L’élargissement de la coopération régionale et le renforcement du pouvoir de dissuasion sont plus nécessaires que jamais pour la République islamique d’Iran qui à ce point tournant de l’histoire s’interdit de rester indifférente à l’élargissement de l’OTAN et ses conséquences désastreuses pour la sécurité dont la guerre en Ukraine est l’exemple extrême.
Sur fond des événements dus à la guerre en Ukraine qui secoue le monde, le président russe, Vladimir Poutine, a effectué mardi 19 juillet sa cinquième visite officielle à Téhéran pour participer au sommet d’Astana sur la Syrie, a évoqué Mashregh News dans un article publié, vendredi 22 juillet, se penchant sur le danger que représente l’expansion de l’OTAN vers l’Est.
Une visite au cours de laquelle le président russe a été reçu par le Leader de la Révolution islamique, l'Ayatollah Seyyed Ali Khamenei, qui s’est exprimé sur les questions les plus stratégiques, dont les relations Téhéran-Moscou ainsi que la guerre en Ukraine. Dans un discours bref, au cours de cette rencontre, l’Ayatollah Khamenei a qualifié l’OTAN d’ « entité particulièrement dangereuse » et souligné la nécessité d’empêcher son expansion. Les autres points soulevés montrent que l’approche établie par l’Iran et la Russie s’oppose à l’ordre international dominé par l’hégémonie américaine.
Sans aucun doute, empêcher l’expansion de l’OTAN vers les frontières de la Russie et neutraliser son influence politique, militaire et diplomatique vers l’Est sont les principaux motifs qui ont poussé le président Poutine à lancer une opération militaire contre l’Ukraine. Pour appréhender les préoccupations de Moscou, il suffit de se référer au chemin parcouru par l’OTAN pour s’approcher des frontières russes à partir de 1997.
Dans les années qui ont suivi 1997, 14 pays à savoir, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie, la Slovénie, la Croatie, le Monténégro, l'Albanie, la Macédoine du Nord et la Bulgarie, tous faisant partie de l’ex-Union soviétique, ont rejoint l’OTAN. Sous prétexte de faire face aux crises futures, Washington a mobilisé 29 pays et oblige ces derniers à financer les frais de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord alors qu’il s’en attribue à lui seul les soi-disant succès.
De toute évidence, toute expansion future de l’OTAN dépend désormais des développements sur le champ de bataille en Ukraine. Si Moscou continue à avoir le dessus dans ce conflit, il peut forcer les Etats-Unis et l’OTAN à reculer, en échange de faire des concessions dans le cadre d’un éventuel accord de paix avec Kiev, ce à quoi l’Iran a des intérêts communs avec la Russie. En effet, une possible adhésion de l’Ukraine à l’OTAN pourrait conduire à celle des trois pays du Caucase, dont la Géorgie, l'Arménie et la République d'Azerbaïdjan, ces deux derniers portant à trois, avec la Turquie, le nombre de pays membre de l’OTAN au voisinage de l’Iran.
D’ailleurs, les experts sont nombreux à estimer que la création du corridor de Zangezur reliera non seulement l'OTAN, mais aussi le régime sioniste à la mer Caspienne et aux régions environnant la Russie et l'Iran ; une possible présence de l'OTAN sur les rives occidentales de la mer Caspienne constituerait un grand pas pour son arrivée jusqu'aux frontières de la Chine. En investissant dans cette région, en particulier la République d'Azerbaïdjan, Tel-Aviv cherche à établir une base militaire et un centre de renseignement avec pour objectif de déplacer le champ de bataille avec l'Iran des frontières de la Palestine occupée à sa nouvelle profondeur stratégique à Bakou.
Certes, cette politique, qui n’aura d’autres résultats que la militarisation de la Région, se heurtera à la ferme réaction de l’Iran qui mettra tout en œuvre pour empêcher son encerclement géopolitique dans la région du Caucase du Sud où l’OTAN tient à se faufiler pour s’en prendre aux grandes puissances comme l’Iran lui-même ainsi que la Chine et la Russie.