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"C'est fini drone VS F-16... les drones ont vaincu les F-16"

Abou Dhabi: fatale découverte d'Israël?!

48 heures après la seconde tempête balistique yéménite (Hurricane 2) qui a balayé d’un revers de main la méga base aérienne US, al-Dhafra, une première en 70 ans, après celle du 8 janvier 2020 du CGRI iranien contre Ain al-Asad en Irak, tempête qui ne s’est pas contentée d’al Dhafra s’abattant aussi sur les deux principaux aéroports émiratis à Abou Dhabi et à Dubaï que les Zayed croyaient naïvement avoir rendu «immortels», à la faveur d’un réseau de DCA Patriot-THAAD « optimisé par le duo Lockheed Martin/Elbit et ce, à base des leçons tirées de tous les revers-radars et d’interception subis en sept ans de guerre en Arabie des Salmane, un terrifiant constat se fait peu à peu le jour au sein des milieux militaires israéliens qui les poussent, en ce moment même à revoir en leur nette défaveur, les prévisions du commandant en chef du CentCom, le général McKenzie quand en janvier 2021, ce dernier reconnaissait à contrecœur devant le congrès, la fin dans le ciel du Moyen-Orient de la « suprématie aérienne » de l’US Air Force illustrée via un rapport de force qui place sur le même pied d’égalité les « petits drones surgissant du néant » made in Iran d’une part et les chasseurs et bombardiers US » de l’autre. Et c’est quoi ce constat cuisant qui du 17 au 24 janvier, soit un laps de temps de sept jours vient de s’imposer en toute acuité à l’entité ? En effet les drones de pacotille yéménites ont redéfini cette équation de façon à avoir le dessus sur les chasseurs et les bombardiers US/acolytes. Et les milieux militaires israéliens sont sous le choc :

« Cette frappe du 17 janvier où un cocktail drones-missiles à dominance dronesque a commencé à frapper les Émirats au large d’Abou Dhabi pour pénétrer en profondeur jusqu’à l’aéroport de Dubaï a été à la fois une frappe non seulement « audacieuse », mais aussi « très complexe »… les Émiratis ont eu trop de chance car sur quatre nuées de cinq drones ayant été lancées en direction des objectifs pétroliers, aéroportuaires, trois ont failli s’abattre à la fois sur le musée du Louvre, mais encore sur une cible ultra stratégique (la centrale nucléaire de Barakah ?!). S’ils ne les ont pas frappées, ces cibles, c’est que le hasard ne l’a pas voulu sinon ni les missiles intercepteurs émiratis ni ses radars n’ont été capables de les contrer, dit Uzi Rubin, se référant à des sources sécuritaires israéliennes anonymes. 

Et d'ajouter : « Au fait, c’est tout simplement sidérant de se voir figurer sur la liste des cibles prioritaires d’une pareille puissance (Ansarallah) qui a certes bénéficié quelque part de l’appui des Iraniens, mais qui a lancé la double attaque du 17 et du 24 janvier, à partir du territoire yéménite sur un trajet de quelques 1300-1700 jusqu’à Abou Dhabi et Dubaï. À ce rythme, les Houthis n’auront aucun problème à cibler le port de Eilat et la centrale de Dimona car à y regarder de près ils semblent s’être exercés à une telle frappe en sol émirati. »

Et le sioniste croit pas si bien dire. Entre l’aéroport de Eilat et le réacteur à plutonium de Dimona, il existe quelque 122 km de distance alors même que la centrale nucléaire de Barakah aux Émirats se distance de quelque 300 km de l’est de la ville d’Abou Dhabi, ce qui rend la tâche infiniment plus facile si les Houthis décidaient de balancer leurs combinaisons drones-missiles de croisière-missiles balistiques à l’assaut d’Israël. Et puis cette répartition drone-missile par le biais de quoi les Yéménites ont intelligemment joué entre la première et la deuxième « Hurricane » : le 17 janvier les Houthis entendaient visiblement cibler les réservoirs du pétrole, les pistes d’atterrissage des aéroports, d’où leur recours aux drones à sens unique, aussi redoutables et précis que des missiles de croisière car ils savaient pertinemment que ces sites-là sont moins bonnement protégés que des bases militaires.

Le 24 janvier, leur ciblage a impliqué surtout des engins balistiques car les Houthis voulaient mettre au défi le cœur de la DCA intégrée Israël-USA-Émirats à Dhafra, ce qui exigeait une combinaison missiles balistiques à combustible liquide « Borkan 3 »-drones ou les drones ne servent pas comme arme principale, mais subsidiaire dite réactive. C’est ce qu’on appelle des capacités « aérospatiales sélectives » à même de varier en fonction de la cible quand l’opérateur est sûr de la précision de ses frappes. Un peu comme les chasseurs bombardiers qui changent de charge, suivant qu’elle est une zone civile, une base militaire ou une infrastructure. Mais contre Israël, son port Eilat et sa centrale Dimona, les Houthis n’hésiteraient sans doute pas à sortir des cocktails encore plus étonnants. La réalité est qu’Ansarallah vient de prouver qu’il est capable de lancer avec précision des engins d’une portée de 2 000 km, ce chiffre fatidique lié au contexte de toute guerre contre Israël autant partie liée d’une façon, ou d’une autre avec l’Iran.

