Est-ce un avertissement à l’OTAN? Alors même que l’axe atlantiste s’est livré à un ridicule jeu du chat et de la souris par le duo Pachynian/Aliev interposé aux portes nord-ouest de l’Iran, jeu visant à couper la prolongation eurasiatique iranienne via la ville arménienne de Syunik que l’axe Bakou-Ankara a la mission d’occuper puis d’annexer au corridor terroriste Idlib-Xinjiang dans l’Ouest chinois et que la visite précipitée de Pelosi à Erevan, suivie de cette curieuse annonce du retrait de l’Arménie du Traité de Défense Collectif se combine à l’arrivée en masse des cargos bourrés d’armes turco-israéliennes à Bakou et ce, en prélude à ce qui pourrait être la grande bataille OTAN/Iran à venir, trois simples clichés en provenance de Kharkov dans l’est de l’Ukraine provoquent depuis 24 heures un véritable chamboulement au sein du QG US/OTAN à Kiev.
Qu’y a-t-il de si extraordinaire sur ces clichés pour que le colonel Rodion Kulagin, commandant en chef de l’artillerie de la 92e brigade mécanisée Ukrainienne et principal acteur de la « débandade russe » à Kharkov les brandisse hystériquement et que, cité par The Wall Street Journal de ce 17 septembre, y reconnaissent l’œuvre de deux Geran 2 qui « ont réussi en une seule opération, à ratatiner deux obusiers 152 mm, deux obusiers de 122 m en plus d’un blindé d’infanterie BTR » puis qu’il jointe sa voix à celle de Scott Crino, le fondateur du cabinet américain de conseil stratégique « Red Six Solutions LLC » pour dire qu’avec ces drones introduits sur le champ de bataille, « Kiev et partant l’OTAN se devraient de changer leurs plans opérationnels »… car « une fois qu'un Shahed 136 verrouille sur la cible, il est quasi impossible de l’arrêter » ?
The AFP agency reports that Russia received from Iran the first batch of loitering ammunition (kamikaze drones) of an unnamed type. pic.twitter.com/6pwZibEMXi
— 𝕊𝕋𝔸𝕊🇸🇾ℤ⭕🔨 (@PresidentStas) July 31, 2022
A regarder de plus près les clichés, cet automoteur 2S3 Akatsiya de 9.12 m de longueur de 3.15 m de largeur dont la masse est fondue dans 28.8 tonnes d’aluminium doublé d’un pare-éclat et qui outre son triple canon d’artillerie est doté d’une mitrailleuse lourde de 500 cartouches, a été littéralement haché en morceau avant que des bouts ne dispersent sur un rayon de plusieurs centaines de mètres.
A ce stupéfiant coup d’éclat, il ne pourrait y avoir que deux raisons qu’Avia.pro explique ainsi : « Les dégâts infligés à la monture d'artillerie automotrice sont critiques… l'on peut voir que le canon automoteur lui-même a été déchiré en plusieurs parties, ce qui est la double conséquence primo, de la détonation des munitions de la monture d'artillerie, secundo des dommages infligés par l’ogive même du drone, car Geran 2 emporte une assez grande charge de sa puissance. »
Photos : les débris d'Akatsiya publiés par les médias ukrainiens
A quoi rime cette conclusion ?
Iranian attack UAV Shahed-136, eliminated by the #UAarmy near Kupiansk, Kharkiv region.
— Defense of Ukraine (@DefenceU) September 13, 2022
🇷🇺 and 🇮🇷: A perfect union of two despots.
📷 @kms_d4k pic.twitter.com/M7sQ9PX1hJ
Cela veut dire très exactement que le Shahed 136 « planeur » d’une portée de 1800 à 2500 km pour une vitesse de 185 km/h et une endurance suffisamment longue pour opérer sur un champ de bataille quasi exclusivement blindé et dont la présence a été confirmée à la fois à Kharkov, mais aussi à Nikopol (Zaporijjia), soit deux points de friction les plus névralgiques qui existent le long des milliers de kilomètres que constitue le front de combat OTAN/Russie, a été à 100 % « précis » et à 100 % « furtif » ou ce qui revient au même, cette extraordinaire astuce de peindre en sulfite de zinc, le nez crémeux du drone à l’effet d’absorber le spectre d’Infra-Rouge (IR) sans avoir à recourir aux censeurs électrooptiques IR ultras chers a royalement marché, quitte à donner à Shahed 136 une capacité propre à déjouer sur un champ de bataille supra moyen-oriental dit de sixième génération où le StarLink le dispute aux derniers fleurons du complexe militaro-industriel occidental, ce que une Anne Applebaum, du think tank néoconservateur The Atlantic qualifiait avec bonheur « d’incapacité des troupes russes à riposter », qualificatif qui aurait même motivé la contre-offensive US/OTAN à Kharkov et ses prolongations actuelles à Kherson.
C’est décisif comme acquis quand on sait que la matrice du plan B US/OTAN consiste à l’orée du huitième mois de combat, à projeter de la Russie l’image d’une superpuissance militaire « affaiblie » et « aux mains liées », n’ayant en face d’elle qu’un seul choix pour trancher à savoir la bombe nucléaire.
Mais ce n’est pas tout : car cette capacité de riposte à distance signée Géran-2 ira crescendo avec le temps rien qu’à en croire "la presse britannique qui met en garde ce matin contre ces vols militaires iraniens en cascade à Moscou dont chacun transporterait entre 100 à 200 Shahed-136 et qui promettent l’apparition imminente des nuées de 20 à 30 UAV en Ukraine."
Vidéo ; le cimetière des blindés à Kharkov, signé Geran 2/Avia
Et une fois cette capacité amplifiée, cela permettra à la Russie de renforcer leur dispositif militaire via de solides lignes défensives dans le nord, capables de résister à toute attaque ukrainienne, tout en augmentant la puissance de combat russe. Et ce sera l’enlisement anti-OTAN le plus complet qui soit.
D’où sans doute cet appel paniqué du journal Politico aux décideurs US pour qu’ils engraissent un peu plus la facture déjà bien salée de la guerre et et pousse le montant de leur assistance militaire à bien au-delà de 15 milliards de dollars actuels, et ce, pour livrer au régime du sioniste Zelensky non seulement des F 16, mais encore et surtout des Patriot ! Mais les Patriot est-ce le bon contrepoids à Shahed-136 ?
Entre le samedi 17 et le lundi 19 septembre, la Syrie orientale a été le théâtre d’un terrifiant « ping-pong » balistique sur quoi ni le CentCom ni ses filiales otaniennes ne sont revenus. Et pourtant des explosions en chaîne liées aux tirs de salves de roquettes croisés ont frappé d’abord Shaddadeh, mini-base aérienne US à Hassaké, puis al-Omar et Conoco, gisement pétrolier et station de gaz occupés à Deir ez-Zor.
C’était une riposte au raid aérien du samedi matin contre le sud de Damas des F-16 sionistes. Or aucun moment on n’a entendu le Patriot ou le C-RAM ou encore Avengers US tirer. Et Dieu sait si ces pièces dites de la DCA américaine sur quoi Politico parie cette fois, sont légions dans ce coin-ci du monde et de la meilleure qualité qui soit puisque protégeant les soldats US, éparpillés entre Deir ez-Zor qu’alimente tous les mois des centaines de cargaisons US d’une part, Israël, le nord de la Jordanie et la base Aïn al-Asad américaine en Irak de l’autre.
Photo : une batterie de Patriot pulvérisée par des drones Samad 3 à Jizan, janvier 2022. ©Fars Nesw
Mais très curieusement ce ping-pong balistique contre quoi les Yankees s’étaient même prémunis à l’aide des blocs en béton, mais sans grand succès a coïncidé avec un lourd échange de tir OTAN/Résistance dans le nord et nord-est syrien : l’armée turque a lancé une attaque à l’artillerie, dimanche 18 septembre, contre la banlieue de Hassaké ciblant des villages tel quel Naqarah dans l’ouest et Qara Hassan dans l’est de Qamishli, à quoi l’armée syrienne a immédiatement répondu par roquette en frappant de plein fouet une base turque à la frontière, l’aviation russe y apportant également sa contribution. Il s’agit de la deuxième sortie anti-OTAN de l’armée syrienne et alliés depuis le 3 septembre date à laquelle ces derniers ont pulvérisé à coup de Soukhoï et de Tochka une base d’entrainement de drones des terroristes HTS /Turquie dans le grand Idlib.
Or ni à Idlib ni à Qamichli encore moins à Deir ez Zor le Patriot ne s’est manifesté. Il est vrai que cela fait plusieurs années qu’Ansarallah, ses drones Samad, Qassef K2 …en ont enterré le mythe… pour le grand malheur de Lockheed Matin. Reste à savoir si oui ou non le concepteur US qui en met plein la poche en ce moment en suscitant le sang des Slaves est prêt oui ou non à une nouvelle confrontation avec la Résistance, en pleine Europe.
