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Hezbollah : Israël bientôt frappé par les "drones amis"?

Un drone israélien abattu. ©Harbi Press/Archives

Y a-t-il un quelconque lien entre ce drone de type inconnu que l’armée israélienne dit avoir abattu « par erreur d’identification » cette nuit de 13 février non loin de la ligne de contact avec le sud du Liban,  parce que, dixit la presse israélienne, “les soldats pensaient que le drone était passé du Liban dans l'espace aérien israélien”, un drone que selon une toute dernière information accompagnait un « convoi israélien » sur les frontières libanaises et qui pourrait, sur base d’expériences passées, avoir été l’un des quatre types de UAV tactiques que l’entité envoie espionner le Hezbollah, à savoir un Hermès 450 avec une endurance de 20 heures et équipé de capteurs photoélectriques infrarouges et d’intelligence artificielle ou un Hermès 900 multirôle, ou encore un Hermès 1500 ou alors un Heron, d’une part et ces deux missiles intercepteurs de type nouveau qui la nuit de 8 à 9 février auraient été lancés simultanément aux S-200 syriens, depuis les monts Qalamoun au nord-ouest de Damas, non pas tant à l’effet d’abattre les missiles de croisière Delilah dont 8 ont été pulvérisés avant d’atteindre Kissvah que pour liquider deux des F-16 sur quoi ils avaient verrouillé aussitôt après que les appareils ont fait irruption dans le ciel du sud-est de Beyrouth de l’autre ?

Des F-16 qui pris totalement de court par la puissance de feu de ces missiles intercepteurs inconnus dont les éclats ont fini par tomber du ciel d’ Umm al-Fahm et de la Galilée a la grande surprise des unités de défense aérienne à Haïfa, ont été forcés de se replier jusqu’en mer pour éviter un abattage en plein ciel d’Israël ?

Quiconque répondrait par affirmative à cette question désormais cruciale ne saurait omettre dans ce tableau de chasse aérien très particulier, un troisième événement, là encore inouï, celui daté du 3 janvier où pour la première fois depuis que l’entité sioniste existe, un "Atelet" de la marine israélienne a explosé au large de Haïfa avant de s’abîmer en mer tout en feu et emporter avec lui le numéro deux de la base aérienne « Ramat David », visiblement en mission non pas d’entrainement comme annoncée mais d’attaque visant la cote ouest syrienne.

Au fait, le communiqué que fait publier l’armée sioniste avec une hâte spectaculaire comme pour s’approprier la réalité, et priver le camp d’en face de toute primeur ou initiative, relève ni plus ni moins d’un cinglant aveu d’échec lié à l’un des secteurs les plus vitaux d’une armée de l’air à savoir ses capacités d’identification de la cible amie ou ennemie ou tout court d’interception, cette même capacité que les Sionistes s’en vantent en ce moment même non seulement auprès de la clientèle émiratie qui continue à frapper à toutes les portes pour « immuniser » les ports d’Abou Dhabi et de Dubaï contre les drones et les missiles des Houthis mais encore à l’endroit de certain maghrébin, et on pense évidemment à Rabat en pleine frénésie d’achat de radars d’interception de missiles intercepteurs made in Israël.

Qu’y a-t-il de changé dans ce ciel levantin confiné quelque part entre le nord d’Israël, le sud de la Syrie et le sud du Liban qui fait en espace de quelques semaines seulement, de si grande surprise genre d’un hélico israélien abattu, suivis de deux F-16 interceptés et d’un drone israélien ratatiné par le tir "ami" ?

Certes, on pourrait adhérer aussitôt la thèse mise en avant ce mois-ci par ALMA, l’institut de recherche stratégique israélienne, lequel rapport tirait les sonnettes d’alarme quant à l’émergence d’un réseau de DCA syro-libanaise intégré étendu entre la Bekaa et Damas qui s’ajoutent, comble de malheur, « aux stocks de missiles tactiques du Hezbollah, estimés à plusieurs milliers de têtes dans le pire des cas et que « la campagne de guerre dans la guerre israélienne contre la Syrie n’a guère affecté dans la mesure où le Hezbollah libanais n’est plus un simple consommateur « balistique » dépendant des engins exportés de l’Iran mais un « concepteur » capable d’en produire et même d’en exporter jusqu’à Gaza.

ALMA écrivait : « Le Hezbollah a déployé ses systèmes de défense aérienne près de Damas, capitale syrienne et dans le sud du Liban, étant ainsi prêts à contrer les raids aériens israéliens contre la Syrie et le Liban. Cet arsenal de la Défense aérienne intégrée englobe des systèmes de missile sol-air tactiques de courte portée Badr SA-8 (9K33 Osa), SA-17 ( Buk-M1-2 )et SA-22 (Pantsir). Le directeur du centre Alma affirme que les systèmes de missiles SA-8 du Hezbollah, déployés dans le sud du Liban pouvaient constituer, théoriquement aussi bien que pratiquement, une sérieuse menace pour les avions israéliens qui volaient dans le ciel du Liban. »

Soulignons le soir avec lequel ALMA évite d’intégrer la Syrie dans cette équation ne serait-ce que par crainte d’avoir à reconnaître la désormais totale superposition de la DCA syrienne et libanaise ou ce qui revient au même l’émergence d’un front aérien conjoint qui relient à la fois le sud du Liban à la Syrie dont le ciel, longtemps placé sous la seule protection russe vient d’avoir une toute nouvelle barricade à travers les missiles intercepteurs de conception russe de la Résistance libanaise. Israël cherche-t-il là à sous-estimer la dimension parfaitement inouïe de cette nouvelle réalité qui est la fin de la suprématie aérienne de l’Armée de l’air sioniste à la source ?

Un tout récent entretien de Nasrallah avait bien été symptomatique de cette évolution majeur : les drones de reconnaissance israélien et l’UAV qui vient d’être abattu cette nuit ne fait pas exception à la règle n’apparaissent plus dans la Bekaa, a dit Nasrallah et change de trajet chaque fois qu’ils ont à descendre vers Zahiya, le bastion du Hezbollah.

Mais ce n’est pas tout ce qui se comprendre à travers ce troisième incident que l’armée de l’air israélienne enregistre depuis le 3 janvier et qui lui coûte non seulement un drone de reconnaissance mais le lien de ce drone avec son C2 (contrôle et commande) et avec le convoi qu’il escortait, puisqu’il se serait mis soudain à envoyer des signaux « hostiles ». L’entité ne parle pas du comment de cette erreur "interceptive" qui a été commise hier soir par les opérateurs israéliens mais les experts, eux , avancent leurs hypothèses :

En utilisant les connaissances acquises auprès des précédents drones israéliens abattus, les spécialistes du Hezbollah auraient reconfiguré les coordonnées GPS des drones ennemis, ce qui permettrait primo de faire passer des UAV israéliens pour libanais, second de les faire atterrir au Liban ou en Syrie car dans ce contexte, le drone est incapable de reconnaître sa véritable base d'attache en Israël.

Ou en d’autres termes, la navigation GPS, talon Achille de l’empire aérien US/Israël dans la région, le Hezbollah l’exploite et le tourne à son avantage désormais. Et comment ? C’est une véritable "l'embuscade électronique" qui met du bruit [brouillage] sur les communications, et qui force l'oiseau à se mettre en pilote automatique et à perdre ainsi son cerveau. Mais ce procédé de "spoofing" qui prend en compte des altitudes d'atterrissage précises, ainsi que des données latitudinales et longitudinales et qui fait que le drone israélien est passé pour le drone ennemi ou qu’il se pose là où le Hezbollah le souhaite sans avoir à casser les signaux de la télécommande et communications » du centre de contrôle israélien, ne signe-t-il pas réellement la fin d'une époque pour Israël ?

ALMA pour ne pas citer que lui, puisque les analystes ont légions sur ce sujet,  affirmait dans un précédent rapport craindre que le Hezbollah, n’ayant avant la guerre de la Syrie que quelque 200 drones et encore une grande partie en provenance de l’Iran et qui possède désormais un arsenal de 2000 UAV pour la plupart auto-fabriqué, ne se mette soudain à envoyer les essaims de drones frapper Haïfa ou Tel-Aviv. Mais c’était sans compter cette capacité d’"embuscade électronique" qu’ont ressenti le 8 février les pilotes des F-16 israéliens et qui s’est avéré fatale cette nuit de 14 février à ce drone que l’armée sioniste prétend avoir détruit elle-même. Cette capacité est pire que des essaims. En effet, lors du dernier raid aérien israélien contre la Syrie (8 fevrier)  c’est ce même "spoofing" qui a fait que les systèmes de défense aérienne syriens ont tiré simultanément deux missiles guidés anti-aériens sur un chasseur israélien sans que le Dôme de fer puisse les voir, missiles  qui ont pu pénétrer avec succès le ciel du Nord d'Israël et avec une portée suffisamment grande pour pourchasser les F-16 fugitifs.

Le 8 février, un premier missile est tombé sur le territoire israélien et le second ayant explosé à environ 25 km de la ville de Haïfa. Il s'agit de missiles qui se sont verrouillés avec succès sur leur cible alors qu'ils poursuivaient le F-16 israélien. Pourquoi ne pas en avoir abattu au moins un? le spoofing syro-libanais a tout simplement fait perdre le signal des missiles, l'un d'eux s’étant autodétruit et le second étant  tombé au sol. Est-ce grave? Pas du tout. Pourquoi ?  Les experts notent que c'est précisément grâce à ce spoofing qu'aucun des missiles tirés par l'armée israélienne n'a pu atteindre sa cible en territoire syrien - la principale destruction étant associée à une attaque israélienne ultérieure utilisant des missiles sol-sol. 

 Mais ce n'est pas tout : si cette embuscade électronique est capable de faire perdre la tete aux drones israéliens au point qu’ils se trompent de base d’attache, ne peut-elle par hasard faire en sorte que les Hermès-450 s’essaiment et s’abattent sur Israël ? Avouons que le projet est fou mais de l’intelligence artificielle est un étrange domaine où rien n’est impossible… surtout quand cela vient du Hezbollah

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SOURCE: FRENCH PRESS TV