Sur fond d’appels de détresse lancés ces dernières heures depuis Le Caire et Doha en direction de Gaza, appels qui supplient la Résistance palestinienne de ne pas tirer profit de l’occasion inouïe qui se présente à elle et qui consiste à lancer une toute petite salve de trois roquettes de « garage » pour reprendre l’expression du ministre ukrainien de la Défense contre Tel-Aviv ou faire envoyer ses commandos de Jénine faire sauter un petit pétard en plein Qods rien que pour réveiller le somnambule Biden qui y arrive et lui rappeler que sa présence en Palestine occupée où il veut, lui aussi comme ses prédécesseurs éviter le naufrage d’Israël ne servirait à rien, le sioniste Lieberman, ex chef de la Guerre et de la Diplomatie, vient de faire un terrifiant aveu qu’on a toutes les raisons du monde de croire ne pas être venu que de lui : en lieu et place d’une défense aérienne composée de radars d’alertes précoces, de missiles intercepteurs US/Israël, répartis quelque part entre Manama, Abou Dhabi, Riyad et Tel-Aviv, une DCA qui marcherait à partir d’une base de partage de données numérisée qui permettrait de faire du ciel des normalisateurs sorte de « couches superposées » propre à protéger, le moment venu, les territoires occupés de la Palestine contre des milliers de drones et de missiles de la Résistance, le sioniste propose un marché économique commun où prendraient part outre Bahreïn, Emirats et éventuellement l’Arabie saoudite, la Jordanie, l’Egypte, un marché « interconnecté » par voie ferrée qui pourrait dixit Lieberman « nous apporter économiquement et sécuritairement. »
Le fait que le gourou sioniste qui défendait en 2009 une frappe nucléaire contre Gaza et qui recommandait à faire noyer les Palestiniens en Méditerranée, en soit venu à réduire un aussi ambitieux plan militaire de nature à générer des milliards de pétrodollars pour Israël en un marché commun, cela équivaut à une grosse marche arrière. D’ailleurs il n’est pas le seul : de Washington à Tel-Aviv, cette OTAN anti Iran axée sur une DCA intégrée semble faire bien plus de peur à ses initiateurs qu’aux parties visées en l’occurrence l’axe de la Résistance.
Au point tel que l’Institut Quincy tire les sonnettes d’alarme à l’adresse de Biden et le met en garde contre toute « provocation » à l’adresse de « l’Iran et de ses alliés » : un système de défense commune qui exclurait l’Iran fera du tort à l’US Army et ses troupes » : « un nombre important d'analystes déconseillent au président Biden d’avancer des plans qui entraîneraient de mauvaises conséquences pour Washington, invitant ce dernier à ne jamais songer à provoquer l’Iran et ses alliés via notamment un soutien au projet d’un bouclier de défense aérienne commune. Car de Yémen à Gaza, l’Amérique lourdement impliquée dans la guerre contre la Russie en Ukraine a besoin d’une accalmie totale au Moyen-Orient qui reste en dépit de toutes les prévisions de ces dernières années sur le pétrole de schiste et les capacités à en produire, la source immédiate de l’énergie pour l’Occident. Un bouclier antimissile anti drone c’est déjà se placer en une posture défensive. Comme pour appeler à ce que le camp d’en face y réagisse. Et les quatre années de Trump et l’échec de la politique de pression maximale l’ont prouvé, l’Iran et ses alliés rognent les freins pour réagir ».
Ayssar Midani, experte politique et Luc Michel, géopoliticien, interviennent sur ce sujet.