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La tournée infructueuse de Biden au Moyen-Orient

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président américain Joe Biden.

Évoquant la visite de Biden au Moyen-Orient, Scott Ritter, ancien officier du renseignement du Corps des Marines des États-Unis, affirme que « l'option du recours à la force par l'Amérique et Israël contre l'Iran » est vouée à l'échec pour plusieurs raisons.

Que se passe-t-il lorsque vous prenez un président dysfonctionnel, que vous l'emmenez rencontrer le gouvernement dysfonctionnel d'un pays dysfonctionnel et que vous discutez d'une politique dysfonctionnelle ? Rien.

Et c'est exactement ce qui s'est passé lorsque le président américain Joe Biden s'est rendu dans les territoires occupés, où il a rencontré le Premier ministre par intérim Yaïr Lapid pour discuter des efforts américains en cours visant à un retour à l’accord nucléaire avec l’Iran connu sous le nom de Plan global pour d’action conjointe (PGAC) .

Une leçon d'histoire rapide : le président Barack Obama a aidé à conclure l’accord nucléaire iranien en 2015, malgré les objections vigoureuses d'Israël. En mai 2018, le président Donald Trump s'en est précipitamment retiré après avoir succombé aux pressions israéliennes. Depuis lors, les États-Unis et Israël en sont venus à regretter cette décision.

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Réagissant au retrait unilatéral des États-Unis et au rétablissement ultérieur des sanctions dans le cadre de la politique de "pression maximale", l’Iran a suspendu certains de ses engagements et a mis en œuvre des procédures autorisées, en vertu du PGAC, en cas de violation du PGAC par d'autres parties.

La soumission des États-Unis aux caprices d'Israël a conduit à la réalisation du scénario que le PGAC était censé prévenir : l’Iran a considérablement avancé dans son programme d'enrichissement nucléaire au mépris de l'Agence internationale de l'énergie atomique.

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Lors de réunions avec Biden, Lapid a souligné la position d'Israël selon laquelle l'Iran ne pourrait jamais être autorisé à avoir des armes nucléaires, ce à quoi Biden a répondu : « Il n'y aura pas d'Iran nucléaire ».

Biden et Lapid ont signé le lendemain une déclaration commune dans laquelle les deux dirigeants se sont engagés à ne jamais permettre à l'Iran d'acquérir une arme nucléaire. Biden, dans des commentaires faits à la presse lors de sa visite en Palestine occupée, a déclaré qu'il serait prêt à utiliser la «force» en «dernier recours» pour empêcher un Iran doté d’arme nucléaire.

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Normalement, on s'attendrait à ce que des déclarations aussi audacieuses soient prises au pied de la lettre. Plusieurs problèmes émergent toutefois lorsqu'il s'agit de donner du crédit au Président et à ses paroles. Malgré l’organisation des jeux de guerre simulant une frappe aérienne israélienne sur l'infrastructure nucléaire iranienne, la réalité est qu'Israël, selon son propre ministère des Affaires militaires, doit mettre au moins un an pour avoir un plan d'attaque viable contre l’Iran et au moins trois ans pour pouvoir l'exécuter.

La promesse de « force » de Biden pour répondre à tout effort iranien visant à acquérir une arme nucléaire était destinée à assurer ses partenaires israéliens qu'ils pouvaient compter sur les États-Unis. Mais le fait est que la perception israélienne de ce qui constitue une capacité nucléaire est très différente de la façon dont l'Amérique définit le défi qui se traduit par un programme d'armement militaire viable. Une action militaire conjointe contre l'Iran est véritablement une mission impossible. En fin de compte, l'intention doit être conforme à la capacité, or, les États-Unis ne sont pas en mesure de réaliser les promesses de Biden par une action significative.

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Biden rencontrera les dirigeants saoudiens pour les convaincre d'augmenter la production de pétrole afin de compenser la perte de pétrole russe sur le marché mondial. Mais les Saoudiens savent, comme toutes les autres pétromonarchies du golfe Persique, que toute attaque militaire d'Israël et/ou des États-Unis contre l'Iran déclenchera une attaque de représailles contre la totalité de la capacité de production de pétrole du Moyen-Orient.

Si le monde subit une crise énergétique majeure en raison de la rupture de l'approvisionnement en pétrole provoquée par le retrait du pétrole russe des marchés européen et américain, imaginez la catastrophe économique qui se produirait, si la capacité de production de pétrole de l'Arabie saoudite, du Koweït et des Émirats arabes unis était définitivement détruite en raison de l'action militaire iranienne en réponse à toute frappe israélo-américaine.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV