TV

Pourquoi les USA ont refusé la zone no-fly 

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les avions de chasse de l'OTAN. ©YJC

Sur fond de la guerre en Ukraine le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté les Occidentaux d’interdire l’espace aérien de l’Ukraine aux appareils russes, mais l’OTAN a jusqu’ici refusé d’imposer une zone d’exclusion aérienne, de crainte de provoquer une escalade militaire. Pourquoi ?

Selon les généreux militaires, une zone d’exclusion aérienne est un territoire au-dessus duquel aucun appareil aérien n’est autorisé à voler. Donc tout avion ne respectant pas cette zone est considéré comme avion ennemi et pourra être abattu.

Historiquement, la zone d’exclusion aérienne a été imposée à trois reprises sur la Libye et l’Irak, lors des guerres des Balkans, à la suite d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU.

Outre les répercussions liées à l’ouverture d’une guerre avec la Russie et la possibilité du déclenchement d’une troisième guerre mondiale comme le disent les Européens, la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne en Ukraine ayant une espace aérienne de plus de 600 000 kilomètres carrés pourrait se heurter à des obstacles comme les suivants :

1-La mise en œuvre d’une telle mesure nécessite que des centaines d’avions patrouillent pendant de longues heures.

2-Le deuxième obstacle concerne le choix du lieu d’atterrissage et de déploiement des avions. Les bases aériennes ukrainiennes ne peuvent pas être utilisées, car elles seront vulnérables aux frappes russes directes. En revanche la base aérienne de l’OTAN la plus proche de frontières ukrainiennes se trouve en Roumanie, à environ 450 km de la capitale ukrainienne, tandis que celles de Pologne et de Slovaquie sont plus éloignées.

3-Des patrouilles d’un grand nombre d’avions de chasse effectuant l’opération d’interdiction de vol au-dessus de l’Ukraine et de l’espace aérien environnant pourrait être menacé par la Russie.

4-Une opération de telle ampleur nécessite beaucoup d’énormes ressources entraînant un coût économique élevé, y compris les coûts des opérations de ravitaillement en vol et ceux de l’utilisation permanente d’avions qui pourraient être ciblés par la défense aérienne russe.

Compte tenu de la puissance militaire russe de telles opérations militaires de l’OTAN de ce type signifieraient une confrontation directe, voire nucléaire, avec la Russie. En plus si jamais l’OTAN osait de créer une zone d’exclusion aérienne, elle devrait prendre des mesures de base.

Environ 300 avions de combat russes ont été déployés près de la frontière ukrainienne. Par conséquent l’OTAN devrait recourir à une flotte aérienne mieux équipée pour y faire face.

L’armée russe dispose les meilleurs systèmes de défense aérienne du monde et les Russes les ont déployés autour des frontières ukrainiennes, depuis l’île de Crimée au sud jusqu’à la Biélorussie au nord. En d’autres termes, toute tentative des avions de combat de l’OTAN de pénétrer dans ce mur défensif se soldera par un échec.

Il est donc irréaliste de parler de la concrétisation d’une zone d’exclusion aérienne de l’OTAN dans l’espace aérien ukrainien en particulier à cause des systèmes de défense aérienne et des systèmes d’alerte précoces de la Russie qui couvrent l’ensemble du continent européen et de son trafic aérien.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV