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Les USA ont été chassés du ciel du Moyen-Orient à coup des drones. Mais le pire nous attend ( The Economist)

Ces dernières années, l'Iran a mené de vastes recherches dans le domaine des drones. ©Reuters/Illustration

« Les Américains se sont habitués à posséder le ciel, mais nous n’avons plus de supériorité aérienne sur le terrain », déplore une source militaire américaine de haut rang.

Le journal The Economist a publié récemment un article portant sur la réussite de l’Iran à mettre fin à la supériorité aérienne des Etats-Unis dans la région grâce à ses drones. « Pourquoi les drones deviennent-ils les armes de choix de l’Iran ? », s’interroge The Economist.     

Le journal écrit : « Les drones deviennent rapidement l’arme de guerre asymétrique préférée de l’Iran, déconcertant ses ennemis et modifiant l’équilibre des pouvoirs dans la région. Certains de ces drones ne sont pas les machines sophistiquées exploitées par l’Amérique, comme le Predator et le Reaper. Ils ne ressemblent pas non plus aux drones de combat israéliens et turcs qui ont permis à la République d’Azerbaïdjan de vaincre les forces arméniennes au Haut-Karabakh l'année dernière. »

Aaron Stein, chercheur au « Foreign Policy Research Institute de Philadelphie », dit : « Il s’agit parfois de machines très efficaces fabriquées avec des composants disponibles dans le commerce, mais l’Iran apporte également des améliorations, notamment grâce à la rétro-ingénierie de drones capturés, tels que le furtif RQ-170 américain. »

Ces dernières années, l’Iran a développé ses recherches dans le domaine des missiles balistiques, des missiles de croisière et des drones.

Le journal ajoute : « Comme les véhicules aériens sans pilote des pays avancés, les drones iraniens sont utilisés à la fois pour la surveillance et les frappes (notamment contre les navires). Le drone lui-même peut être une bombe guidée, volant tout droit vers la cible et explosant comme un kamikaze robotique. L’Iran se passe des liaisons satellitaires qui permettent aux forces occidentales de contrôler des drones de l’autre côté du monde. Au lieu de cela, ses drones sont généralement dirigés via des commandes radio en visibilité directe ou peuvent se guider eux-mêmes avec des appareils GPS du type de ceux utilisés pour les machines de navigation par satellite. »

L’Iran atteint une grande portée en distribuant des drones (ou les techniques pour les fabriquer) à ses alliés à travers le Moyen-Orient, couvrant ainsi de grandes zones de la Méditerranée au golfe Persique. Les drones sont souvent livrés en kits et assemblés localement avec une aide minimale de l’Iran, prétend Aaron Stein.

Le mois dernier, un avant-poste américain à al-Tanf en Syrie a été touché par cinq drones guidés par GPS. Personne n’a été blessé -les Américains ont apparemment reçu un avertissement et sont sortis du danger- mais les responsables américains ont ensuite accusé l’Iran et l’administration Biden a imposé des sanctions aux personnes et aux entreprises associées au programme de drones.

« Les Américains se sont habitués à posséder le ciel, mais nous n’avons plus de supériorité aérienne sur le terrain », déplore une source militaire américaine de haut rang. De plus, les drones révèlent la vulnérabilité d’installations vitales dans toute la région. En 2019, plusieurs drones ont frappé les installations pétrolières de l’Arabie saoudite à Abqaiq et Khurais, interrompant pendant un certain temps environ la moitié de la production pétrolière du pays.

Les Houthis du Yémen, alliés à l'Iran et qui se battent contre une coalition dirigée par les Saoudiens depuis 2015, en ont revendiqué la responsabilité. Cependant, des sources militaires occidentales pensent que les drones ont été envoyés d’Irak, ou peut-être même d’Iran.

Israël, pour sa part, est aux prises avec des drones depuis 2004, lorsqu’un drone de fabrication iranienne a survolé le pays sans être intercepté.

Le Hezbollah libanais a ensuite diffusé des images de l’événement. Depuis lors, Israël a intercepté une douzaine de drones, dont un qui semblait se diriger vers le réacteur nucléaire israélien de Dimona en 2012.

En tant que pays qui a été le premier à utiliser des drones jetables et suicides pour détruire les défenses aériennes arabes dans les années 1970 et 1980, Israël est parmi ceux qui travaillent le plus dur pour se défendre contre eux.

Israël a eu recours à tout, des chasseurs F-16 au système anti-roquettes Dôme de fer, mais Tel-Aviv recherche de meilleurs moyens anti-drones.

Les drones peuvent être difficiles à détecter, car ils sont souvent petits, volent à basse altitude et lentement et ils peuvent ne diffuser aucun signal. « Ils se perdent dans le fouillis », note un responsable d'Israel Aerospace Industries, une entreprise publique qui a développé des systèmes anti-drone.

En outre, abattre les drones peut causer des dommages au sol, en particulier dans les zones bâties. « La défense face aux drones est une action coûteuse, car les pays ont un grand nombre d’installations à protéger », a déclaré le responsable.

Il souligne la propagation des réseaux de téléphonie mobile 5G qui pourraient donner la possibilité de contrôler les drones à distance, comme des liaisons par satellite. « C'est une course aux armements folle, car les possibilités technologiques d’utilisation des drones continuent d’augmenter. »

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV