TV

Saraqib bientôt libérée, nouveau corridor énergétique à la portée de la Résistance et de la Russie?

0 seconds of 0 secondsVolume 90%
Press shift question mark to access a list of keyboard shortcuts
Keyboard Shortcuts
Shortcuts Open/Close/ or ?
Play/PauseSPACE
Increase Volume
Decrease Volume
Seek Forward
Seek Backward
Captions On/Offc
Fullscreen/Exit Fullscreenf
Mute/Unmutem
Decrease Caption Size-
Increase Caption Size+ or =
Seek %0-9
00:00
00:00
00:00
 
L'armée syrienne dans la ville de Maarat al-Numan, dans la province d'Idlib, le 30 janvier 2020. ©AFP

Erdogan est en colère et dit avoir bombardé l'armée syrienne contre qui la Turquie pourrait « activer ses F-16 » si la bataille d'Idlib se poursuit. Le président turc visiblement très en colère a même avancé « un lourd bilan de 30 à 35 soldats syriens tués » au cours des frappes de l'armée de l'air turque contre les positions syriennes à Idlib et ce, en représailles de la « mort de 4 soldats turcs » la veille dans des raids syro-russes. Sur le terrain, ni la DCA syrienne ni celle de la Russie n'ont repéré aucun raid aérien turc dans l'espace aérien syrien. Un mensonge mignon turc de plus comme Erdogan en a le secret? Possible. Toujours est-il qu'Erdogan parle là au nom de l'allié américain et de l'OTAN plutôt qu'au nom des intérêts turcs. Dimanche après-midi, l'armée turque a déclaré « zone militaire fermée » la fameuse autoroute M4 reliant Alep à la ville côtière de Lattaquié, soit de points stratégiques de concentrations des troupes de la Résistance et de la Russie. 

L’autoroute M4 reliant l’est de l’Euphrate à l’Irak se trouve en effet au nord-est de la Syrie et constitue l’artère économique de cette région pétrolifère où les Américains cherchent ces temps-ci et de plus en plus la querelle à la Russie. L’autoroute M4 commence de la ville de Lattaquié, au large de la Méditerranée, pour entrer dans la partie occidentale d’Idlib qu’elle traverse vers l’est de la Syrie avant de rejoindre l’autoroute M5, artère économique Nord-Sud (Jordanie) dans la ville clé de Saraqib. Elle traverse ensuite les provinces d’Alep et de Raqqa jusqu’à la frontière irakienne située au nord-est de la Syrie. Et c'est là que le bât blesse : si l'État syrien parvient à contrôler cette ville, cela veut dire qu'il contrôlera à la fois M4 et M5. Mais il y a plus encore.

Saraqib est située directement sur l'autoroute M5, mais aussi près d'un secteur de l'ouest de la province d'Alep traversé par cette même voie. L’autoroute M5 traverse l'intégralité d'Alep dans le nord du pays en allant jusqu'à la frontière sud partagé avec la Jordanie voisine. Le vendredi 31 janvier, à Ankara, le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que si les bombardements dans la province syrienne d'Idlib se poursuivaient, la Turquie pourrait alors envisager d'y lancer une opération militaire même à coup de F-16 : « Nous voulons sincèrement la stabilité en Syrie et nous n'hésiterons pas à faire tout ce qu'il faut, y compris utiliser la force militaire », a-t-il déclaré.

Quelques heures après les menaces proférées par le dirigeant turc contre le gouvernement syrien, des terroristes de Jaïch al-Watani (l’Armée nationale syrienne, ANS), soutenus par la Turquie, ont lancé une nouvelle opération contre l'est d'Alep. « D’intenses affrontements se déroulent à Saraqib, au sud d'Idlib et à Al-Rashideen à l'ouest d'Alep. Les troupes du gouvernement syrien sont à environ deux kilomètres de la ville de Saraqib. La ville a été désertée par ses habitants forcés de fuir vers les zones du nord du pays », a déclaré Rami Abdel Rahmane, directeur de l’« Observatoire syrien des droits de l'Homme » (OSDH), vitrine médiatique de l’opposition pro-occidentale. L'intéressé décrivait en effet ce qui constituait la débandade des terroristes, pris en tenaille par l'armée syrienne, la Résistance et la Russie.

Reza Seraj, politologue explique la raison de la panique du camp US/OTAN depuis que l'armée syrienne est arrivée à Saraqib : « Le M4 s'étend depuis les frontières syro-irakiennes au niveau de Hassaké à Saraqib puis de là à Lattaquié sur la côte méditerranéenne. C'est le couloir commercial du nord. Le M5 traverse, lui, Hama, Homs et Damas, ce qui en fait le corridor Nord-Sud. Quiconque contrôlerait Saraqib, finira par contrôler Idlib et sonner le glas de la guerre avec en toile de fond la reprise du transit des marchandises et surtout de l'énergie vers la Méditerranée. L'axe de la Résistance a déjà rouvert la route Iran-Irak-Syrie-Méditerranée au niveau de Qaem-Abou Kamal. Hassaké-Saraqib-Lattaquié constituera une seconde voie ». 

La Turquie joue avec le feu

L'enjeu est donc énorme et il n'est pas question de se laisser faire : selon le site web russe, Avia-Pro, les « Soukhoï-35 » russes ont intercepté des avions militaires turcs au-dessus de la Syrie ce dimanche. Le 31 janvier 2020, une source militaire russe a rapporté que des avions de combat russes Soukhoï avaient décollé de Hmeimim pour faire fuir les F-16 turcs avant qu'ils n'entrent dans l'espace aérien syrien. Aussi, la menace du président turc risque de se retourner contre la Turquie : « Des F-16 turcs avaient survolé le ciel pour soutenir les terroristes face à l’offensive de l’armée syrienne. En d’autres termes, ils avaient eu pour mission d’enrayer la progression de l'armée syrienne à Idlib avant d'être chassés. Parallèlement, l'armée de l'air russe intensifie des frappes anti-turques. Ce dimanche 2 février les fiefs des terroristes à al-Bab, depuis longtemps contrôlés au nord-est d'Alep par les terroristes ont été bombardés. Le dimanche 2 février, des terroristes pro-turcs avaient attaqué les positions de l'armée russe et syrienne dans cette même région. 

Signe du pic de la guerre, plusieurs drones lancés par des terroristes contre Hmeimim ont été neutralisés près de la base aérienne russe de Hmeimim : “Le 1er février, la DCA aérienne de la base russe de Hmeimim a détecté une cible multiple composée de drones qui avaient été lancés depuis le territoire contrôlé par les terroristes à Idlib. Les systèmes de guerre électronique ont intercepté et neutralisé ces drones”. Bref les fluctuations turques auxquelles M. Erdogan a habitué le monde ne semblent plus fonctionner. 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV