Des sources égyptiennes ont révélé au journal qatari Al-Araby Al-Jadeed que des consultations récentes avaient eu lieu entre l’Egypte et l’Iran, dans le but d’améliorer les relations entre les deux pays, et de parvenir à une convergence de points de vue sur un certain nombre de dossiers régionaux.
Citant des sources « privées », le journal Al-Araby Al-Jadeed a écrit ce lundi 12 juillet qu’à la lumière de la nouvelle politique étrangère égyptienne, consistant à privilégier les intérêts du Caire et d’éviter toute implication par procuration dans les crises touchant d’autres pays, la capitale égyptienne était hôte, la semaine dernière, d’une délégation iranienne.
La délégation iranienne a été reçue par de hauts responsables du « Service général des renseignements » égyptien, avec qui elle a discuté d’un ensemble de dossiers qui faisaient depuis longtemps l’objet de discorde constante entre les deux pays.
Les sources consultées par le journal qatari ajoutent que ces consultations visent plutôt à établir des relations équilibrées à travers des canaux [de communication] clairs et permanents, afin de parvenir à une coordination bilatérale sur diverses questions liées aux deux parties, pour éviter tout éventuel conflit ou affrontement.
Quant à savoir « si cette approche pourrait provoquer la colère des États arabes du golfe Persique qui entretiennent de bonnes relations avec l’Égypte, y compris l’Arabie saoudite ou les Émirats arabes unis », les sources ont indiqué que les planificateurs de la politique étrangère égyptienne ont récemment adopté un changement majeur au niveau de leurs décisions ; « la nouvelle tendance consiste à ne pas remettre les clés des relations et des intérêts égyptiens à aucun autre pays, peu importe le niveau des relations bilatérales ». « La nouvelle approche diplomatique égyptienne emploie toute relation régionale pour satisfaire les intérêts du pays et lui assurer “le plus grand gain” possible ».
« La baisse de la pression des États arabes du golfe Persique, précédée par la cessation de leur soutien financier et économique au Caire, a largement mené le gouvernement égyptien à lancer des efforts afin de réduire les restrictions que lui imposaient par le passé ces puissances. Ce fut ainsi que l’Égypte a opté pour des mesures censées rétablir une sorte d’équilibre dans ces relations ».
Le rapport ajoute que le récent développement dans la perception égyptienne des relations avec l’Iran est apparu après que le Caire eut reçu il y a un certain temps des messages de la partie iranienne pour développer les relations.
Le dernier en date aurait été parvenu de la part du chargé d’affaires iranien en Egypte, Nasser Kanaani, ayant fait part de la ferme volonté de Téhéran d’ouvrir un nouveau chapitre dans ses relations avec le Caire, ajoute l’article.
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Les sources soulignent que cette nouvelle approche est le résultat de l’assemblage de plusieurs variables, et cela sous une nouvelle gestion soucieuse de planifier les relations étrangères égyptiennes, et de déterminer les positions du Caire envers d’importantes questions régionales ; cette nouvelle gestion -dit l’article- est représentée par un comité dirigé par l’ancienne ministre de la Coopération internationale et actuelle assistante du président égyptien, Fayza Aboul Naga.
Quels sont les résultats des sessions préliminaires irano-égyptiennes ?
Les sources indiquent que les sessions préliminaires qui ont eu lieu entre les responsables iraniens et égyptiens ont donné lieu à de nouvelles approches conjointes, dont la principale consistait dans un rejet mutuel de tout discours politique ou médiatique offensant. « Les nouvelles instructions annoncées par le Service général des renseignements égyptien exigent des médias nationaux qu’ils évitent d’émettre ou de publier tout ce qui risque d’être jugé insultant envers l’Iran et ses alliés dans la région », affirment ces sources, et d’ajouter que les médias égyptiens se sont également engagés à mieux gérer désormais l’utilisation de « certaines terminologies et descriptions au sujet du rôle régional de l’Iran ».
Le Caire, médiateur sur la donne Iran-CCGP ?
L’un des objectifs du Caire à travers cette « rectification de relations » avec l’Iran est de rechercher un nouveau rôle, en tant que médiateur dans les relations entre les pays arabes du golfe Persique et Téhéran, ce qui « renforcerait à l’avenir l’influence égyptienne, lui assurant un plus grand atout dans le sens d’attirer des avantages économiques », selon les mêmes sources.
Quelles étaient les questions les plus importantes discutées par Téhéran et le Caire ?
Selon l’article, « l’activité iranienne dans la région de la mer Rouge et au Yémen, de façon à ne pas contredire les intérêts égyptiens », a occupé une place importante dans les pourparlers du Caire. « La délégation iranienne y était porteuse d’un message réitérant la disponibilité de Téhéran à prendre en compte toute remarque ou préoccupation égyptienne concernant son rôle dans ce domaine, en ce qui concerne notamment l’océan et la sécurisation de la navigation dans la mer Rouge et le détroit de Bab al-Mandeb, question vitale liée au souci égyptien d’assurer la sécurité des navigations via le canal de Suez ». « En outre, d’autres questions liées à la situation en Syrie ont été discutées lors des sessions irano-égyptiennes au Caire », indiquent aussi les sources consultées par Al-Araby Al-Jadeed, qui ont aussi révélé que parmi les messages échangés au cours des discussions, figuraient également des sujets liés à la « sécurité des entreprises égyptiennes qui devront participer aux projets de reconstruction en Irak ».