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Une manœuvre US/Israël qui tourne au vinaigre

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'exercice, baptisé « IMX 2022 » en cours en mer Rouge. (Archives)

Les exercices militaires que les États-Unis et leurs alliés ont entamés en mer Rouge ont provoqué une vive réaction de Sanaa selon laquelle les forces yéménites n'hésiteront pas à contrer toute agression des navires de guerre.

La marine américaine mène des exercices navals en mer Rouge depuis lundi dernier, exercices qui se poursuivront jusqu'au 17 février. Parmi les objectifs les plus importants de cet exercice, on peut faire allusion au renforcement du commandement, à la gestion des opérations navales, la sécurité maritime et la manière de traiter les mines navales. L'exercice, baptisé « IMX 2022 », implique 9 000 soldats et 50 navires. Les pays participant à l'exercice sont l'Égypte, la Jordanie, les Émirats arabes unis, l'Arabie saoudite, Bahreïn, le Maroc, le Soudan, le Yémen, le Pakistan et le Bangladesh.

La tenue de cet exercice intervient à un moment où la coalition d’agression saoudo-émiratie soutenue par l’axe américano-sioniste, a subi des défaites humiliantes de la part des forces armées yéménites ; les forces qui menacent les profondeurs géographiques, économiques et sécuritaires des pays agresseurs, qui prétendaient pouvoir occuper Sanaa en quelques semaines. Les États-Unis estiment que cet exercice est une guerre psychologique contre les forces armées yéménites pour les empêcher de viser l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.

La participation du Yémen à l'exercice avec Israël est significative ; le Yémen qui participe à l'exercice est « le Yémen d'Abd Rabbo Mansour Hadi, de l'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis » et le peuple yéménite rejette ce Yémen ; c'est pourquoi les pays agresseurs ont commencé leur guerre injuste contre le véritable Yémen arabo-musulman ; un Yémen, qui n'est pas disposé à entrer dans le bourbier de la normalisation avec le régime sioniste.

La réalité est que les États-Unis ont toujours tenté de ne pas autoriser les parties qui menacent leurs intérêts dans la mer Rouge et de les éloigner de la région. Les États-Unis ont également œuvré pour répondre aux ambitions du régime sioniste et pour sécuriser ses navires commerciaux passant par cette zone stratégique.

Au cours des dernières décennies, les États-Unis ont cherché à dominer la région de diverses manières, notamment par une politique d'endiguement politique et la conclusion d'accords et de relations avec des pays surplombant la mer Rouge, dont le Yémen (sous le règne d'Ali Abdallah Saleh). Les changements survenus au Yémen et l'émergence de forces anti-USA sur la scène de pouvoir yéménite ont menacé la présence de Washington dans cette région stratégique ; c'est pourquoi les États-Unis ont incité leurs agents dans la région à déclarer la guerre au Yémen en 2015. Et ils ont déclenché la guerre au Yémen.

Depuis le début de la guerre au Yémen, les États-Unis ont cherché à prendre le contrôle des îles et des côtes les plus importantes du pays par l'intermédiaire de leurs agents, dont l'île stratégique de Mayon à Bab el-Mandeb. Parallèlement, Washington a franchi une étape stratégique vers la déstabilisation de la région sous prétexte de lutter contre le terrorisme et de soutenir les voies navigables internationales dans le cadre de ses efforts pour dominer la mer Rouge et les voies navigables internationales.

Dans le même temps, le régime sioniste, qui compte sur les États-Unis pour garantir ses intérêts, profite de la guerre du Yémen pour consolider sa présence dans la région et organise des exercices conjoints avec des pays avec lesquels il a normalisé ses relations, afin d’avoir une présence permanente dans la mer Rouge.

Le fait que peu de temps après l'exercice émirati-bahreïni-israélien en mer Rouge, les États-Unis aient lancé un nouvel exercice avec la participation du régime sioniste, souligne en fait que les Américains renforcent leur présence et celle du régime sioniste en mer Rouge.

Sanaa a vivement mis en garde contre cet exercice, et les responsables du gouvernement de salut national l'ont qualifié de « menace pour la péninsule arabique », promettant une riposte immédiate à toute agression et action stupide. Dans ce contexte, le ministre des Affaires étrangères du gouvernement de salut national, Hisham Sharaf, a mis en garde contre les dangers des plans futurs de coalitions militaires sous couvert d'exercices navals dans la région de la mer Rouge, du golfe d'Aden et de la mer d'Oman.

« Nous mettons en garde contre la stupidité de diriger la région vers le conflit et les alliances militaires sous prétexte de lutter contre le terrorisme et la piraterie et de renforcer la sécurité de la région. Nous mettons en garde contre les plans et objectifs suspects visant à transformer la région de la mer Rouge et de la mer d'Oman en une arène de conflit direct et par procuration », a-t-il indiqué.

« Les nations et les pays de la région sont les premiers à être touchés par les effets négatifs des actions militaires que réclament Tel-Aviv et Washington. Ce que le régime sioniste et le commandement central américain ont dit à propos des manœuvres navales dans la région n'est rien d'autre qu'une démonstration provocatrice de la puissance navale », a-t-il averti.

Il a déclaré qu’à travers ces exercices, « le régime sioniste cherche à lancer des menaces à l’adresse des pays de la péninsule arabique dans l'espoir de renforcer le processus de normalisation ». « Nous soulignons l'importance de surveiller en permanence les agissements du régime sioniste, soutenus par les États-Unis et certains pays voisins », a ajouté Hisham Sharaf.

« Nous mettons en garde contre toute action stupide dans le but de provoquer des crises au large des côtes yéménites. Nos forces n'hésiteront pas à entrer en action face à toute agression de navires de guerre ou d'avions étrangers contre la zone maritime sous contrôle de Sanaa », a-t-il fait savoir.

Importance stratégique de la mer Rouge

La mer Rouge est une mer intracontinentale du bassin Indo-Pacifique entre l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient d’une superficie d’environ 450 000 km². C'est une mer d'une grande importance stratégique et commerciale qui permet aux navigateurs en provenance de la mer Méditerranée et à destination de l'océan Indien, ou vice-versa, de ne pas être contraints de faire le tour de l'Afrique. Les pays bordant la mer Rouge sont Djibouti, l’Érythrée, le Soudan, l’Égypte, l’Arabie saoudite, le Yémen et la Jordanie.

Cette mer est la limite entre les deux continents ; Asie et Afrique. Vu l’emplacement stratégique de cette zone, géographiquement parlant, elle peut être divisée en trois parties, le détroit de Bab el-Mandeb, la mer Rouge et le canal de Suez.

Géographiquement, le Bab el-Mandeb est le deuxième détroit le plus important au monde après le canal de Suez, car c'est le point de connexion entre la mer Rouge et la Méditerranée, en plus de relier l'Asie du sud-ouest à l'Afrique orientale et à l'Europe. Bab el-Mandeb est également une voie navigable stratégique qui relie la mer Rouge au golfe d'Aden et à la mer d'Oman, et ses frontières maritimes sont partagées entre les trois pays du Yémen, de l'Érythrée et de Djibouti.

De nombreux experts de la géographie politique et de l'économie énergétique du golfe Persique ont désigné le détroit de Bab al-Mandeb et la mer Rouge comme une voie vitale pour la transmission de l'énergie et de l'électricité en Asie de l’Ouest et en Afrique du Nord. La mer Rouge, étant l'une des principales autoroutes de transport internationales, joue un rôle majeur dans l'économie mondiale.

Bien que plus de 90 % des côtes de cette mer stratégique soient aux mains des pays musulmans dont l’Égypte à la tête, toutefois, la présence du régime sioniste et des États-Unis et leurs agissements militaires pour dominer cette zone ont toujours créé de l'insécurité.

En allusion à l'avertissement sévère de Sanaa aux parties participant à l'exercice en mer Rouge, les observateurs politiques ont souligné que la région deviendrait un champ de bataille si les Américains ne prenaient pas au sérieux les menaces yéménites et poursuivaient leurs plans en mer Rouge.

En fait, la tenue de l'exercice « IMX 2022 » en mer Rouge s’inscrit dans le cadre des actions déstabilisatrices de Washington.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV