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Premier lot de "Games changer" iraniens bientôt à Kherson; l'Occident supplie l'Iran de plaider sa cause auprès de Poutine!

Vidéo publiée par la Ve flotte d'un Saildrone US remorqué par un navire iranien, 30 août. ©The Drive

Y a-t-il un quelconque rapport entre d’une part la visite de ce mercredi 31 août du ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian à Moscou où il se rend, tenez-vous bien, « sur base d’une demande faite à l’Iran par la partie occidentale » pour tenter d’ouvrir un canal de dialogue « sûr » avec Moscou alors même que le front de Kherson s’embrase et que l’axe US/OTAN avec tout ce qu’il a d’armes asymétriques HIMARS, Bayraktar, AGM HARM (… s’efforce d’en chasser la Russie en vue d’une reconquête de la Crimée et de l’autre ce tout dernier incident naval opposant au large de Bahreïn la force navale du CGRI à la Ve flotte US qui y détient depuis bientôt deux ans une « Task Force 59 » dont la mission consiste à contrer primo les drones made in Iran à travers la région secundo à en faire autant pour les vedettes rapides iraniennes, elles aussi autant furtives autant précises dans leurs attaque et surtout autant « essaimables » et partant autant redoutables que les UAV iraniens ?

Apparemment « Non » à moins de lire bien attentivement cet article paniqué que publie ce matin The Washington Post et de le placer là où il faut à savoir dans le contexte de cette très curieuse médiation moscovite à laquelle l’Occident a appelé l’Iran. Le journal écrit :« Les avions-cargos russes ont discrètement récupéré le premier des dizaines de drones de combat de fabrication iranienne à utiliser contre l'Ukraine, ont déclaré des responsables américains, dans un geste qui souligne l'approfondissement des liens entre Moscou et Téhéran tout en soulignant les difficultés de la Russie à approvisionner son armée surchargée. »

Et le journal d’ajouter : « Des avions de transport ont quitté l'Iran le 19 août transportant au moins deux types de véhicules aériens sans pilote, tous deux capables de transporter des munitions pour des attaques contre des radars, de l'artillerie et d'autres cibles militaires, selon les renseignements recueillis par les États-Unis et d'autres agences d'espionnage. La livraison initiale des drones des séries Mohajer-6 et Shahed 129, 191 à Moscou serait la première tranche d'un transfert prévu de centaines de drones iraniens de différents types.. »

Est-ce par crainte de voir les drones « iraniens » faire bouger les choses en Ukraine surtout sur le front de Kherson, drones à l’usage desquels les forces russes se sont exercées pendant trois semaines à compter de la fin juillet à Kashan, (centre d’Iran) avant d’assister in visu à deux jours de manœuvres parfaitement inouïes où 150 drones de type ISR, de combat et de Kamikaze ont décollé simultanément de différentes provinces pour mener en deux volets des opérations de reconnaissance puis d’attaque à l’échelle de quelque 1. 68 millions km² du territoire iranien plus le golfe Persique, la mer d’Oman et le détroit d’Hormuz que l’Iranien a été prié de s’entremettre entre l’Occident et la Russie ?

Avouons que c’est d’autant plus incompréhensible que le dossier du nucléaire iranien est dans l’impasse, et que rien ne permet de conclure à un quelconque dégel Iran/Occident encore moins à ce que Téhéran aille jusqu’à prêcher la paix auprès d’une Russie dont il approuve entièrement le combat anti-OTAN. A moins que cette médiation puisse servir de frein à ce que la Résistance s’implique à fond contre l’OTAN. La suite de l’article confirme l’hypothèse.

The Washington post poursuit :

« Mais alors que l'arrivée des drones iraniens pourrait aider à combler une lacune cruciale dans la campagne militaire russe en Ukraine dans la mesure où  la Russie, qui dispose de 1 500 à 2 000 drones de surveillance militaire, possède relativement peu de drones d'attaque capables de frapper avec précision des cibles profondément à l'intérieur du territoire ennemi… bien au contraire de l' Ukraine, qui a utilisé en revanche des drones de combat de fabrication turque pour faire des ravages sur les blindés, les camions et l'artillerie russes depuis les premières semaines du conflit, …le transfert (de drones iraniens à la Russie, NDLR) a été entaché de problèmes techniques »

Et d'ajouter : « Selon des responsables de la sécurité des États-Unis et ceux d'un gouvernement allié, lors des premiers tests effectués par les Russes, les drones iraniens ont connu de nombreux échecs. "Il y a quelques bogues dans le système", a déclaré un responsable de la sécurité alliée dont le gouvernement a surveillé de près le transfert. Le responsable a parlé sous couvert d'anonymat et que sa nationalité ne soit pas révélée pour discuter de renseignement sensibles. Les Russes ne sont pas satisfaits", a déclaré le responsable. »

Mis à part la contradiction qu’il y a à refuser de dévoiler l’identité de la « source alliée » dont se réfère le journal, l’analyste averti a du mal à comprendre qu’une puissance militaire de taille de la Russie dont la technologie militaire dépasse à plus d’un titre celle des armuriers US, puisse se tromper à ce point dans un choix aussi stratégique, en s’appropriant des drones « bogués », surtout qu’il s’agit d’une puissance ayant à son actif  plus d’une décennie de coopération militaire étroite avec l’Iran dans une Syrie où drones et missiles iraniens ont fait à des milliers de fois leur preuve.

Mais les Américains visiblement inquiets de ce qui pourrait se produire dans les jours à venir en Ukraine quand Shahed et Mohajer partiront à la chasse de NAMAS, de HIMARS ou encore de Bayraktar, n’en sont pas à leur première contradiction. Le journal poursuit :

« L'Iran a démontré sa capacité à lancer des attaques de drones "en essaim" - impliquant plusieurs drones suicides massés contre une seule cible - et les gouvernements occidentaux surveilleront de près pour voir si les drones iraniens peuvent mener de telles opérations sur un champ de bataille intensément disputé, … Mais ces drones iraniens n'ont jamais opéré dans un environnement sophistiqué de défense aérienne auparavant. Le plus proche de cela est [les frappes houthistes contre] l'Arabie saoudite ou contre les bases américaines en Irak, et ils n'ont généralement pas bien réussi. Les experts ne seraient donc pas surpris que, dans un environnement plus intense comme l'Ukraine, ils aient des problèmes. "

Vidéo publiée par la Ve flotte d'un Saildrone US remorqué par un navire iranien, 30 août/ The Drive

Vraiment ? Et pourtant c’était très exactement au mois de janvier, n’en déplaisent à ces experts, qu’une méga opération de drone contre la principale raffinerie d’Aramco à Djeddah en Arabie qu’ont mené les Samad et Qassef k-2 d’Ansarallah a poussé les Yankees à hisser le drapeau blanc et à forcer Riyad à la trêve. Et ce fut encore en ce même mois de janvier, que ces mêmes « drones bogués » sont aussi parvenus à percer non seulement le Patriot PAC US  mais encore le THAAD américain, plantés en plein base aérienne de Dhafra aux Emirats et ce, sous les yeux ahuris de Ben Zayed qui avait dépensé des milliards de pétrodollars pour avoir une défense aérienne made in US « renforcée » sans se douter un seul instant que c’était là l’arnaque du siècle !  Et que dire de ce non « catégorique » golfien infligé au président Biden alors qu’il prêchait en juillet à Riyad et pour le compte d’Israël les vertus d’une « DCA intégrée moyen-orientale ».

Mais en guerre, un acte vaut mieux que mille paroles et cet acte-là est tombé justement cette nuit dans le golfe Persique quand le navire de soutien iranien « Shahid Baziar » a été filmé remorquant un « Saildrone Explorer » de l’US Navy, cette quintessence de plus de deux ans d’efforts du commandement de la Ve Flotte et de son « Task Force 59 » qui tente de percer, au gré des millions de dollars et des milliers d’heures d’opération d’espionnage, l’énigme qu’est la « furtivité » des drones et des vedettes rapides iraniens.

Dans son communiqué de ce matin, la Ve flotte prétend que le navire iranien aurait lâché le fameux Saildrone une fois le patrouilleur USS Thunderbolt se sera planté sur les lieux, façon de faire croire que le CGRI dont les images de ses opérations d’abordage de navire ennemi font froid dans le dos de n’importe quel observateur en aurait lâché prise, de peur. Mais à regarder de plus près la vidéo qu’en publie par la Ve flotte, celle-ci se trahit :  Ce n’est pas le remorquage ni le lâchage de Saildrone qui est l’essentiel mais le fait d’en prendre le contrôle.

 « Le drone marin américain se trouvait dans les eaux internationales du golfe Persique et collectait des données de navigation, ainsi que des données non-spécifiées, quand le navire iranien a été observé en train de remorquer le drone. Les forces américaines ont alors déployé sur place un bateau patrouilleur qui opérait près de la zone, ainsi qu'un hélicoptère MH-60s Sea Hawk, basé à Bahreïn. Leur déploiement a conduit le navire iranien à quitter la zone environ quatre heures plus tard", sans autre incident ».

Avouons qu’avec un émetteur-récepteur de système d'identification automatique (AIS), un réflecteur radar, des feux de navigation, des couleurs d'aile à haute visibilité et quatre caméras embarquées pour améliorer la sécurité lors des opérations en mer et surtout un système de contrôle-commande par satellite, le spectacle d’un USV traîné par le CGRI a dû provoquer un choc, un choc aussi grand que quand l’US Air Force a perdu en 2011 son RQ-170 dans l’est de l’Iran, capturé et "remorqué" par le CGRI ….

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SOURCE: FRENCH PRESS TV