Quel est le phénomène le plus frappant en Ukraine où la Russie se bat contre la même coalition qu'elle combat en Syrie? Les Pro-occidentaux répondrait volontiers: l'enlisement russe! En effet à J+21 des combats les sources atlantistes se félicitent du fait que Moscou n'exige plus la tête de Zelensky qu'un M. Lavrov évoque même un possible compromis avec Kiev et que surtout la perspective d'une prise rapide de Kiev s'éloigne. Les Occidentaux soulignent en effet que l'armée reste bloquée depuis une dizaine de jours sur le triple front du nord est (Kharkov et Sumia) du Sud (Kherson et Mariopul et du nord ( Kiev) sans rappeler l'enlisement de l'armée ukrainienne qui elle est aussi incapable de contre attaquer.
Mais pour l'axe US/OTAN/Israël la mission est presque accomplie dans la mesure où il a tout fait pour que la Russie s'enfonce. Voici ce que les experts impartiaux relèvent en observant ces 21 jours de combats : les occidentaux auraient pu agir en sorte que la Russie et l'Ukraine entrent en dialogue autour des garanties exigées par Moscou, mais ils ne l'ont pas fait à dessein.
D'ailleurs si l'Occident ne voulait pas la guerre il aurait pu créer ce fameux corridor militaire qui relie l'Europe de l'ouest à la Pologne, bien avant le 24 février, façon de dissuader Moscou de s'y engager militairement.
Or la stratégie occidentale a été peaufinée en sorte que la Russie ait à choisir entre Charybe et Scylla, tout en injectant une très bonne dose de paramilitaires et de mercenaires à cet ensemble et en condamnant les plus slaves des peuples de l'Europe de l'Est Ukraine et Russie à s'entretuer et à se haïr éternellement. Au fait le modus operandi de la stratégie de guerre US/OTAN a été testée en 2020 au Caucase où sur un fond de décor aérien assuré par les satellites et les avions espions occidentaux, les drones Bayraktar ont fait semblant d'anéantir des unités de DCA entières made in Russia de l'Arménie et mettre au pas celle-ci. Mais si cette apparente victoire du camp occidental avait en arrière-plan un colossal échec?
La question a tout lieu d'être posée quand on se souvient que l'enlisement programmé de la Russie visait surtout à la pousser à retirer ses forces de la Syrie et à exposer celle-ci aux frappes aériennes US/Israël/OTAN de façon à ce que la donne marquée par la tonitruante défaite militaire US/acolytes s'y inverse.
Alors c'est quoi le phénomène le plus frappant qui se déroule en ce moment en Ukraine et plus singulièrement à Donbass? l'envoie des centaines de soldats syriens sur le front à l'effet d'appuyer la puissante armée russe! Mais n'est-ce pas que les commentaires occidentaux prévoyaient jusqu'ici les pires lendemains pour une armée syrienne "totalement exsangue?
La voilà parfaitement reconstituée au point de pouvoir se battre sur un nouveau front. Est-ce par simple respect d'alliance avec la Russie ou l'État syrien poursuit-il d'autres objectifs? Plus d'un expert tendraient à voir à travers ce choix stratégique de la Syrie non seulement un service rendu à l'allié russe mais aussi et surtout une tactique qui pourraient largement servir la cause de la libération d'un tiers du pays encore aux mains des forces d'occupation étrangère turques et américaines. Car que veut dire que le fait d'embraser le front ukrainien de façon à y éliminer mercenaires paramilitaires atlantistes, si ce n'est le fait de créer un besoin sans cesse à renouveler de "main d'œuvre", ce qui pousserait les stratèges du Pentagone à puiser chaque jour davantage dans le vivier de terroristes "est-syrien" ou idlibin ?
Et puis n'y a -t-il pas là une tactique bien porteuse qui dévoierait l'attention de l'axe US/OTAN de la Syrie vers l'Ukraine?
En tout ceci il ne pourrait y avoir in fine qu'une brèche géant qui s'ouvrirait en Syrie et que l'axe US/OTAN/Israël aurait mal à colmater à mesure qu'il s'enfoncerait en Ukraine. Et ce n'est ce genre de déclaration tenu par les officiels américains qui pourraient y changer quelque chose : Le porte-parole du département d'État, Ned Price, a écrit sur Twitter : « Nous ne rétablirons pas nos relations avec Bachar Assad à moins qu'il n'y ait des progrès irréversibles vers une solution politique. »
Ned Price a fait ces remarques alors que le président syrien Bachar Assad raffermissait ses liens avec la Russie et déclarait publiquement son soutien à l'opération russe en Ukraine.
Disons que Price entrevoit vaguement quelque chose sans oser aller jusqu'au bout de son idée. En Ukraine, Assad creuse son piège et attend bien son heure. En effet, le président syrien a exprimé son ferme soutien à l'opération militaire spéciale de la Russie visant à protéger la population civile des républiques du Donbass, condamnant la politique déstabilisatrice des États-Unis et de l'OTAN, qui a conduit à une grave dégradation de la situation au Moyen-Orient. Vladimir Poutine a remercié Bachar Assad pour sa position de principe et a partagé son évaluation des derniers développements dans le contexte des décisions prises et mises en œuvre par la Russie.
C'est aussi dans ce même sens que se comprend les accusations chimiques de du secrétaire d'État Antony Blinken à l'encontre de la Russie qu'il accuse de projeter des attaques aux substances chimiques en Ukraine. Le scénario de "syrisation" de l'Ukraine a ceci de fatal pour l'Occident qu'il n'a aucune surprise pour la Syrie et que Damas le connaît par coeur. Du coup, cette banalité en fait un excellent terrain où Assad jouerait ses cartes-surprises.