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Pourquoi les USA ont peur de déblackliser le CGRI?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le silo de missiles souterrain de l'Iran(Archives)

Depuis quelques heures les officiels US n'écartent plus la possibilité d'un "échec" des pourparlers de Vienne et d'un retour à la case des hostilités ouvertes USA/Iran, la clause de dé-blacklistage du CGRI iranien faisant toujours débat au sein du clan américain. Alors même que près de 70 jours de combats en Ukraine a profité à hauteurs des milliards de dollars au secteur gazier russe, que le dollar, grand fruit du plan Marshall, a déjà disparu dans une douzaine de pays européens des transactions gazières avec la Russie et ce au profit du rouble,  et que ni le Qatar, ni le Venezuela encore moins l'Algérie ne sont prêts à détrôner le gaz russe du marché européen, la perspective d'un accord avec un Iran pétro-gazier capable de faire inverser très rapidement la tendance haussière des cours s’éloigne dans l'horizon.

Et si ce n'était que cela! parallèlement à cette déconfiture, les coopération pétro-gazières Iran-Chine-Venezuela gagnent en ampleur, les tous derniers chiffres publiés par la douanes chinois ayant confirmée la hausse mensuel à hauteur de 3 millions de barils de pétrole iranien tandis que Téhéran et Caracas ouvrent grand les portes à des coopérations plus approfondis en matière de l'énergie et ce sur le dos de ces entreprises US qui croyaient pouvoir rouler Maduro dans la farine, lui faire oublié des décennies de sanction avec un tout petit mouvement de tête!

Mais l'échec des pourparlers de Vienne dans le contexte ultra sensible de la guerre en Ukraine n'en reste pas là en termes d'impacts destructeurs anti US. Au fait à mesure que la guerre US/OTAN se prolonge en Europe de l'Est et que le ton monte entre USA et Chine autour de Taiwan, une nouvelle crainte se fait sentir, celle d'un approfondissement des relations militaire entre l'Iran et ses alliés de la Résistance d'une part et la Russie et la Chine de l'autre. Cette semaine le ministre chinois de la Défense s'est rendue à la tête d'une délégation de haut rang à Téhéran et ce dans le cadre d'une visite peu médiatisée qui a marqué un tournant dans la coopération militaire et sécuritaire entre les deux capitales. L'achat d'armes chinoises par Téhéran, la tenue d'exercices conjoints dans le golfe Persique et les efforts pour répondre aux préoccupations de sécurité communes en Asie centrale, et en particulier en Afghanistan, ont figuré à l'ordre des discussions. 

La Chine sait que les États-Unis se concentreront davantage sur le contrôle de Pékin une fois la crise ukrainienne sera résolue. Dans cette conjoncture Pékin accorde une importance toute particulière à l'amélioration des relations avec Téhéran pour accéder à des ressources énergétiques fiables, sachant qu'il ne pourrait miser réellement sur Riyzad, allié de Washington.

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Puis, l'élargissement des relations sino-iraniennes à la suite de la suspension des pourparlers de Vienne vise à montrer  que l'Iran n’attendra pas l'accord nucléaire bis et que la mise en œuvre des accords d'armement, ainsi que le lancement de l’accord stratégique de 25 ans, ont déjà irréversiblement fragilisé des sanctions anti-iraniennes. Cette fragilisation mettant au grand jour l’incapacité de l’Occident à marginaliser l’Iran sur la scène internationale. Puis le développement des relations sino iranienne , en particulier aux niveaux militaire et sécuritaire, est propre à envoyer  un message clair à la fois à l'axe US/OTAN.  

Et un pareil message semble aussi s'émettre à pzartir de la dynamique qui régit les relations militaires irano-russe. Mardi, l'ambassadeur de Russie en Iran a déclaré qu'il n'y avait aucun obstacle à une coopération plus étroite entre Moscou et Téhéran dans le domaine des armements, car l'embargo de l'ONU sur les armes à destination de l'Iran a été levé.

Dans une interview accordée au quotidien russe Izvestia mercredi, Levan Dzhagaryan (Jagaryan) a affirmé que Téhéran achète des armes à la Fédération de Russie uniquement à des fins défensives. Il a violemment rejeté les accusations selon lesquelles l'Iran serait engagée dans des activités déstabilisatrices dans la région. « Après la levée de l'embargo sur les armes contre l'Iran, il n'y a plus d'obstacles au développement de la coopération russo-iranienne dans ce domaine important et très sensible », a-t-il déclaré.

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L'ambassadeur a également salué la coopération militairo-technique avec l'Iran, déclarant : « À un moment donné [en 2016], nous avons même fourni les systèmes de défense antimissile S-300 ». Interrogé sur l'envoie d'armes par l'Iran aux troupes russes en Ukraine, le haut diplomate a qualifié les agences de presse britannique de propagateur de mensonge sans toutefois écarter totalement cette perspective  : « Les médias britanniques, (et pas seulement les médias britanniques), sont connus pour produire de fausses nouvelles. Je ne veux pas faire de commentaire à ce sujet."

 

Tout ceci pour dire que l'impasse à Vienne complique excessivement la donne pour l'Amérique tant est grande désormais la possibilité de voir l'axe de la Résistance rejoint l'axe sino russe. Pour la première fois, une très haute délégation du Hamas est à Moscou tandis que des informations font état de la prochaine visite du Jihad islamlqie en Russie. D'où sans doute, deux votes anti Iran du Congrès de ces dernières heures : 

Le Sénat américain a approuvé mercredi, par un vote de 62 voix contre 33, républicain et démocrate, une résolution non contraignante appelant l'administration Joe Biden à ne pas accepter un accord nucléaire avec l'Iran à moins que Téhéran n'accepte certains des conditions strictes, telles que la prévention des exportations de pétrole vers la Chine, la limitation de son programme de missiles balistiques et le maintien des sanctions contre le Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI). Le sénateur républicain James Lankford a présenté le projet de loi, qui a été poussé par les législateurs républicains craignant que la Maison-Blanche n'accepte un accord faible avec l'Iran, et espérait obtenir le soutien de certains démocrates qui partagent leurs préoccupations.

Le projet de loi non contraignant est l'une des nombreuses motions votées dans le cadre du projet de loi chinois sur la concurrence qui se dirige vers le comité de conférence de la Chambre et du Sénat où les deux chambres négocieront une version finale de la loi. Le vote bipartite envoie un message, dixit, " puissant sur les inquiétudes au sein du Congrès concernant l'accord sur le nucléaire. Le vote est intervenu à peine quelques heures après que les représentants se sont prononcé en faveur du maintien des sanctions contre la banque centrale iranienne qui rappelons-le est en plein émois pour rallier le SWIFT russe. Trop de craintes donc dans la perspectives d'une défaite US à Vienne face à un Iran qui rallie économiquement et militairement à l'axe sino-russe. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV