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Clause secrète d'une coopération anti-OTAN entre Russie/Iran

Image satellite mettant en scène une visite d'officiers russe à la base de drone iranien dans la ville de Kashan. (Washington Post) Vidéo: le drone Zubin tiré à partir d'un sous marin

48 heures après la fin du sommet tripartite de Téhéran où l’Ukraine a été autant présente dans les débats que la Syrie, non seulement à travers le discours du président Poutine lors du point de presse final marqué par l’annonce des toutes dernières mesures gazières et céréalières russes, mais encore et surtout par ce soutien clair qu’a apporté le Leader iranien à l’opération spéciale Z de la Russie sans quoi « la Crimée aurait servi l’OTAN de prétexte pour qu’elle prenne d’assaut les territoires russes », l’Amérique est dans tous ses états. A en juger les propos d’Austin, le chef du Pentagone, qui a littéralement menacé cette nuit l’Iran en le sommant d’éviter toute livraison d’armes à la Russie car elle serait « une très très mauvaise idée » ou ceux de Williams Berns, chef de la CIA, qui se focalisant sur la photo très significative Leader-Poutine, s’est ridiculisé en annonçant que « les deux parties avaient certes besoin l’une de l’autre » mais qu’ « elles n’avaient pas confiance l’une envers l’autre puisque tous deux producteurs de gaz » et qu’après tout, la présence de Poutine à Téhéran n’allait pas plus loin qu’une « quête désespérée visant à briser l’isolement de la Russie», c’est ce même isolement qui inquiète si ardemment l’Amérique et qui lui fait si diablement peur.

Car placé du côté des Yankee, « l’isolement » équivaut à un vide dont ils ignorent totalement la nature et qui pourrait se faire remplir par de l’indésirable, de l’incontrôlable, de l’inconnu. Et ici, lâchons le mot, l’indésirable et l’incontrôlable, c’est évidemment la Résistance.

Tout au long d’intenses débats qui ont animé les rencontres du président Poutine à Téhéran, aucun mot n’a été sifflé sur la clause de « coopération militaire », ni sur sa nature, encore moins sur son niveau, l’intéressé s’étant contenté d’y faire indirectement allusion quand il a affirmé en présence du Leader que « les coopérations militaires vont accroître de part et d’autre » et que « les manœuvres triparties avec la Chine allaient se poursuivre ».

Du coup beaucoup ont vu à travers ces énigmatiques assertions qui ont fait volontairement l’impasse sur la question cuisante de la livraison des drones iraniens à l’armée russe, une volonté claire de l’axe Russie-Iran de surprendre et de priver le camp d’en face de toute initiative. Car à quoi joue l’Amérique en ce moment même sur le front ukrainien ?

Très exactement à un coup de pub grandeur nature du nom de « HIMARS » qui après l’échec de StarLink de Space X semble lui offrir une toute dernière cartouche dans une guerre que la Russie domine de loin.

A suivre la presse atlantiste, HIMARS serait cette arme fatale capable de détruire non seulement la Crimée ou le sud-ouest de la Russie mais encore avec un peu de chance Saint Pétérsbourg, voire Moscou. Le lance-missiles américain HIMARS (High Mobility Artillery Rocket System) a fait beaucoup de mal aux installations militaires russes. Car il s’agit des armes longue portée (plusieurs dizaines de kilomètres) très redoutées par la Russie et qui ont récemment permis aux artilleurs ukrainiens de détruire des cibles militaires importantes dans le Donbass, dont des dépôts de munitions et des unités de défense anti-aérienne.

Et la preuve que HIMARS donne du fil à retordre aux Russes, c’est la nouvelle priorité donnée par leur état-major.

« Le ministre de la Défense a ordonné au commandant [du bataillon Vostok] de donner la priorité à la destruction des missiles et de l’artillerie à longue portée ennemis, avec lesquels des zones résidentielles, des champs de blé et des installations de stockage de céréales sont visés. Sergueï Choïgou a donné les instructions nécessaires pour accroître encore les actions dans toutes les zones opérationnelles afin d’exclure la possibilité pour le régime de Kiev de lancer des frappes massives de roquettes et d’artillerie sur des infrastructures civiles, les habitants des colonies du Donbass et d’autres régions », a expliqué le ministère de la Défense de la fédération de Russie dans un communiqué rapporté par l’agence de presse Interfax.

Mais une puissance nucléaire doté d’un arsenal bourré d’Avangard, de Kinzhal, de Zircon… peut-elle réellement se sentir « paralysée » par de simples batteries de roquettes tactiques ?

Au fait, on est bien en pleine logique hollywoodienne d’une armée US qui défigure, à son habitude, la réalité et tente de faire prendre des vessies pour des lanternes. C’est la même rhétorique qui, en 2020 lors de la bataille Arménie/Azerbaïdjan dans le Haut Karabakh, prétendait anéantir des bataillons entiers de blindés russes par les coups magiques de Bayraktar qu’on a su par la suite avoir largement été appuyés par des satellites US/OTAN.

Au fait, le gros des exploits de HIMARS depuis leur entrée en scène très médiatisée a consisté non pas à raser l’armée russe et ses infrastructures et entrepôts d’armes mais à cibler des civils ukrainiens, proies ultra faciles pour un armement made in Lockheed Martin dont la contre-performance n’a cessé d’être prouvée sur le front US/Résistance en Irak, au Yémen, à Gaza ou encore dans le golfe Persique. Ce même Lockheed Martin, qui réputée pour sa corruption systématique, a des liens viscéraux avec le gouvernement américain lequel gouvernement compte en Ukraine non pas sur une victoire militaire car elle lui est parfaitement inaccessible mais bel et bien sur la durée des combats et ce, dans le strict objectif de réparer le coup mortel qu’il a subi au Moyen Orient.

Car peu de médias à la solde en ont parlé, mais la tournée de Biden de 13 à 16 juillet dans la région marquée par le refus catégorique des Golfiens, éternels clients de Lockheed Martin, à s’engager dans une quelconque OTAN anti Résistance axée sur une quelconque DCA intégrée, a été une seconde mort pour Lockheed Martin, après celle que les drones et les missiles balistiques et de croisière yéménites ont infligée aux Patriot et THAAD. Et c’est ce « traitement de choc » que Poutine était venu chercher mardi à Téhéran et qui une fois ramené à l’échelle ukrainienne, coupera court à l’abcès guerrier que l’axe US/OTAN veut long et inguérissable car elle lui permet de remplir les caisses vides de l’Occident.

Alors Shahed-129, 191, 136... contre HIMARS pour en briser le mythe ?

Disons que l’Iran en a réservé les meilleurs à l’ami Poutine et c’est à lui de voir : outre les modèles Shahed, il y a  Arash et Karrar, deux drones suicides aux capacités d’attaque foudroyantes en version navale et terrestre.

Arash a une portée de 1 000 km et de par, sa grande portée, il permet de toucher des cibles à très grande distance et crée une sorte d'espace d'opération anti-accès ou ce que cherche la Russie en mer Noire, en Crimée et ailleurs. L'un des véhicules aériens sans pilote iraniens les plus célèbres qui utilise la propulsion à réaction et a une autonomie d'environ 1 000 km et une vitesse d'environ 900 km/h.

Karrar a subi de nombreux changements ces dernières années et a été développé pour diverses missions, y compris l'attaque avec des munitions guidées et à chute libre, la reconnaissance, le drone cible et l'attaque suicide.

Mais il y a un prototype sur quoi la Russie devrait peut-être davantage se focaliser rien que pour toute cette ridicule campagne que l’US Army a déclenché autour de ses drones « Swichblade » : il s’appelle Zubin et c’est le Switchblade iranien et il vient d’être dévoilé dans le cadre d’une cérémonie où la marine iranienne a porté au grand jour sa première base navale flottante en océan Indien. 

Zubin est doté d’un accélérateur primaire et décolle à partir des sous-marins iraniens de classe kilo. Le drone Zubin a une conception cylindrique et une queue en forme de V. La partie avant du corps de ce drone a un diamètre plus petit et rappelle une ogive ou un système optique.

L’Iran n'a fourni aucune information spécifique sur les coordonnées de ce nouveau drone, mais l’apparence de ce drone et un regard sur des exemples similaires dans le monde renforcent cette idée qu’il s’agit d’un kamikaze à explosif léger pour mener des opérations contre des cibles spécifiques dites « munitions switchblade ».

Le fait qu’il ait été lancé à partir d’un sous-marin confirme également qu’il est un drone spécial pour mener des missions spéciales.

Après tout, l’opération Z est une opération « spéciale », très « spéciale ».  

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV