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Israël: Biden nous a déçus

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président américain, Joe Biden, n'a atteint aucun de ses objectifs lors de sa visite en Arabie saoudite, vendredi 15 juillet 2022. ©Getty Images

Vraisemblablement, la visite de Biden dans la région, en particulier en Arabie saoudite, n’a pas apporté les résultats escomptés, ni pour créer une alliance sécuritaire régionale qui inclurait Israël, ni pour augmenter immédiatement la production de pétrole pour satisfaire l’opinion publique américaine à l’approche des élections de mi-mandat en novembre.

Le président américain Joe Biden est rentré à Washington hier soir, samedi 16 juillet, après une visite de trois jours dans la région de l’Asie occidentale. Biden, qui s’est rendu au Moyen-Orient pour la première fois depuis sa présidence, est d’abord entré dans les territoires occupés puis en Arabie saoudite où il a participé à la réunion de « Développement et sécurité de Djeddah » pour présenter ses points de vue et sa stratégie concernant le rôle de l’Amérique dans la région.

La visite a été effectuée alors que la popularité de Joe Biden a diminué en raison de sa poignée de main avec Benjamin Netanyahu et de son accord avec le prince héritier corrompu de l’Arabie saoudite, Mohammed ben Salman, tandis que les doutes quant au retour à l’accord nucléaire avec l’Iran avaient déjà accéléré le déclin de sa popularité, écrit le journal israélien Yediot Ahronot, interrogeant : où Biden a-t-il échoué ? Et pourquoi le nombre de détracteurs voulant s’en prendre à lui ne cesse-t-il pas de se multiplier ?

Et de poursuivre que personne aux États-Unis ne se soucie de la visite de Biden dans les territoires occupés, le peuple américain est préoccupé par ses problèmes internes tels que l’inflation, les prix élevés et la menace contre la démocratie. La baisse de popularité de Biden dans les sondages est assez importante et profonde. Il n’est quasiment plus respecté et même ses partisans au sein du Parti démocrate se détournent au fur et à mesure de lui. Or, les seniors démocrates comme Joe Biden ont une affection particulière pour un Israël qui passait autrefois pour victime, mais qui ne fait point parler de lui au moins dans le monde réel.

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D’autre part, le journal économique Globes a souligné dans un rapport que la visite de Joe Biden en Arabie saoudite était porteur de bons messages qui restent toutefois négligeables. Lors de sa visite en Arabie saoudite, indique Globes, le président américain aurait dû essayer de prendre des mesures qui conduiraient à une baisse du prix du carburant aux États-Unis avant les élections de mi-mandat en novembre. Il n’a pas eu beaucoup de succès dans cette tâche étant donné que les Saoudiens ont promis d’augmenter la capacité de production de pétrole à 13 millions de barils par jour, une quantité qui ne peut nécessairement avoir un effet direct sur la production qui elle-même a un impacte directement les prix mondiaux.

Pour Globes, la promesse des Saoudiens d’augmenter la capacité de production à 13 millions de barils par jour contre 10,55 actuellement ne signifie pas une production réelle et une augmentation immédiate de la production de pétrole de grandes quantités. Outre la capacité de production de l’Arabie saoudite, l’inquiétude de Riyad face à la réaction de Moscou joue également un rôle décisif dans cette décision, car Mohammed ben Salmane ne veut en aucun cas fâcher les Russes.

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À l’instar des médias israéliens, Reuters aussi est de cet avis que Joe Biden n’a pas réussi à atteindre ses deux principaux objectifs lors de son déplacement dans la région et a quitté l’Arabie saoudite sans aucune réalisation concrète. Lors de la réunion pourtant sur le développement et sécurité à Djedda, Biden a persuadé les dirigeants arabes que les États-Unis resteraient un partenaire actif au Moyen-Orient sans toutefois réussir à obtenir les engagements fermes des pays arabes, ni pour créer une alliance sécuritaire régionale qui inclurait Israël, ni pour augmenter immédiatement la production de pétrole.

À cet égard, la déclaration finale de la réunion de Djeddah était ambiguë, l’Arabie saoudite, en tant qu’allié arabe le plus important des États-Unis, ayant anéanti les espoirs de Washington selon lesquels cette réunion pourrait aider à former une alliance de sécurité avec la présence d’Israël pour contrer ce qu’il appelle la « menace » de l’Iran, indique Reuters. D’ailleurs, ajoute Reuters, la rencontre entre Joe Biden et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane s’est tenue dans une ambiance très tendue en raison de vives critiques que Biden avait formulées à l’encontre de ben Salmane concernant les droits de l’homme et qui ont provoqué la réaction verbale de ce dernier.

Quoi qu’il en soit, il très difficile de créer un système intégré de défense aérienne entre des pays arabes qui n’ont pas de relations avec Israël et ne veulent guère faire partie d’une coalition contre l’Iran et ses alliés qui sont présents partout dans la région, depuis le Liban jusqu’au Yémen en passant par l’Irak et la Syrie, estime Reuters. L’idée semble tellement farfelue que même le ministre saoudien des Affaires étrangères Fayçal ben Farhan a dit sur un ton ferme : « Il n’y a jamais eu de coopération militaire ou technique avec Israël ; je ne sais pas d’où vient cette nouvelle, ni pendant la réunion [à Djeddah] ni avant cela, une telle chose n’a pas été soulevée et n’a pas fait l’objet d’une discussion. »

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SOURCE: FRENCH PRESS TV