Mais cette qualité d’une armée de l’air régulière que tendent à prendre les drones houthis n’a pas été la seule révélation aux Émirats car à Musaffah, à Abou Dhabi et à Dubaï, les drones houthis ont fait déplacer un autre clivage en vigueur et à le tourner à leur avantage à savoir cette équation qu’ils avaient eux-mêmes, établi en septembre 2019 quand ils se sont abattus sur le réservoir de pétrole de Buqaiq et de Khamis à l’ouest de l’Arabie saoudite. Et comment ?

« Utilisés tels que les utilisent les Yéménites, dit Rubin, les drones iraniens ne peuvent plus être considérés comme des systèmes d'armes secondaires utilisés pour la collecte de renseignements ou la dissuasion, ni non plus comme des pièces d’arme « récréative ou passe-temps », propres à faire le remake de ce que Gaza a su accomplir en mai lors de l’Épée de Qods, soit la saturation de radars, leur aveuglement de façon à ce que les missiles atteignent avec une plus grande précision et furtivité leur cible. Ce ne sont plus des harceleurs militaires. Ces drones-là sont de vraie arme létale et c’est cela que les Yéménites viennent de nous le montrer. D’ailleurs cette tendance, de nombreux récents rapports diffusés dans les médias israéliens et américains et des propos des responsables israéliens, le confirment. »

Et d'ajouter :« Il en ressort que les États-Unis et Israël ont radicalement fait volte-face en ce qui concerne la menace des UAV de l’Iran et de ses mandataires. Ce sont là de réels contrepoids qui broient la suprématie aérienne des États-Unis et d’Israël. À Dhafra, trois escadrons Shaheen de F-16 D, trois escadrons de chasse Mirage 2000, et surtout cette puissante 99E unité du renseignement du Pentagone doté d’ un KC-10 Extender, d’un Lockheed U-2Northrop Grumman RQ-4 Global Hawk et surtout un Boeing E-3 Sentry (AWACS), avion de détection et de commandement qui fournit un commandement, un contrôle et des communications tout-temps avec son dôme radar, son radar à balayage numérique AN/APY-1 et AN/APY-2, lequel permet de surveiller la surface terrestre jusque dans la stratosphère, au-dessus de la terre ou de l'eau ont tous fléchi. »

C’est dire à quel point le concept de « Force aérienne » s’en trouve changé. On, ignore pour l’heure le type de drones yéménites utilisés, mais quand on se focalise sur l’arsenal iranien on y trouve de tout, de petits drones kamikazes aux prototypes ayant une endurance de 24 heures capables de transporter des charges de plusieurs centaines de kg, des drones Flying Wing ou des UAV capables d’attaque essaimée.

Un Mohajer-6 made in Iran, lui, est capable de tout : reconnaissance, surveillance aérienne, destruction avec une très haute précision de cible au sol en mer de nuit comme de jour. A ceci s’ajoutent des missions de surveillance des frontières terrestres, des régions côtières, de transport de charge militaire et tout ceci sur fond d’une capacité d’atterrissage et de décollage normale et urgent. Outre d’être équipée de missiles de croisière et de bombes intelligentes qu’une armée de l’air classique attribue à des bombardiers dans les cadres des missionnes de plusieurs milliers de dollars par minutes, Mohajer-6 a été équipé en 2021 d’un dispositif de guerre électronique, un kit composé de deux pièces TIAM 1400 et Taha-1400 d’un poids respectif de 5 et de 6 kg.

 TIAM 1400 est un système d’autodéfense UAV qui a la capacité de détecter et d’identifier les radars de surveillance et de guidage de l’ennemi. Ce système dispose de bandes de fréquences ayant la capacité de détecter divers types de signaux radar de surveillance aérienne et de transmettre intelligemment le signal reçu au perturbateur afin de le contrer. Quant à Taha 1400 : c’est un dispositif qui consiste en un système perturbateur de radars de surveillance aérienne de l’ennemi embarqué sur le drone. Ce système utilise des antennes directionnelles, couvre intelligemment une large zone d’opération et maintient la sécurité de vol de divers drones dans la zone ennemie. De plus, le poids léger du système à basse tension et sa capacité d’installation rapide et facile sont les points forts de Taha 1400.

C’est ces deux minuscules appareils qui interceptent les activités radars des de redoutables mastodontes du ciel que sont des U2 et des E-3 de façon à les perturber, puis neutraliser pour qu'ils ne voient ni les Samad-3 ni les Borkan-3. Le C2 terrestre des Mohajer-6 pourrait, lui, préserver son contact avec jusqu’à une portée de 200 km et l’appareil a également la capacité d’auto naviguer à GPS. Et sa portée, puisque c'est cela surtout qui a fait paniquer, atteint le chiffre fatidique de 2 000 km. Et en fait le troisième drone de l'arsenal de la Résistance après, Fotros et Shahed-129 à pouvoir percer Israël de partout au Moyen-Orient…

Uri Rubin a raison, aux Émirats, Ansarallah a imposé l'équation suivante : drones plus forts que chasseurs, bombardiers, avions de reconnaissance... 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV