Dans la nuit de 25 à 26 mai, soit 48 heures après avoir menacé de lancer une offensive d'envergure contre le Nord de la Syrie sous sempiternel prétexte d'avoir à y éliminer le PKK (FDS) mais à vrai dire pour s'offrir une "zone tampon" longue de 30 km, le long des frontières avec la Syrie, zone qui devrait lui servir de base-arrière à l'amputation de la Syrie de ses villes septentrionales et à leur annexion au territoire turc et ce, moins pour assouvir la soif expansionniste du Sultan Erdogan qui est insatiable que pour offrir à l'OTAN une ligne de front levantin anti-Russie, car il va sans dire que l'armée turque n'en resterait pas là, à Ain Issa, et qu'elle continueraient en l'absence de la réaction, son avancée jusqu'à Alep pour s'en emparer si possible et doter ainsi l'OTAN de quoi avoir un "droit de regard" sur Lattaquié et y viser, le cas échéant, la flotte russe à Tartous.
Et faire un remake du naufrage de Moskova, cette fois en Méditerranéenne orientale en lieu et place de la mer Noire, et bien 48 heures après ce casus belli erdoganien auquel la Russie n'a curieusement pas réagi, plusieurs dizaines d'unités militaires turques ont franchi les frontières syro-turques, ont fait irruption dans la colonie d'El Salmane avant d'atteindre la ville d'Azaz, à quelques pas d'Alep et ils l'ont fait secondé par les unité d'artilleries qui ont pilonné les positions des FDS, en ont tué une belle brochette sans pour autant aller jusqu'à attaquer l'armée syrienne, elle-même.
Cet assaut, la Turquie atlantiste s'est payé le luxe de le combiner avec de parallèles frappes contre le Nord de l'Irak où, au contraire de la Syrie, elle s'est servie comme à son habitude de chasseurs F-16 lesquels ont largué des bombes à Dohuk et ses environs car le scénario US/OTAN consiste à chercher à faire place net par Turquie interposée à la fois dans le Nord de la Syrie et dans le Nord de l'Irak puisque et à en faire un seul et même paquet dans le cadre du méga projet de détournement pétro-gazier en cours qui cherche non seulement à pousser la Russie vers la porte de la Syrie, en la dépossédant de son "Tartous" mais de "Hmeimim", mais encore à remplacer son marché de gaz européens à l'aide du gaz volé en Irak, en Syrie qui jusqu'ici ne débarque qu'à Ashkelon en territoires occupés.
Puis qui sait la tournée du MAE turc en Israël entamée il y a deux jours finirait peut être par adoucir les mœurs des criminels au pouvoir à Tel-Aviv et leur arracher leur feu vert au transit du gaz "israélien" vers l'Europe. Mais l'entité dira-t-elle oui si facilement?
Bien sûr que non :il faut au Sultan de bien plus larges sacrifices que de mettre à la porte les dirigeants du Hamas, de couper les ponts avec la Résistance palestinienne. Si Erdo empêtré dans la crise du livre veut le soutien des Sionistes il lui faut bien plus et c'est ainsi que l'axe US/Israël lui concéderait de repousser son échéance à la tête de l'Etat turc. Quelle concession suprême Israël lui réclame-t-il? Participer à des "raids aériens combinés" avec Israël maintenant que la Russie tend, croient les Yankee, à faire profile bas en Syrie, la guerre en Ukraine l'oblige. Des sources russes cités par Avia.pro, proche du ministère russe de la Défense affirment :
« Israël et la Turquie ont chacun leurs propres plans pour la Syrie, mais ils sont fondamentalement différents l'un de l'autre. Si pour Israël, la tâche principale est d'éliminer les formats militaires iraniens et pro-iraniens, alors la Turquie veut prendre le contrôle de la partie nord de la Syrie. Il est bien évident qu'en unissant leurs forces, les deux pays espèrent obtenir des résultats significatifs" dit Avia.
Des résultat significatifs contre quoi au juste? " En effet il s'agit pour Israël d'exiger à la Turquie de l'appuyer dans sa campagne aérienne qu'il espère renforcer de façon à pouvoir en venir au bout de la DCA largement amélioré de la Syrie qui en ce mois de mai 2022 a été largement pris à partie mais qui a fait preuve d'une excellent imperméabilité.
Le 13 mai en effet les 32 missiles tirés contre Masyaf en Syrie 26 ont été intercepté soit un taux d'interception de plus de 80 pc, ce qui a poussé Israël a recourir pour son raid de 19 mai à des missiles de croisière sol sol. Mais là encore avec un succès mitigé. De plus ce mois de mai a pris de court Israël puisque pour la première fois le S 300 russe a tiré sur les F-16 israélien prouvant qu'il faisait aussi partie de la DCA intégrée Syrie-Iran-Hezbollah. Et bien Israël exige à la Turquie qui accorde son violon et qu'elle participer au démantèlement de ce réseau de la DCA intégrée qui a rendu nul et non avenu l'Armée de l'air israélienne dans le ciel du Levant"
Mais est-ce si simple? pas vraiment.
Dimanche matin, la base militaire de Zelikan appartenant aux forces turques, à Mossoul dans le nord de l'Irak, a été visée pour la première fois par un essaim de six drones de la Résistance irakienne. Le bilan des pertes a été bien important comme d'ailleurs le bilan global de l'armée turque depuis qu'elle a lancé son agression il y a deux mois contre le nord de l'Irak. Or cette perspective pourrait s'élargir ou ce qui revient au même l'armée syrienne et la Résistance irakienne pourraient agir de manière bien plus synergique contre le couple Turquie/Israël. Après tout, ce n'est pas la première fois que la Turquie et Israël coordonnent leur action anti syrienne.
Si ils sont menés à le faire désormais au grand jour, c'est que le ciel syrien se barricade quasi hermétiquement et qu’Israël perd carrément l'usage de son aviation. Reste à savoir si Erdogan est la partie qui pourrait l'aider à inverser cette tendance. Aux dernières nouvelles, le nombre des Bayraktar chassés en Ukraine dépassé les 100. Quant à la réaction russe contre cette convoitise anti Alep, anti Tartous, elle pourrait s'illustrer par un S-300 en colère qui chasserait les F-16 turcs voire sionistes . Après tout aussi bien la Turquie qu’Israël ont déjà abattu des avions russes dans le ciel de la Syrie".