Les plus récents agissements des États-Unis dans la région, notamment en Syrie, y compris leurs tentatives destinées à réorganiser les terroristes de Daech dont le commandant en chef vient d’« être abattu », à en croire les Américains, suscitent, tous, une grande question à propos des objectifs cachés que suit la Maison-Blanche.
Dans ce droit fil, Abdel Bari Atwan, célèbre analyste du monde arabe et rédacteur en chef du quotidien Rai al-Youm, écrit : « Dans la conjoncture où les relations politiques, militaires et économiques entre Washington et ses alliés européens sont assez brouillées et que les tensions restent vives entre les Américains et l’axe Chine-Russie-Corée du Nord-Iran, se laissent voir les signes d’un projet néfaste visant à mettre de l’huile sur le feu des tensions en Syrie, en Irak et au Yémen. »
M. Atwan a ensuite énuméré lesdits signes :
- Le Service des renseignements extérieurs de la Russie a révélé, mardi, dans un rapport, que les États-Unis projetaient de réorganiser les groupes armés, notamment les groupes extrémistes, en Syrie, afin de faire multiplier les attaques contre l’armée syrienne et ses alliés ainsi que de provoquer, voire de soutenir les troubles. À ce propos, les États-Unis entendent bénéficier de la crise économique et des mauvaises conditions de vie, imposées aux Syriens en raison des sanctions étouffantes de Washington, pour concrétiser leurs objectifs.
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- Selon le rapport du Service des renseignements extérieurs de la Russie, le nouveau plan de l’administration américaine consiste à préserver sa présence militaire dans le nord-est de la Syrie et à y semer la crise en réorganisant et réunifiant les groupes anti-syriens quelle que soit leur orientation. Washington entend également lancer une vaste campagne médiatique pour leurrer l’opinion publique syrienne et faire descendre les Syriens dans les rues de Damas, d’Alep et de Lattaquié.
- Une conférence de deux jours s’est tenue lundi et mardi à Doha, à l’initiative de Riad Hijab, Premier ministre syrien en fuite. La conférence, qui ressemblait à des ateliers de formation qui se déroulent dans certaines des capitales européennes comme Stockholm, a eu lieu en présence des représentants d’un certain nombre de centres de recherche arabes, dont qatari, et internationaux. La conférence a eu le plein soutien des responsables du Qatar et ses réunions ont été pleinement couvertes par les médias qataris dont et surtout al-Jazeera.
- Tous les efforts de l’Algérie et d’autres pays arabes pour organiser un sommet en présence du président syrien, Bachar Assad, ont jusqu’ici échoué.
- Aucune preuve solide n’appuie les allégations des Américains selon lesquelles Abou Ibrahim al-Qourachi, chef de Daech, aurait été tué par les forces spéciales US, dans le nord d’Idlib. Il se peut donc que cette campagne médiatique ressemble au scénario de la disparition d’Abou Bakr al-Baghdadi, ancien chef de Daech, et Oussama ben Laden, numéro un d’Al-Qaïda, et qu’elle serve à une couverture pour cacher le nouveau complot des États-Unis destiné à soutenir et à renforcer les groupes armés extrémistes. Bref, les Américains veulent faire croire qu’ils prennent pour cible les terroristes alors qu’ils les renforcent.
- Orient News, organe médiatique de l’opposition syrienne, a rapporté, il y a deux mois, que l’administration de Joe Biden projetait de réorganiser les forces d’opposition en 2022 afin que celles-ci soient complètement prêtes à faire face à une évolution menant au changement du gouvernement en Syrie. Dans la foulée, Ethan Goldrich, secrétaire d’État adjoint des États-Unis pour le Proche-Orient, a rencontré, fin 2021, les leaders de l’opposition syrienne à Istanbul et à Qamichli (une ville au peuplement kurde en Syrie) afin de les préparer au nouveau scénario américain.
