TV

Dernier raid israélien contre Damas a été plein de découvertes pour Israël. Lesquelles?

Un Sukhoi-34 russe et un Mohajer-4 iranien en pleine manœuvre conjointe dans le ciel de Lattaquié, février 2016. (Capture d'écran)

Il y a quelque chose d’éminemment « levantin » dans ce fol scénario de fabrique de guerre que l’Amérique poursuit sans relâche en Ukraine et qui ce vendredi 11 février au soir est entré dans une nouvelle phase avec un article de Politico ayant fixée la date de la supposée invasion russe au mardi 16 février, un département d’État ayant donné l’ordre de la fermeture de leur ambassade à Kiev, une Grande Bretagne ayant appelé Erdogan pour lui ordonner de booster ses Casques Blancs idlibins à Donbass tout comme ses Bayraktar, et avec un Israël, parfaitement pris de court d’avoir échoué par soin russe interposé à frapper ce 8 février et pour la troisième fois depuis janvier, Lattaquié quand ses F-16 retranchés dans le ciel du sud est libanais se sont mis à tirer contre Kiswah, un centre de recherche militaire dans la banlieue sud de Damas.

Vidéo: la tonitruante réponse de la DCA syrienne le 9 février contre les missiles air-sol israéliens/Fars 

Certes, ce branle-bas de combat qui a mobilisé jusqu’ici des milliers de soldats US aux portes occidentales de la Russie, un corridor de transit d’arme irréfragable depuis les bases US en Europe occidentale vers ses mêmes bases en Europe orientale, plus des flottes entières otaniennes grouillant autour des côtes russes pourrait virer à la confrontation par une opération fausse bannière somme toute banale contre les forces ukrainiennes, genre celle que la CIA et le MI6 et Cie ont commis "en 2013 à Ghouta" ou "en 2017 à Alep",  façon de justifier les deux attaques US/GB/France à coup de Tomahawk contre les territoires syriens.

N’empêche qu’il y a comme un arrière fond à cette mise en scène grotesque de guerre anti-russe par une Amérique dont le coqueluche de ses forces armées, l’US Air Force est réduite au rang d’un grossier jouet entre les mains des combattants de la Résistance qui se jouent d’elle tantôt à coup de drones tantôt à coup de missiles ou les deux à la fois, en ciblant ses bases aériennes les mieux loties qui soient, et on pense à Ain al-Asad et à Harir (Irak) d’une part à al-Dhafra (Émirats) de l’autre quand ce n’est pas al-Omar, Connoco ou al-Shaddadeh en Syrie. En cherchant à enliser la Russie longtemps décrite comme étant « Armée de l’air de la Résistance », les USA cherchent-ils à restituer le tout ou une partie de la « puissance de feu » perdue de sa force aérienne au Moyen-Orient ? Le 8 février au soir la sonnette d’alarme a été déclenchée en ce sens. Et comment ?

Alors même que le chef du CentCom vantait auprès de ses hôtes émiratis, les vertus des THAAD allant jusqu’à les rassurer que les radars Arrow israéliens une fois à Abou Dhabi, il serait parfaitement faisable de créer un bouclier anti missiles et anti drones sur une distance de 1400 km entre le golfe Persique et la Méditerranée, quatre F-16 israéliens appuyés par les P-8 et autres avions de reconnaissance US/OTAN ont alors décollé de leurs base de « Ramat David » à Haïfa en direction du ciel du sud est du Liban et ce, dans le strict objectif de prouver au trio Abou Dhabi-Manama-Riyad que la construction d’un bouclier anti-balistique Israël-Golfiens va de pair avec la restitution de la « puissance de feu aériennes » US-Israël, trop pâlichonne ces temps-ci pour cause des tempêtes et hurricanes balistiques en cascade du camp d’en face.

Car reconnaissons-le, ce 2022, cela fait presque trois ans que l’axe US-Israël n’a osé répondre aux raids dronesques et missiliers par des frappes avioniques conséquentes. Or cette nuit de 8 février fut une nuit d’inattendue : avant même que les F-16 ne se mettent à titre, les pilotes se sont trouvés affrontés à deux couches de réponse de la DCA, la première celle des S-200 syriens qui visiblement renforcées ont réussi à contrer la première vague de Delilah avec un taux de succès de plus 95% à en juger les chiffres de la Défense russe qui a donné 8 des 10 missiles abattus. Mais ce n’était pas tout : une seconde de la DCA, celle-ci parfaitement inconnue jusqu’ici s’est mise à riposter depuis le sud du Liban et ce fut là les engins qui ont percé le ciel d’Umm al-Fahm et de la Galilée sans que la partie d’en face puisse lever le petit doigt.

Vidéo: la sirène d'alarme tardive retentit à Umm al-Fam à Haïfa/Fars

On aimerait croire que cette nuit-là le Hezbollah qui aurait agi en totale synchronie avec la DCA damascène s’est contenté de lancer des missiles intercepteurs et non pas des missiles sol-sol n’empêche que les F-16 totalement surpris ont été forcés de se replier jusqu’à la base d’attache, Ramat David au large de Haïfa, là où un hélico de type « Atalet » israélien avait été abattu le 3 janvier, visiblement par un drone kamikaze ayant ciblé son moteur gauche.

