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Les Mig-23 et Mig-29 syriens dans le ciel du Golan occupé, que prépare la Résistance contre Israël?

Le quintuple de Shahed-136 lors de l'exercice Grand prophète-17. (Capture d'écran)

Quarante huit heures après la première apparition dans le ciel du Golan occupé de deux Mig-23 et Mig-29 de l’armée de l’air syrienne et ce, sans que les batteries de Dôme de fer israéliennes n’osent lever le petit doigt, pour cause de présence de ses superbes Su-34 et Su-35 de l’armée de l’air russe qui venus de Hmeimim, et accompagnés d’un A-50 AWACS à titre de collecteur d’informations, ont sifflé la fin de "exceptionnalisme" pro-Israël, et annoncé le début des patrouilles régulières aériennes syro-russes, dans une zone stratégique étendue entre le sud-ouest syrien (Deraa/Golan) d’une part et l’est de l’Euphrate (al-Tanf) de l’autre, soit ces zones où l’entité s’est payée en plus de dix ans de guerre, le luxe de s’en prendre aux infrastructures militaires et civiles syriennes et pousser les bouchons loin au point d’attaquer le port non militaire de Lattaquié, le second coup massue de Poutine est tombé : ce mercredi 26 janvier l'armée russe a déployé les effectifs de la police militaire au port stratégique de Lattaquié.

Ainsi les unités de police russes ont pris positions stationnées très exactement, là où les F-16 israéliens avaient largué le 7 et 27 décembre leurs missiles air-sol alors qu’ils jouissaient du soutien direct de l’armada US/OTAN en Méditerranée, soit dans des parcs à conteneurs à partir de quoi, elles ont commencé à patrouiller, là encore en compagnie de l’armée syrienne, suivant un communiqué du ministère russe de la Défense qui a tenu surtout à en faire publier les images. Des patrouilles militaires conjointes seront ainsi menées 24 heure sur 24 dans le port maritime de Lattaquié par force Patrul et Tigre interposée. Qu’est ce qui se passe au juste ?

Dans le ciel comme au sol, la Russie de Vladimir Poutine, enclin à trancher dans le conflit qui l’oppose au clan atlantiste et ses éléments-comparses au Levant dont Israël à qui on prête le statut de paravent ce 27 décembre quand le duo US/OTAN a réussi à briser la bulle de DCA russe en Syrie occidentale et à frapper sans que les batteries de défense aérienne de Tartous et de Hmeimim ne soit activés, vient de dresser un barrage aéro-terrestre anti sioniste ?

Car soit en passant si jamais lors de l’une de ces patrouilles aériennes et terrestres que les stratèges russes ont placé volontiers au Golan occupé et à Lattaquié, les Russes se trouveraient nez à nez avec les F-16 israéliens et leurs Delilah, c’en serait fini avec ces fameux liens privilégiés que Poutine entretenait dans le temps avec Bibi et que Bennett dit vouloir ressusciter à tout prix et qui bloquent de facto une riposte militaire syrienne à des frappes militaires israéliennes contre la Syrie. Cette perspective, est-ce d’un optimisme béat dans la mesure où même le sang des officiers russes coulé en 2018 dans le ciel de Lattaquié quand un IL-20 russe s’est fait liquidé par S-200 syrien interposé puisque l’entité s’en était servi comme d’un bouclier n’a pas suffi dans la suite à activer les S-300 livrées à la Syrie contre Israël ?

« Ce jeudi matin, la presse sioniste ne semble pas croire à un virage russe. Jerusalem Post écrit : « Les patrouilles aériennes conjointes syro-russes au Golan se feront de jour... Or la plupart des rapports de frappes aériennes israéliennes en Syrie se produisent la nuit. Rien ne prouve que des avions de combat russes et syriens patrouillent la nuit. Et puis les États-Unis ont toujours soutenus l’action israélienne en Syrie. Et on sait que les frappes pourraient être reprises du dessus de la Jordanie. Après tout la Russie ne partage pas toujours les intérêts de l’axe dit de la Résistance : Israël peut éviter Lattaquié et reprendre ses frappes contre les cibles militaires syriennes ou alors utiliser des munitions à distance à longue portée, ce qui signifie que les patrouilles conjointes ne posent peut-être pas encore de problème majeur. »

La Russie a-t-elle roulé dans la farine la Syrie et ses alliés aux sein de l’axe de la Résistance à travers des patrouilles aériennes et terrestres au Golan occupé et sur la côte ouest, patrouille militairement « non pertinent » puisque en devant jamais débouché sur l’abattage d’un quelconque F-16 israélien ou le ciblage d’une quelconque infrastructure israélienne sous le feu balistique de la Syrie?

Ce n’est peut-être pas la bonne question laquelle serait plutôt celle-ci : la Russie a-t-elle rallié la stratégie de castration d’Israël telle qu’elle est pratiquée depuis 2021 par la Résistance, laquelle stratégie consiste surtout à harceler les forces US en Syrie de façon à ce que l’Amérique devienne elle-même un frein par dépit des actions guerres sionistes en Syrie?

À l’époque, les sources proches de celle-ci ont annoncé avoir retrouvé des débris des missiles Tomahawk sur les lieux de l’attaque et ont conclut que les Yankee agissaient sous couverture israélienne. La campagne anti Lattaquié n’échappe pas à cette règle, la côte ouest syrienne étant désormais le principal front russe contre l’extension de l’OTAN en Méditerranée orientale où l’enjeu énergétique est plus que vitale pour l’avenir de la présence russe en Europe. Peu d’observateurs est tenté par chercher à identifier les signes avant-coureurs de ce virage pro Résistance de la Russie dans le ciel de la région, jugeant à tort que la Russie de 2018 est la même que la Russie de 2022 et se passant ainsi et un peu facilement sur le bousculement des rapports de forces en faveur de la Résistance dans la région. À tort.

Le 3 janvier, juste au début d’une semaine historique marqué par un quasi festival balistique contre les forces d’occupation US basés à Deir ez-Zor et à Hassaké et en Irak qui a duré jusqu’au 9 courant, l’armée de l’air sioniste a perdu en plein nuit, un hélico de combat marine au large de Haïfa. Les censeurs militaires israéliens passés maîtres en art de falsification ont conclu à un « incident banal » bien que l’appareil transportant trois officiers de haut rang de l’armée de l’air israélienne, se soit abîmé en mer suite à une explosion et un fatal incendie, tout en ayant perdu le contact avec la tour de contrôle situé en plein base de « Ramat David», l’une des trois principales bases aériennes de l’entité.

Et les Russes, cet « incident aérien », une première à s’être produit à Haïfa, soit à quelques lieux des côtes syro-libanaises, leur a-t-il été étranger ou alors, leur armée de l’air, dont les radars ne laissent échapper aucun mouvement dans le ciel du Levant, en sait bien plus qu’elle n’a pas l’air ? Et si ce crash que les fuites russes affirment avoir été provoqué par un « drone aéronaval » n’était-il qu’un prélude à ce génial scénario dit « patrouilles aériennes Russie/Syrie » qui vise, à vrai dire à créer une zone tampon pro syrienne au-dessus du Golan occupé, propre à faciliter les attaques de drones et de missiles ?

L’actualité émiratie marquée par d’ingénieuses opérations hybrides drones-missiles est trop chargée en connotation anti israélienne pour qu’on ne pense pas qu’il y ait quelque chose comme une attaque-éclair anti-Israël qui se prépare. Et l’entité a peut-être bien tort de l’attendre depuis la mer Rouge alors même que la Méditerranée a elle aussi ses inattendus.

Dans son rapport, le Jerusalem Post revenait sur l’apparition là encore inattendue comme celle des MiG syriens au Golan du drone Shahed-136 lors des récents manœuvres iraniennes Grand Prophète-17 : « Ces drones, le CGRI en avait caché jusqu’ici l’existence mais voilà que ses images apparaissent dans les médias iraniens accompagnés de missiles balistiques de précision. Jamais les Iraniens ne les avaient mis en scène avec d’aussi forces détails. Ce sont des drones kamikazes flâneurs, largement présents à al-Jawf au nord du Yémen… Mais est-ce là leur unique base de campement ? Les Iraniens en ont montré cinq placées sur une plateforme à cinq étages qui leur servait de rampe de lancement et qui pourrait monter n’importe où sur un camion en plein désert de Homs ou au sud du Liban ou alors à al-Anbar dans l’ouest irakien. Pire cette étrangère à cinq étages est aussi remarquable à bord des vedettes rapides qui opèrent à la fois en mer Rouge mais aussi en Méditerranée. »

Et d’ajouter : «  Avant que le drone ne devienne une arme de combat iranienne, jamais les concepteurs américains n’en avaient utilisés de façon combinée. Cette innovation c’est l’Iran qui en réclame la paternité et qui l’a fait avancer au point d’en mélanger la navigation avec l’intelligence artificielle. On ne sait si ce mécanisme à cinq étages bénéficie d’un système à base IA toujours est-il que l’essaimage en est garanti. Les Iraniens disent que le drone a une portée de 2 000 km ce qui est beaucoup pour un UAV de petite taille mais si c’est lui, le drone qui a frappé le navire israélien "Mercer Street" en juillet, on pourrait les croire sur la parole, le Yémen se distant de plus de 1 700 km du golfe Persique. »

Le JP ne le dit pas mais ce le Shahed-136, drone à voilure triangulaire, équipé de moteurs à pistons avec un corps composite, et qui est capable d'absorber les ondes radar et qui possède dans son nez, un capteur radar qui s’allume environ une à deux minutes avant que l’engin n'atteigne la cible suivant des coordonnées géographiques préenregistrées dans son système de navigation recherche la zone cible, en l’identifiant après l'avoir verrouillé, et est même capable de corriger son trajet. Et il ne rate jamais son coup… Il ne l’a raté ni le 29 juillet en frappent le navire israélien "Mercer Street", ni le 3 janvier à Haïfa en s’attaquant au moteur gauche de l’hélico Atalet israélien… Avec une vitesse maximale de 250 km/h, un rayon de vol de 100 km, un plafond de vol de 14000 pieds (équivalent à 4267 mètres) et une durée de vol de 1 à 2 heures, il est vachement efficace pour nettoyer le ciel du Golan surtout quand il se met à cinq ou à synchroniser son coup avec des Migs ou des Sukhoi.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV