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Quelle est la position de la Résistance?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) et son homologue israélien Isaac Herzog passent en revue une haie d'honneur avant leur rencontre au palais Mariinskyi à Kiev le 5 octobre 2021. ©AFP via Getty Images

Le ministre des Affaires étrangères du régime israélien, Yaïr Lapid, a affirmé qu’Israël ne servirait pas de voie de contournement des sanctions imposées par l’Occident contre la Russie après l’opération militaire russe en Ukraine.

« Le ministère des Affaires étrangères coordonne la question avec des partenaires tels que la Banque d’Israël, les ministères des Finances, de l’Économie, de l’Énergie et l’Autorité des aéroports », a indiqué Lapid, lors d’une allocution conjointe lundi 14 mars avec son homologue slovaque Ivan Korcok à Bratislava.

Yaïr Lapid avait pris position la veille contre la Russie après une rencontre avec son homologue roumain, Bogdan Aurescu. Sur Twitter, Lapid a écrit dimanche qu’Israël, tout comme la Roumanie, condamnait l’opération russe en Ukraine, appelant la Russie à mettre fin aux combats et à opter pour un règlement négocié de la crise.

Au cours des derniers jours, le Premier ministre israélien Naftali Bennett a été en contact avec les parties russe et ukrainienne. Selon la télévision israélienne, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé lors d’un entretien téléphonique l’aide de Naftali Bennett pour convaincre Moscou de libérer de hauts responsables ukrainiens. Plus tôt, le 5 mars, Bennett avait effectué une visite à Moscou. Lors de cette visite que les médias israéliens n’ont presque pas couverte, Bennett a discuté avec le président russe pendant au moins trois heures sur la crise ukrainienne ; or, certaines sources dont la chaîne Al-Mayadeen avaient laissé entendre que Moscou avait clairement refusé la médiation israélienne.

Quels sont les impacts de la crise en Ukraine sur l’axe de la Résistance ?

L’expert des questions politiques du Moyen-Orient, Saadollah Zare’i estime que cette question doit trouver sa place privilégiée dans les débats politiques du jour. Évoquant la position négative immuable de l’Occident envers le monde musulman et l’axe de la Résistance, Zare’i tient à dire que cela n’a pas été le cas quant à la Russie. « Par exemple, bien que 1 300 000 juifs d’origine russe habitent en Israël, l’on peut dire que la Russie a pris plutôt des positions pro-palestiniennes au cours des 30-40 dernières années », affirme l’expert politique cité par l’agence de presse Mehr News.

« Cette question est perceptible aujourd’hui sous forme d’une contrariété évidente entre le gouvernement russe et le régime israélien. Les récentes prises de position de Moscou au sujet de la poursuite des agressions israéliennes contre la Syrie font partie des changements importants [laissant conclure que la Russie a su se distinguer de l’Occident et ses hostilités permanentes envers l’axe de la Résistance]. Par ailleurs, la Russie entretient d’étroites relations avec l’Iran, ce qui est en contraste avec les politiques américano-israéliennes. En effet, entre l’Occident et le monde de l’islam, c’est pour ce dernier que la Russie montre un penchant. »

Saadollah Zare’i fait également allusion à un sentiment de haine général qui existe sur toute l’étendue du monde musulman, depuis l’Afrique jusqu’à l’Asie, dans des pays chiites aussi bien que sunnites, vis-à-vis de l’Occident et de l’Amérique. « Cette haine n’a jamais existé envers la Russie et il y a évidemment des raisons à cela », indique l’expert politique.

« Il y a là-dessus un point important qui mérite d’être évoqué. Les régions qu’on connaît sous l’appellation du monde de l’islam, depuis l’Afrique jusqu’à l’ouest de l’Asie, ont souvent été sous l’impact des politiques occidentales, notamment américaines. L’on peut dire que les musulmans ont toujours vécu sous les pressions occidentales d’une manière ou d’une autre, alors que les Russes n’ont pas été présents sur cette étendue géographique. Il est donc tout à fait normal que les musulmans habitant ces régions aient pour leur premier souci de se libérer de l’hégémonie imposée par les Américains, et pas par les Russes. »

Saadollah Zare’i revient ensuite à la crise ukrainienne et aux prises de position de l’axe de la Résistance. « Nous avons pu constater que face aux évolutions en cours en Ukraine, le monde musulman et surtout l’axe de la Résistance ont réalisé qu’il leur conviendrait mieux de prendre une position contre l’Occident. En effet, les leaders de la Résistance ont réalisé que ces évolutions marquent un tournant important qui impactera à l’avenir la donne régionale et internationale ».

« En plus, les prises de position “révélatrices” de certains pays ont amené les composants de l’axe de la Résistance à se faire une idée plus claire envers les évolutions actuelles. La Turquie, par exemple, n’a pas l’habitude de prendre des positions pro-Résistance. Concernant la crise ukrainienne, aussi, Ankara s’est rangé aux côtés des Occidentaux et contre la Russie, mettant au grand jour l’immaturité politique du président Erdogan ».

Pour finir, l’expert des questions politiques du Moyen-Orient ajoute : « Et en parlant du régime israélien, ce dernier a pris position en faveur de l’Occident et contre la Russie. Ce faisant, Israël a poussé la Russie encore davantage vers un rapprochement avec l’axe de la Résistance. Ces évolutions sont effectivement le signe précurseur d’un changement qui affectera l’arène géopolitique de la région en faveur de l’axe de la Résistance. »

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SOURCE: FRENCH PRESS TV