A peine une semaine après la tonitruante "Hurricane yéménite" qui a soufflé sur Abou Dhabi puis Dubaï où une nuée de 20 drones "Samad-3" et une salve parfaitement synchronisée de quatre missiles de croisière Qods-2 et d’un missile balistique de type Zolfaghar ont visé tour à tour et au terme d’un trajet de quelque 1700 km, de vastes réservoirs du pétrole de la zone ICAD III de la méga cité pétro-industrielle de Mussafah, puis les hangars d’avions à l’aéroport d’Abou Dhabi avant de se diriger droit vers l’aéroport de Dubaï pour y bousiller une piste d'atterrissage et tout ceci, au mépris total de quelque 48 missiles intercepteurs de "THAAD" US et de 13 batteries de missiles anti missiles "Patriot" plus une couche de DCA à basse altitude Pantsir S qui, déployés entre la base US à Al Dhafra et les sites aériens émiratis, n’avaient même pas daigné de lever le petit doigt, Ansarallah a frappé encore et il a frappé plus fort : ce lundi 24 janvier à l’aube, la capitale émiratie qui se trouve en alerte maximale, a été à nouveau la cible d’une vaste attaque aux drones et aux missiles que l’épaisse couche de DCA américano-russe des Zayed ont échoué à contrer.
Selon des images qui envahissent la toile depuis quelques heures, des missiles se seraient abattus sur des cibles à la fois infrastructurelles comme le 17 janvier, mais aussi et c’est cela ce qui est parfaitement nouveau, des cibles militaires. Est-ce la superbe base américaine, Al Dhafra, située à 30 km d’Abou Dhabi, avec ses trois escadrons de F-16 Falcon, ses trois autres escadrons de Mirage 2000 plus sa brigade de l’aviation légère AS 550C et d’Apache qui aurait été visée ?
Un Al Dhafra qui abrite en outre, le QG de la base aérienne 104 de l’armée de l’air française et les unités de la dite coalition anti Daech, Chammal, laquelle coalition utilisait dans le temps cette base pour lancer des frappes non pas sur Daech comme prétendu, mais sur les unités de la Résistance irakienne à l’ouest de l’Irak ou encore à la frontière avec la Syrie ? Oui, selon le porte-parole des forces armées yéménites qui vient de le confirmer.
Ceci étant, l'opération balistique de ce matin a encore choqué non seulement parce qu’elle a visé les sites militaires outre les sites portuaires et on suppose même que les sites de la DCA émiratie plantés non loin d'Al Dhafra en feraient partie, mais encore parce que cette opération a eu lieu simultanément et avec une extraordinaire synchronie, avec une frappe à missile balistique-drone visant, elle, Jizan et Assir, port pétrolier et cité militaire au sud de l’Arabie des Salmane.
Vidéo: Jizan ciblé simultanément qu'Abou Dhabi et et Dubaï; 24 janvier/iswnews
Autres nouveautés ? Le général Yahya Saree, porte parole des forces armées yéménites vient de révéler tout à l’heure, c'est la proportion de drones et de missiles utilisés dans cette seconde Hurricane ansarallahi laquelle, à l’opposé de la première (17 janvier), a impliqué un plus de missiles balistiques ailés de type Zolfaghar que de drones kamikazes à sens unique Samad, Zolfaghar qui rappelons-le est un engin à propergol mixte d’une portée de 700 km et d’une vitesse de près de Mach 5 doté d’une ogive détachable, donc tueur de la DCA, allant jusqu’à 500 kg. Or ce n’est pas sans raison qu’Ansarallah a élargi dans son cocktail missilière, la part de missile contre drone, un missile très particulier qui outre sa haute précision et son système de guidage inertiel et satellitaire est diablement résistant à toute guerre électronique. S'il l'a fait, c'est qu'Ansarallah aurait cherché sans doute en changeant sa potion miracle à faire passer message.Lequel? Toute la semaine qui s’achève a été médiatiquement lourde en analyses atlantistes cherchant à inventer des excuses aux THAAD et aux Patriot émiratis qui, s'ils se sont avérés inaptes à la tache ce 17 janvier, c'était parce que "non conçu pour intercepter des drones".
