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Première opération hybride de l'histoire en zone amphibie signée Ansarallah

De la fumée provient de l'explosion causée par l'attaque au drone d'Ansarallah contre des cibles aux Émirats arabes unis, le 17 janvier 2022. (Capture d'écran)

Entre le 19 septembre 2019, date à laquelle un essaim de 21 drones-missiles de croisière yéménite a pris d’assaut la raffinerie de Buqaiq à l’est du royaume saoudien, quitte à interrompre pour plusieurs jours puis perturber pendant des semaines le flux du géant pétrolier Aramco, et, ce 17 janvier 2022 où Abou Dhabi, capitale des Émirats de Ben Zayed, son plus ancien port Mussafah, et ses cinq superbes zones industrielle immatriculées ICAD I, II, III, IV, V avec leur aciérie, leurs multiples entreprises hi tech, leurs stands d’Audi de Porsche de Volkswagen puis son aéroport international, l’un des plus grands du monde fort de centaines de vols US/Occident/Israël-Golfe persique par jours a secoué sous le coup de trois missiles balistiques de type Zolfaqar , deux missiles de croisière ailés de type Qods 2  plus 20 drones Samad-3, il s’est passé très exactement trois ans et cinq mois, une très longue période en termes militaires. 

Et pourtant en ce deuxième lundi de l’an nouveau, marqué en outre par une "frénésie touristique" au royaume des Zayed, la frappe d’Ansrallah, en prélude de quoi il avait lancé plusieurs avertissements et mises en garde, a provoqué dans le camp d'en face, la même stupéfaction, le même sentiment d’impuissance, le même silence de DCA qu’en 2019.

Vidé: l'opération "Abou Dhabi"/RT 

Ceci dit et  à quelques vols d’oiseaux d’Abou Dhabi, la Ve flotte US qui a créé en septembre dernier une « Task Force 59 » spécialement chargée de « contrer en pleine mer les drones houthis » pour que ces derniers ne reproduisent plus le spectaculaire ciblage du 29 juillet du méga navire espion israélo-britannique Mercer Street, vient de mener un exercice naval conjoint, un de plus, destiné à exercer les « capacités de DCA-laser anti drone » que l’US Navy aurait inventée,  afin de barricader navires ports, aéroport, infrastructures … des cheikhs-alliés contre la Résistance.

Vidéo: la frappe du 17 janvier/Tasnim

Lors de ce fameux exercice tenu il y a quelques jours, le commandant en chef de la Ve flotte, Brad Cooper était même allé jusqu’à se payer une fantaisie  en lançant : l’US Navy développe "des armes laser sur des navires de guerre dans la région. C'est un domaine sur lequel nous travaillons de manière assez dynamique. Pour des raisons compréhensibles, je ne vais pas en parler juste vous dire que cette arme bien efficace capable d’assurer pleinement la « sécurité » maritime de la région, a réussi à intercepter et à détruire « avec succès » les drones ennemis » !

Ce mardi 18 janvier, le chef d’état-major emirati qui assistait,  par vidéo conférence à cette séance de bluffe signée Brad Cooper, devrait bien se maudire d’avoir cru l’Américain, de s’être douté de la  capacité « aéronavale » mille fois prouvée d’Ansarallah, d’avoir ignoré ses avertissements, et tout ceci, sur foi d’une simple annonce yankee qu’on sait être moins fondée militairement que médiatiquement, et surtout mue par cette urgence qu’il y a à maintenir en vie, une machine de guerre US vieillissante, archaïque, parfaitement déconnectée de la réalité des guerres post modernes, machine de guerre que la Résistance aurait enterré depuis longtemps, s’il n’y avait pas ces milliards de pétrodollars qu’on lui injecte à cadence régulière.

De la tonitruante opération du 17 janvier qui à la différence de l’attaque de 2019 contre Aramco, s’est déroulée dans une zone opérationnelle parfaitement amphibie, entendue entre le golfe Persique d’une part et le port et l’aéroport d’Abou Dhabi de l’autre –les prémices s’en étaient mises à manifester depuis quelque temps. Il aurait suffi que le malin Ben Zayed qui en ce début 2022 donne l’impression d’avoir été royalement roulé dans la farine puisque l’épicentre du combat s’est soudain déplacé de Riyad vers Abou Dhabi,  un effrayant changement de paradigme qu’il avait toujours su éviter en sept ans de guerre, ouvre bien les yeux : A Chabwa où par appât de gain, il a envoyé les brigades des Géants formés et entraînés au Néguev par les officiers israéliens, quatre attaques à coup de missile balistique Badr F ont éliminé ces derniers jours une grosse partie de son potentiel militaire à quoi s’ajoutent ces drones américains et chinois que la DCA d’Ansarallah chasse comme des mouches.

Comparé à l’intensité des frappes sur les zones civiles qui ne font que des pertes inutiles, le rapport de force s’avère en faveur d’Ansarallah. 

Puis cette affaire de « Rawabi », ce navire ultra sophistiqué avec officiers déguisés en membre d’équipage à bord sur quoi la Résistance yéménite a mis la main dans une mer Rouge infestée de navires de guerre, de porte-avions US/OTAN, n’était-ce le signal fort des capacités encore non dévoilées d’Ansarallah aussi bien en termes de combat naval que de renseignement ?

Aussi malin qu’il soit, Ben Zayed n’a pas compris qu’en saisissant « Rawabi », Ansarallah est sur le point d’élargir le champ de la riposte à la mer et qui dit la mer dit le port, et qui dit le port, dit les Émirats arabes unis.  MBZ ne l’a pas vu venir cette menace mais ses amis israéliens, si.

Et ce mardi, alors que le camp US/Israël pousse les Émirats à aller plus loin, et engager la riposte, les Israéliens, eux, se félicitent d’avoir éloigné, au moins provisoirement, les nuées de drones et de missiles « houthis » d’Eilat vers Abou Dhabi. Car, que soit dit en passant, ce qui aurait été découvert à bord de Rawabi, ne pourrait, selon des fuites, ne pas inciter la Résistance yéménite à agir directement contre la présence israélienne en mer Rouge.

Mais l’entité l’a-t-elle échappé belle définitivement ? Ce n’est pas sûr, rien qu’à suivre de plus, près le modus operandi de cette tonitruante opération hybride qui a impliqué trois types de missiles, balistique, de croisière et à sens unique ( drone), Zolfaghar, Qods 2 et Samad 3.

De toute évidence, ce serait la nuée de Samad-3, parfaitement synchronisé qui aurait ouvert la balle, un UAV de 3 mètres de long à moteur à piston avec une altitude de vol de 8000 m pour une portée de 1500 à 1700 km et une endurance de 5 heures largement suffisante pour faire les 1300 km de distance entre le Yémen et le golfe Persique. Samad-3 qui est capable de transporter quatre bombes à fragmentation de les tirer «  dans différentes directions ».

Vidéo: le missile de croisière Qods-2 

Selon des sources locales, le raid aurait commencé à quelques kms du port en mer où trois tankers auraient été visés avant que l’essaim ne se dirige vers la cité Mussafah puis vers l’aéroport d’Abou Dhabi où le Qods 1 missile de croisière ailé à guidage automatique et de très haute précision dont la portée potentielle est de 3000 kms aurait passé l’acte sur fond d’une salve de trois missiles balistiques tactique Zolfaghar à combustible solide, à ogive détachable, anti jimming qui se seraient abattus sur des cibles bien précises.

Le bilan serait de deux morts, ce qui démontre le succès de l’opération qui au contraire des frappes sauvages de cette nuit de Riyad sur Sanaa qui a fait 23 morts tous ces enfants, a touché avec une marge d’erreur de 10 à 20 m les cibles, les vols à l’aéroport d’Abou Dhabi étant toujours perturbé. La conclusion ? 100% de succès pour une offensive balistique hybride qui servira de tremplin tactique et technique au ciblage d’Eilat …

Photo: Les points d'impact des drones Samad-3, 17 janvier 2022/AP 

Et dire que les engins "houthis" ont percé pas moins de 24 sites de DCA US et qu’aux Emirats, ils se sont trouvés nez à nez avec le "Dôme de fer", "Barak" et autres supposés dispositifs que MBZ croyait capables de lui offrir la "sécurité" quand il a signé les accords d’Abraham. Même The Drive, revue militaire US se moque du « Churchill golfien » : «  Pas un F-16 ni F-15 n’a été foutu d’intercepter et d’abattre les engins houthis bien que l’armée de l’air émiratie se trouvait en état d’alerte… »

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SOURCE: FRENCH PRESS TV