Cette visite très particulière que le chef d'état-major vient de faire en Russie marquera-t-il un tournant dans les coopérations militaire irano-russes? Cela en a l'air. Le général de brigade Bagheri s'est rendu à l'invitation du général Choïgou en Russie, entre autres choses pour faire des achats militaires. Et il l'a très clairement dit. Une puissance de drone et une puissance balistique avérée, les Iraniens semblent viser cette fois le secteur aérien classique et il y a plus d'un expert qui miserait sur les intentions iraniennes de s'engager dans des combats aériens. Certes il y a des avions de chasse de fabrication iranienne, mais l'Iran se trouve dans la lignée des pays avancés en termes de puissance militaire en disposant d’une large gamme d'équipements militaires de fabrication iranienne, en particulier dans le domaine de la conception des chasseurs et des systèmes de défense aérienne avancés avec différentes portées. Mais ce n’est pas tout l’Iran aurait l’intention de renforcer plus que jamais sa puissance aérienne en concluant avec la Russie de gros contrats d’armement dont les détails ont été fournis par le chef d'état-major des forces armées iraniennes, le général de division Mohammad Bagheri.
Le général de division Mohammad Bagheri, chef d'état-major général des forces armées de notre pays qui s'est rendu à Moscou a effectué hier lundi 19 octobre une réunion avec des experts et des responsables d'institutions iraniennes à l'ambassade de la République islamique d'Iran à Moscou. « L’élargissement des coopérations militaires entre les deux pays, la consultation sur les derniers développements internationaux et la lutte contre le terrorisme feront partie des objectifs du voyage », a fait état le général de division Mohammad Bagheri. Lors de la réunion le général de division Mohammad Bagheri en mettant l’accent sur la nécessité de l'élaboration d'une feuille de route pour avoir des relations solides avec d'autres pays voisins en particulier la Russie a déclaré : « Compte tenu des opportunités de coopération à moult entre les deux pays notamment dans le domaine de l'industrie militaire et défensive, les relations bilatérales entre l’Iran et la Russie vont s’étendre plus que jamais. »
Évoquant les contrats d'achat des équipements militaires russes tels que des avions de combat, des avions d'entraînement et des hélicoptères de combat, le général de division Mohammad Bagheri a annoncée : « Les accords d'armement entre l’Iran et la Russie ont été déjà conclus après la levée de l'embargo sur les armes contre l'Iran. La poursuite des négociations pour la mise en œuvre des accords conclus fait partie des objectif de ce voyage. »
Selon un certain nombre de sources, Téhéran s'intéresserait à l'acquisition de différents types d'armes russes telles que des chasseurs Su-35, MiG-35, des chasseurs Su-57 de cinquième génération ou même Su-75 et des hélicoptères d’attaque Mi-28N Night Hunter et Ka-52.
Et pourtant il y a un avion de chasse qui semble avoir attiré davantage l'intérêt des iraniens : le Su-30 SM, avion de chasse très efficace pour mener des missions air-air et sol-air, un chasseur polyvalent conçu pour fonctionner dans toutes les conditions météorologiques avec la capacité du pilotage automatique à toutes les étapes du vol, y compris le vol à basse altitude qui fait de cet avion un chasseur redoutable pour les adversaires aériens, terrestres et marins. Or pour un Iran qui dispose des missiles d'une portée de 2000 kms, ce serait un net avantage que d'avoir des Su-30 dont la portée opérationnelle est de 1500 km et qui peut être doublé par l’installation du réservoir de carburant supplémentaire. Avec une capacité de carburant de 5 270 kg, le Su-30MK est capable aussi d'assurer une mission de combat de 4 heures et demie avec une distance franchissable de 3 000 km. Une perche de ravitaillement en vol permet de porter ce rayon d'action à 5 200 km, ou la durée de vol à 10 heures en palier.
Le Sukhoi-30 SM peut également effectuer des guerres électroniques. Il est capable de transporter des armes avancées pesant jusqu'à 8 tonnes. Les armes du chasseur comprennent de l'artillerie, des bombes, des missiles air-air et des missiles supersoniques Onyx d’une portée de 120 à 300 kilomètres. Les premiers prototypes de chasseurs Sukhoi-30 SM ont été fournis au ministère russe de la Défense en 2012. Ce chasseur est au même niveau de puissance que les chasseurs américains tels que F-15, F-16 et F-18 et répond à tous les besoins opérationnels du vaste pays d'Iran, ce qui pourrait augmenter considérablement la puissance aérienne de l’Iran étant actuellement à son plus haut niveau. Cela changera un peu la rhétorique du camp d'en face largement dominé par les manoeuvres des F-16 US/Israël. L'Iran a-t-il des projets avion-drone ou avion-missile en faisant une telle acquisition? Probable. « Actuellement, compte tenu de la situation internationale notamment de la vision particulière du président russe concernant le renforcement des relations bilatérales Iran-Russie, les domaines de coopération entre les deux parties pourraient s’étendre plus que jamais.
Se référant au pacte stratégique Iran-Chine le général Bagheri na pas jugé inattendu la signature du document stratégique Iran-Russie. Il a déclaré que la question de l'Afghanistan se trouvaient au cœur des pourparlers entre les deux parties et a annoncé la coopération bilatérale entre l'Iran et la Russie pour mettre fin à la crise syrienne et parvenir à une sécurité totale dans le pays. Cela a l'air d'un pacte militaire qui se forge entre l'Iran, la Chine et la Russie.