Avouons que le coup valait d’être essayé au stade d’affaiblissement généralisé où en est l’Armée de l’air US/OTAN/Israël, bourrée d’avions de chasse lourdement armés, et excessivement coûteux qui n’osent plus décoller pour aller larguer comme au bon vieux temps des tonnes de bombes sur tel ou tel Etat-nation, quitte à en arracher la capitulation, puisque craignant ces milliers de missiles et de drones made in Résistance qui errent à travers la région à l’affût du moindre agissement hostile pour passer à l’acte et à s’abattre sur leurs troupes et bases de campement, ne serait ce que pour rafraîchir le souvenir de McKenzie, ex-chef du CentCom qui disait un certain janvier 2021 : « La supériorité aérienne US ? N’en parlez plus ! Drones et roquettes de pacotilles l’ont bousillée !"
Vidéo: l'interception de la frappe du 13 mair d'Israël contre Masyaf/SANA
Le vendredi 13 mai, avant minuit, à peine quelques heures après qu’un car de soldats syriens eut été sauvagement pris pour cible à Alep des terroristes pro-Sultan Edogan, qui l’ont fait sauté et tué 12 soldats avant de s’en prendre à coup d’anti-chars à leurs funérailles sans pour mieux plaire à un Erdogan désormais totalement débordé en Irak par la violence et la récurrence des coups que subissent ses forces d’occupation à Mossoul ou à Duhok où elles tentent de faire sans grand succès un remake d’Idlib, ne serait ce que pour porter, la pierre de la Turquie atlantiste à l’édifice qu’est la pérennisation du détournement du pétrole syro-irakien en faveur d’Israël et le cas échéant, son extension gazière en Méditerranée de façon à ce que la Russie aussi en soit cuite en Europe, Américains et Otaniens, ont procédé, retranchés derrière les F-16 sionistes à une offensive en règle contre la Syrie, en se focalisant sur Masyaf, à Hama :
Vidéo: l'interception de la frappe du 13 mair d'Israël contre Masyaf/SANA
Rappelons que cette frappe a exigé au préalable cinq longs jours de préparation, à compter du 9 mai, date à laquelle l’entité sioniste a annoncé pour une durée de 30 jours le lancement du plus grand exercice d’entrainement de toute son histoire dont une partie, aérienne, se déroule toujours à Chypre. Une toute dernière information confirmée par des sources locales fait état de 32 missiles air-sol (ou anti-navire Tomahawk ?) tirés en quatre vagues successives espacées de 10 minutes contre le centre de recherche de Masyaf et ce depuis la Méditerranée, soit juste en face du port stratégique de Baniyas que l’axe US/OTAN, avait frappé fin 2021 et à deux reprises, là encore retranché derrière Israël non pas tant pour atteindre de supposées cargaisons navales bourrées de missiles iraniens à livrer à la Syrie -car ce fut plutôt le parc de conteneurs et son dépôt de vivres et de médicaments qui y ont été visés- que pour mettre à l’épreuve la perméabilité des radars de la DCA russe à Hmeimim et à Tartous.
Signe que cette fois non plus ni l’OTAN ni les velléités anti-russes n’étaient absentes, l’offensive balistique en règle qui a duré entre 40 à 50 minutes aurait été lancée non pas comme d’habitude à partir des chaines de montagnes libanaises soit dans la direction de Homs mais bel et bien depuis le corridor international qui survole la région de Tartous et la base navale russe où sont stationnés outre les S-300 syriens, les S-400.
L’attaque a-t-elle été un tournant ? Oui dans la mesure où il y a eu là une très claire tentative visant à étendre au ciel de la Méditerranée la campagne de « guerre dans la guerre » jusqu’ici exclusivement israélienne et partant largement réduites à des zones bien déterminées, quitte à ouvrir un front aérien « otaien » contre la Russie. Certains analystes tendraient sans doute y voir un « avertissement anti-russe préventif » après de royales sorties des autorités russes et on, pense évidemment à M. Lavrov qui n’est pas allé par quatre chemin pour traiter le sionisme de nazisme. Disons que l’Otan la bulle de DCA russe en Syrie occidentale à Masyaf, rien que pour mettre en garde la Russie contre toute révision de son entente aérienne avec Israël, maintenant que la guerre en Ukraine bat son plein et que Poutine commence à vouloir y rattraper ses erreurs syriennes. Mais cette opération balistique de nature aérienne a-t-elle été néanmoins un succès ? Rien n’est moins sûr dans la mesure où il s’agissait en 50 minutes de pilonnage de saturer le radar renforcé syrien et de singer cette tactique balistique extraordinaire dont s’est servi Gaza en mai 2021 pour mettre dès les premières heures de la bataille Epée de Qods, hors état de nuire le Dôme de fer israélien.
Comparé à deux autres frappes massives balistiques que l’axe US/OTAN a déjà menées en 2017 et en 2018 contre la Syrie tout en les justifiant au nom d’avoir à punir les soi-disant pulsions de meurtre chimique d’Assad, celle de ce mai 2022 a été certes numériquement moins important ( 105 missiles tirés en 2017 contre 59 en 2018) mais l’opération a impliqué toutes les bases que l’Occident compte en Méditerranée orientale à savoir Israël, la Turquie, Grèce, Chypre… et pour quel résultat ?
Vidéo: l'interception de la frappe du 13 mair d'Israël contre Masyaf/SANA
Sur un total de 32 missiles air -sol tirés depuis la Méditerranée ce 13 mai, 26 ont été interceptés soit plus de 90 pc, un taux d’interception que ne verrait que dans ses meilleurs rêves le Dôme de fer israélien ou le Patriot américain. Est-ce le fait d’une DCA intégrée syro-Résistance qui en 50 minutes de combats aériens a littéralement empêché la première tentative US/OTAN/Israël d’infiltrer dans le ciel de la Syrie ? N’en doutons pas. S’il est vrai que les S-300 et S-400 ont brillé hélas par leur absence dans cette première bataille aérienne missiles occidentaux VS DCA de la Résistance, il est aussi vrai que cette absence a soufflé un air bien souverain sur le ciel syrien. Et quelles ont été les pièces de cette vraie DCA intégrée qui a mis échec et mat la coalition aérienne CentCom/EuCom ?
Un cocktail de Pantsir S, de Buk, de S-200 et de Sam 3, remis à jour avec de petites touches propres à la Résistance. Lesquelles ? le non statisme par exemple.
Une façon de réduire la vulnérabilité des systèmes de défense consiste à les déplacer continuellement de sorte que si l'emplacement 1 du système est identifié, l'emplacement 2 ne le serait pas. Or ce changement de position risque de faire sortir la DCA du système intégré.
Que faire ? soit on en augmente le nombre de batteries ce qui reviendrait cher soit et c’est énigme de cette DCA syrienne renouvelée, on leur donne la capacité d’engagement en mouvement. C’est ce non statisme qui a fait rater 26 des 32 missiles israéliens tirés ce 13 mai. Est-ce tout ?
Vidéo: tir de missile de DCA Dezfoul
Non puisque une DCA capable de tirer en mouvement pourrait devenir une DCA embarquée (navale) sur des navires. Ce qui ferait de la Syrie une puissance navale. C’est important quand on a Tartous et Baniyas à défendre et qu’on pense déjà à créer un A2/AD au large de ses côtes. Il semblerait que ce cocktail de DCA syrienne aurait compté aussi le Tor M1 "résistencifié" :
il s'agit de "Dezfoul" et il est capable d'engager avec les missiles de croisière et les avions embarqués. Surtout qu'il est à lancement vertical, doté de radars d'interception et de dispositif optique, thermique et que ses missiles intercepteurs qui pourront être lancés à froid, ont une portée de 12 km et une altitude de vol de 6...Bref tout est prêt pour que la Syrie passe à la riposte!