Vidéo: l'échec du système THAAD à intercepter les missiles yéménites, 24 janvier/iswnews
La question est dès lors la suivante : en Arabie et depuis peu aux Emirats, la Résistance serait-elle sur le point de défier le mythe de la DCA intégrée made in US sur quoi l'armée US a fondé des décennies de bellicisme et de maximalisme? Ansarallah serait-il en phase de manifester d’insoupçonnées capacités de synchronisation drones-missiles à travers une opération qui s’est étendue ce 24 janvier de façon parfaitement spectaculaire entre Abou Dhabi d’une part et Jizan et Assir de l’autre, soit sur une zone " aérienne" de quelque 2500 km de distance qu’on croyait jusqu’ici être crucialement placé sous l’emprise non seulement de la DCA US mais encore sous celle de l’US Air Force ?
Au fait et tout comme le 17 janvier, l’aéroport d’Abou Dhabi a été ce lundi matin mis totalement hors circuit et continue de l’être, tous les vols ayant été annulés ce lundi jusqu’à nouvel ordre. Mais la fin de la DCA intégrée US n'est pas le pire dans cette histoire: le pire est qu'en l’absence d’une DCA multicouche terrestre conséquente qu’Abou Dhabi s’est constitué à coup de milliards de dollars et pendant des années et sur base de quoi il s’est lancé dans l’aventure sans lendemain de Shabwa, la DCA à base aérienne emiratie n’a pas non plus fonctionné ! Ni ce 24 janvier ni le 17. Et pourtant les 70 F-16 Block 60 Desert Falcon de la base d'Al Dhahra, ses 60 Mirage 2000 appuyés par un AWACS suédois à radar Eriye qui opère sur des plates-formes de vol telles que Saab 2000 ou Global Express passent pour être capables de chasser n'importe quelles « menaces aériennes entrantes » au quart de tour.
Surtout les F-16 émiratis qui ont été soumis à plusieurs optimisations pour être dotés de radars actifs à réseau flou et dont le nom "brillait" sans cesse dans la quasi totalité des manœuvres aériennes conjointes USA/Emirats/Israël de ces dernières semaines. A propos les Israéliens, ils devraient avoir ce lundi matin la tête de leur très mauvais jour, eux, dont les experts n'ont pas quitté toute la semaine les aéroports d'Abou Dhabi et de Dubaï pour tenter d'y colmater les brèches, d'y renforcer les foutus radars.
Vidéo: la DCA émiratie échoue à intercepter la salve de missiles-drones d'Ansarallah ce 24 janvier à Abou Dhabi/iswnews
Mais voici que l'Hurricane yéménite 2 vient de foutre en l'air une semaine d'intense effort de solidification de la DCA et surtout le débouché qu'elle aurait pu leur offrir en termes de boostage de la vente des pacotilles genre Dôme de fer. Mais ce n'est pas tout: l’échec israélien à consolider une semaine seulement après la première attaque balistique d'Ansarallah contre Abou Dhabi et Dubaï, les arrières des Zayed n'augurent rien de bon pour l'entité. Car soit dit en passant Abou Dhabi se trouve à équidistance du Yémen avec Eilat et cette tournure hebdomadaire que prennent les raids d'Ansarallah est tout sauf un effet du hasard.
En prenant pour cible d'une combinaison missiles et drones ce lundi à la fois les aéroports d'Abou Dhabi et de Dubaï plus la base d'Al Dhafra, Ansarallah retrace son coup anti-Israël futur et la défaite de l'entité à éviter "l'Hurricane 2" revient à dire à peu près ceci : le jour J, Eilat et les bases aériennes du Néguev seraient visés par des essaims de drones sur fond des salves de missiles s'abattant sur le QG du CentCom, au sud de Tel-Aviv et Israël ne pourras plus compter sur ses F-16 pour se défendre ni en lieu et place des missiles intercepteurs, ni pour rendre au coriace adversaire la monnaie de sa pièce. Pourquoi? Convenons-en : les Emirats encore du temps à se sauver d'une Hurricane 3 d'où cette légèreté parfaitement calibrée des Hurricane. Face à Israël les missiles et les drones ne le feront pas dans la dentelle et ce ne sont pas les F-16 qui pourraient y survivre.