La nuit de 8 à 9 février c'étaient les missiles intercepteurs du Hezbollah, dont a récemment parlé Nasrallah et qui ont chassé du ciel du sud du Liban les drones israéliens, qui auraient pourchassé les F-16 ou encore des drones « hezbollahi » tirant des missiles air-air ? Remarquons qu’il s’agit là d’une plus que probabilité dans la mesure où le mystère le plus totale entoure le crash d’Atalet israélien qui s’est abîmé en mer après avoir explosé puis pris feu avec le numéro deux de la base « Ramat David » à son bord. Ou autrement dit, le Hezbollah et la Syrie se sont-ils fait constituer une DCA « hybride », à la fois, basée sur des "batteries de missiles anti missiles" et sur "des drones de chasse ?

Il y a quelques semaines les Sionistes se plaignaient d’un arsenal « hezbollahi » qui s’amplifie à une allure effrénée non pas parce que les missiles Fateh-110 ou les missiles intercepteurs y croissent mais aussi en raison des UAV dont le nombre dépasserait les 2 000 et que la Résistance libanaise construirait elle-même. Cet arsenal aurait à plus forte raison, un UAV à l’image de Mohajer-4, l’un des bijoux technologiques de la Résistance avec une vitesse de 200 k/H, une altitude vol de 1 500 pieds avec une portée de 150 km pour un seul et de 300 km pour un aller-retour. Mais ce ne serait pas la seule vertu de M4 alias Faucon dans la mesure où elle peut transporter des missiles air-air pour abattre drones, hélico voire les F-16, ce qui pourrait résumer la nuit de 8 février comme suit : les F-16 ont été suivi jusqu’à leur base à « Ramat David », un peu comme le feu Atalet.

Et si ce n’était que cela ! Au fait, cette double couche de DCA Hezbollah-Syrie et c’est là qu’on revient à l’Ukraine, aurait comporté la retouche russe en ce sens que le centre de recherche de Kiswah n’a pas été la seule cible à abattre l’axe US-Israël ayant aussi l’intention de s’en prendre aux forces russes à Lattaquié.

« La Russie a de nouveau levé ses avions de combat afin d'empêcher Israël de lancer des frappes sur la Syrie. Après qu’Israël a lancé une attaque infructueuse sur Lattaquié, ce 9 février où se trouve le quartier général de l'armée russe, occupée à garder cette ville portuaire de Syrie, la Russie a de nouveau dû faire lever ses combattants en raison d'une nouvelle menace d'attaque israélienne. Selon les données obtenues par l'agence de presse Avia.pro, dans la nuit du 9 février 2022, une activité extrêmement élevée d'avions de combat russes a été observée au-dessus de la Méditerranée orientale et dans la zone de la base de la marine russe à Tartous syrien. Une activité aérienne israélienne similaire a été observée au-dessus du Liban et au-dessus de la partie nord d'Israël. Cela peut indiquer qu’Israël avait décidé de faire une autre tentative de frappe contre la Syrie et l'armée russe à Lattaquié, cependant, les combattants russes n'ont pas permis que cela se produit. »

Israël ou USA et Israël ? Les sorties aériennes de ces dernières semaines des États-Unis dans le ciel de la Syrie avec en toile de fond la réapparition des drones et des hélicos des chasseurs américains dans le ciel de Hassaka pour «réprimer la mutinerie de Daech » à Ghoiuran ou l’opération commando des forces US à Idlib pour décapiter là encore cette même Daech, outil tactique du Pentagone en disent long sur les tentatives US-Israël-Turquie destinées à défier la Russie, tentative qui font écho à l’actualité ukrainienne.

Ce n’est pas sans raison si le successeur de McKenzie à la tête du CentCom a établi il y a trois jours un lien de cause à effet entre l’Ukraine et la Syrie, prétendant que « l’invasion de l’Ukraine par la Russie déclencherait inévitablement une escalade en Syrie… Bien que l’Iran soit la plus grande menace contre les USA au Moyen Orient ».  

Retraduisons : un axe aérien anti US Air Force-Cie émerge dans le ciel du Moyen-Orient, capable non pas seulement de faire aliter les superbes F-16, F-15, F-22, F-18… ou de leur nuire quand ils sont stationnés en pleine bases aériennes, mais aussi pour les abattre en plein vol. Or cet axe aérien composé de la DCA syrienne et de missiles intercepteurs et de drones de chasse du Hezbollah, vient de se synchroniser avec la puissance de feu aérien de la Russie qui cette fois, ne le fait dans la dentelle. C’est peu près le sens de ces patrouilles conjointes Mig-29 syriens/Su-35 russes le long du Golan occupé que les chroniqueurs israéliens et américains disaient ne pas trop comprendre… C’est aussi la raison pour laquelle la campagne de frappe du 8 février a durée une heure et a fini sur fond de débande des pilotes sionistes voyant le feu s’étendre jusqu’à Haïfa.  

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV