de la Russie a brisé le carcan aérien pour devenir missilophile et drone pratiquant !

Drone Orion russe activé en Ukraine, 4 mars 2022. (Capture d'écran)

La Résistance a-t-elle une quelconque représentation au sein du QG russe suivant un modus operandi érigé en principe depuis que la Russie s’est engagée en Syrie à la demande de l’Iran car dès 2011 il était clair que l’axe US-Israël-OTAN cherchait par guerre anti Syrie interposée, non pas à couper l’autoroute stratégique Iran-Irak-Syrie-Liban- Méditerranée mais aussi ligoter ad vitam eternum les Russes au domicile, quitte à les encercler sans aucun débouchée extra est-Européen que ce soit sur le Moyen-Orient, jusqu’à ce que la fédération, dixit Poutine, « trop grande à leur goût » n’éclate, comme la Syrie aurait dû imploser? La réponse on l’ignore, n’empêche que ce vendredi 4 mars, les analystes militaires se trouvaient toujours en état d’anxiété et de perplexité de voir la Russie ne refuser obstinément de tomber dans le piège « frappes aériennes de masse » et d’éviter, fût-ce au prix de quelques difficultés pour ses unités d’éclaireurs, terrestres ou logistiques bloqués dans les banlieues ukrainiennes, de lancer ses MiG ou ses Tupolev ou encore ses Sukhoï à l’assaut de Kharkov ou de Kiev, à l’image de ce que qu’a perpétré en mai 2021 l’entité en mai à Gaza ou ce que les Yankee et leurs acolytes golfiens font quotidiennement au Yémen. 

Certes les Russes ont perdu entre autres équipements, quelques 28 batteries de DCA type Buk M2 Tor M2 ou Pantsir, ils ont vu quatre des radars d’interception, six de leurs chasseurs et deux de leurs hélico, périr en 10 jours de combats par les Javelot et NRAW US/Otan mais cela ne les a pas empêché de s’obstiner à faire œuvre nouvelle, en procédant pour la première fois depuis 1930, à de pures frappes balistiques « hybrides », à des cocktails triptyques de missiles balistiques de précision Iskander M-missiles de croisière Calibr-missile anti Radar KH-33, pour reprendre le modèle de combat post moderne que la Résistance a tracé sous leurs yeux en 10 ans de guerre au Moyen-Orient et ce, au détriment d’un camp atlantiste qui bien conscient de la fin de l’époque où les chasseurs et les bombardiers faisaient gagner des guerres, voient, ahuris, l’une des plus puissantes armées de l’air du monde, adversaire de surcroît, « se mettre à l’heure de la Résistance » et faire chez elle, au domicile, sa mue « asymétrique ».

Du coup cette opposition de l’OTAN largement médiatisée ce vendredi comme quoi elle refuserait d’établir une « zone d’exclusion aérienne » au-dessus de l’Ukraine, déclinant ainsi la proposition de Zelensky, paraît parfaitement « hypocrite », « déphasée » et « ridicule ». Car comme l’a reconnu le président Poutine les ingrédients de cette zone « no fly » sont depuis un bon bout de temps, plantés en Pologne et en Roumanie où des batteries Patriot et leurs radars à réseau phasé AN/MPQ 53 scannent 24 heures sur 24 le ciel de l’Ukraine voire de la Russie mais où ils restent sur leur faim car la Russie, et c’est cela la plus grande découverte de cette guerre Occident/Russie, s’est mise à l’heure de la Résistance, ayant compris qu’au 21e siècle il faudrait, pour gagner, primo se battre à moindre frais, secundo se battre avec une haute précision, ou comme le diraient les Yankee qui n’y sont d’ailleurs jamais parvenus, « de façon chirurgicale » !

Vidéo:Base détruite à Kharkov à coup de missiles tactiques.

Ainsi, ce vendredi 4 mars et pour la première fois depuis le début du conflit, l’armée de l’air russe a dévoilé ses drones de combat Kronshtadt Orion, en plein champ de bataille, drones que la Russie avait déjà utilisés à Idlib contre les terroristes pro Sultan Erdogan qui a l’heure qu’il est, partent en dizaine voire en centaine sur le front Ukrainien pour rejoindre les quelques 60 000 « daechistes » version européenne déjà sur place.

Or cette apparition dronesque a évidemment surpris d’autant plus « Bayraktar », le drone turc que le Sultan Erdogan a largement mis à la disposition de l’Ukraine pour qu’ils liquident des Russes à Donbass et ce, des mois avant le début de la guerre, brillent ces jours-ci par sa quasi-absence, ce qui commence à en affecter la réputation qu’il s’était fabriquée en Azerbaïdjan, quand en pleine guerre contre l’Arménie, ce même « Bayraktar » passait pour pouvoir « raser des unités entières de DCA « made in Russia ». Depuis on sait que cette vraie-fausse performance, le drone turco-canado-australo-britannique, la doit non pas à ses réelles capacités mais à vrai dire aux clichés satellites que les Otaniens lui avait fournis des semaines avant et qui lui permirent de trouver facilement l’emplacement des Pantsir-S.

Mais pourquoi la Russie a-t-elle décidé de jouer soudain sur ce terrain dronesque alors que le monde occidental attend impatiemment les frappes à Su-57 sur Kiev? Plus d’un observateur estime que l’armée russe est sur le point d’ inaugurer le second volet de sa « mue asymétrique » en mettant en scène via un UAV qui, au grand mépris des Patriot polonais et roumains, a réussi à pulvériser un centre de commandement et de contrôle du 24e bataillon d'assaut séparé ukrainien non loin de Kharkov. Effet de vase communicant ou pas, c’est de la Résistance que la Russie est en train de se reproduire. Non sans raison d’ailleurs car le camp d’en face particulièrement surpris de cette dimension balistique de la guerre russe laquelle vise à lui éviter un enlisement dans les rues de Kiev et Kharkov, semble vouloir ne pas en être au reste et ce à l’aide de sa filiale syrienne.

Vidéo: La progression russe en 10 jours de guerre.

Toujours ce même vendredi 4 mars donc et dans une concomitance qui est loin d’être un effet de hasard, le renseignement russe peu habitué à des propagandes, et ce, au contraire de ses rivaux occidentaux, a fait état d’expéditions de masse de terroristes à partir des régions syriennes autres qu’Idlib, et plus particulièrement depuis les prisons-camp d’entraînement de Hassaké et du camp US à al-Tanf vers le front ukrainien, et ce, via la Pologne.

Or à al-Tanf où quelque 200 effectifs de force spéciales US continuent à entraîner les terroristes de Maghawir al-Thura, ces derniers connaissent comment se servir de Hirmas, ces lance-roquettes multiforme capables de tirer des raquettes tactiques. Pour les Russes, ceci veut dire que les Américains et leurs sous-fifres commencent eux aussi à singer les Russes et à vouloir donner un avant goût balistique à leurs attaques. Et C’est là sans doute la raison pour la quelle le QG des forces russes largement inspiré par la Résistance a fait le choix des drones. Et il l’a fait au bon moment. Pourquoi ? Car si ce pompage d’armes et de terroristes US-Israël-OTAN auquel les Russes assistent se poursuit, cela signifierait à terme la prolongation du conflit et dans la foulée, le retour de la tentation à des frappes de masses. C’est pour refuser cette tentation tout en se payant une force précise et furtive propre à éliminer les cellules terroristes à l’intérieur des grandes villes ukrainiennes et ce sans avoir besoin d’y envoyer chars et blindés que la Russie est passé à cette seconde phase et a sorti sa force de drone. Sauf que tout le monde sait que les Russes ont là de réelles failles à colmater et que cette métamorphose de l’armée régulière à non régulière, ne peut se passer facilement en si peu de temps.

Alors un coup de main de la Résistance ? Si la Russie le souhaite. Car les drones made in Iran sont capables des choses largement utiles en ce moment même à l’armée russe. Quel genre de chose ? Tirer des missiles air-air comme Azarakhsh au cas où les chasseurs de l’Otan entrent en action, un drone Karrar a d’ailleurs réussi en 2020, a fait fuir un MQ-9, un RQ-4 et un P-8 de la zone des opérations de l’exercice Zolfaqar du CGRI. Puis le drone Karrar est aussi équipé de mitraillettes, et opère sur des distances très longues allant de plus de 1000 km. Une portée de 1000 km, une vitesse d’environ 900 km/h, une capacité de port d’une charge d’environ 500 kg et un niveau de vol d’environ 25.000 à 40.000 pieds (7.500 à 12.000 m) voici les caractéristiques du drone « Karrar ». 

Une autre mission prévue pour le drone Karrar consiste dans l’interception et le combat aérien et pour ce faire, certains prototypes du Karrar se sont équipés de missiles Shahab Sagheb, une variante de la famille de missiles Shafagh, missile intelligent capable de se verrouiller sur sa cible grâce à son système de guidage thermique infrarouge. Cette catégorie de missile est d’ailleurs très résistante face au brouillage et déception radar, ce qui pourrait même remplacer les KH-33 russe. Et puis Karrar est capable d’une autre mission ou mieux dit une autre tendance qu’on a reconnue ces derniers jours à l’armée russe, celle-ci refusant de détruire la flotte navale ukrainienne. Au fait, les drones iraniens dont Karrar choisissent leur cible sur un navire sans le faire couler et cela peut servir les Russes d’ici peu où l’axe US-OTAN chercherait à étendre le conflit à la mer. Karrar capable de transporter des charges de 213 à 226 kilo pour des missiles au sol, transporte aussi des missiles anti-navire Kowsar pour des missions en mer... 

Vidéo: Les avions ukrainiens détruits au sol par des missiles tactiques à Hostomel, à la manière d'Ansarallah.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV