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Le coup d'al-Tanf va au-delà de l'expulsion d'Israël ; c'est un front anti OTAN/anti US qui prend corps impliquant la Russie .

Le drone iranien Kaman-22 (Capture d'écran)

Pour la première fois depuis le 20 octobre, date à laquelle la base semi secrète de l’armée de l’air israélienne, al-Tanf, nichée depuis 2016 au fin fond du désert de Homs et entourée de l’une des DCA les plus lourdement équipées de l’US Air Force, a été pris pour cible de l’une des opérations "hybride" et "multifront" les plus militairement et géo-stratégiquement pertinente de la Résistance, opération dont la nature à la fois « coordonnée et indirecte », comme l’a reconnu le porte-parole de la coalition US, a fait soudain monter d’un cran la panique US-Israël au point qu’un exercice de routine EuCom-CentCom, dit "Blue Flag", a pris soudain une ampleur folle pour se transformer en deux manœuvres d’envergure quasi parallèle sur le front Nord et Sud israélien, combiné à un exercice naval US-Israël à Eilat puis à une démonstration de force des bombardiers stratégiques nucléaires B1 au détroit d’Hormuz, dans le golfe Persique, près des côtes iraniennes, mais encore en mer Rouge jusqu’au canal de Suez, un important convoi militaire US a atteint al-Tanf. 

Quelques 26 véhicules et camions chargés d'armes, de munitions et de matériel logistique que l’US Army a expédié depuis les stocks d’armes, de Radar et de missiles intercepteurs américains dans le nord de la Jordanie, pour remettre visiblement sur les rails ce que la Résistance a bousillé le 20 octobre.

Mais dans quel objectif ? Une première lecture voudrait qu’on se pencherait sur ce que l’axe US-Israël a perdu lors de cette tonitruante opération contre al-Tanf, et qui reste évidemment un secret, mais un secret de polichinelle, dans la mesure où les deux frappes aériennes israéliennes anti Syrie qui ont suivi le coup de 20 octobre, l’une visant ad-Dimas à l’ouest de la capitale, l’autre, Zakia dans la banlieue de Damas, tous deux l’entité les a lancé depuis le nord, ce qui laisse penser qu’il a perdu totalement ses relais à al-Tanf. Le fait que le Pentagone ait choisi les bases situées dans le nord de la Jordanie, plutôt que de faire passer un convoi par le trajet Irak-Syrie avec son point de passage désormais largement déstabilisé d’al-Waleed du fait de l’action des forces anti US qui vise invariablement les convois yankee, continue à étayer cette hypothèse.

Au fait, et selon les toutes dernières informations, c’est bien plus que quelques dortoirs qui sont partis en fumée à al-Tanf : les fibres optiques et les radars, responsables de relais satellites auraient été littéralement calciné après le passage de cet essaim de drone qui outre les fameux Shahed-171 (Tonnetrre) drone kamikaze à aile delta, aurait compté en son sein le Kaman-22.

C’est un magnifique et inouïe Reaper-Predator made in Iran, à mi-chemin entre MC-1 et MC-9 américain, avec une portée de 3 000 km, et spécialisé dans la guerre « hybride » puisqu’étant le premier drone iranien à être équipé simultanément d'une combinaison de systèmes de reconnaissance, d'armes et de guerre électronique. Avec la capacité de transporter 300 kg d’équipement et de dispositifs cameras d’écoute, c’est carrément une base d’espionnage planté dans le ciel. Vu son altitude de vol de 6 km, il est le meilleur pour opérer dans un environnement bourré de radar et d’hélicoptères comme l’est al-Tanf.

Les sources affirment ne pas savoir si le bousillage des relais de contrôle et de commande à al-Tanf aurait été le seul fait des drones kamikaze ou des missiles lancés à partir de Kaman-22. Toujours est-il que le train d’atterrissage en est de type fixe, et embarquent quatre bombes guidées Sadid et deux bombes planées Balaban, non loin d’une tourelle de capteur électro-optique sous le nez et un pod de liaison de données - monté sur repère central sous le fuselage. Évidemment il s’agit de relais satellite qui en l’absence de satellite ami, le jour de l’opération aurait surtout servi à détruire les relais satellite ennemi.

Mais le convoi militaire américain parti de Jordanie à destination d’al-Tanf pourrait bien mériter une lecture encore plus approfondie à la lumière de ces annonces particulièrement croisés des Russes et des « Hezbollahis » qui devraient à l’heure qu’il est surprendre plus d’un à Tel-Aviv et à Washington. Interrogé par la média syrienne ce jeudi le numéro deux du Hezbollah, Naïm Qassem, a pris le monde occidental de court en faisant part de la disponibilité de la Résistance à envoyer des « renforts » en Syrie : 

Vidéo: drone Kaman-22 

« Les relations entre Damas et le Hezbollah son excellentes et va de mieux en mieux… Au fait, cette victoire en Syrie face aux États Unis, prouvent une chose : les Américains ont perdu bien qu’ils aient tenté mille et une voies pour gagner… cette attaque contre al-Tanf a été évidemment l’œuvre des forces de Résistance en présence… Les liens du Hezbollah avec la Syrie ont été sacralisés par tant de sang sacrifié en commun. Une bonne partie de nos combattants ont regagné le Liban mais la guerre n’est pas terminée en Syrie et ils seront de retour dès que le contexte des combats l’exigera... La guerre n’est pas terminée en Syrie. »

Personne n’a douté que l’allusion de Qassem va droit non pas à Idlib ou Tel-Riffat où le Sultan Erdogan, largement affaibli par tout ce qui lui tombe dessus, ne fait que singer les guerrier et que bomber le torse mais à al-Tanf ou plus largement à la Syrie orientale où il est désormais question d’en venir au bout de la présence US. Idem pour ces propos tenus à peine quelques heures après ceux du haut cadre du Hezbollah par l’ambassadeur russe à Damas, Alexandre Esimov, qui commentant la frappe du 3 novembre d’Israël contre Damas a voulu couper court avec les colportages médiatiques israéliens en soulignant ceci à TASS :

« Les frappes de missiles récurrentes par Israël sont alarmantes. Ils ciblent souvent les faubourgs de la capitale syrienne Damas. Il y a eu des cas où des explosions ont ravagé des zones résidentiels. Les raids israéliens constituent également une menace directe pour les avions de ligne civils survolant la Syrie… la vie ne reviendra à la normale en Syrie qu'une fois que le gouvernement de Damas aura eu la possibilité de mener des opérations antiterroristes à part entière dans l'ensemble des territoires syriens et que les forces étrangères hostiles auront cessé de s'ingérer dans les affaires intérieures du pays... Les menaces terroristes n'ont pas encore été éliminées. Ils mettent en péril toute la Syrie, et Damas en particulier

Plus d’un analyste verraient à travers ce désaveu cinglant à l’adresse des Etats-Unis et d’Israël de l’ambassadeur russe une étape supérieure de combat qui s’ouvre en Syrie, celle de l’expulsion des Etats-Unis, les sous fifres turc et israélien, subissant en ce moment des pressions parfaitement sans précédent :

Au nord, la Russie vient de transformer la base d’hélicoptère de Qamichli à une véritable base tactique à coup de S-400 et de Su-35, deux éléments de son arsenal stratégique dont la projection irait jusqu’à l’Irak voisin. Au sud, Deraa est retombée, après plus de 10 ans d’emprise israélienne entre les mains de l’armée syrienne et le Hezbollah et ce, sur fond d’un ciel syro-sud libanais placé sous protection rapprochée des radars et des missiles intercepteurs iraniens, lesquels missiles ont poussé l’entité à se ridiculiser et à chercher à faire passer, le 30 octobre à ad-Dimas un missile anti blindé pour un missile sol-sol, et ses F-16 à renoncer à al-Tanf…

Visiblement c’est à l’émergence d’un QG aérien et balistique et "dronesque" anti US-anti OTAN grandeur nature que la Russie et la Résistance travaillent désormais, les sous-fifres israélo-turc ne pesant plus grand-chose. Reste à savoir à quand une première salve de missiles sol-sol ou un premier essaim de drone « Shahed » ou « Kaman-22 » s’abattra sur Israël pour que ce dernier comprenne que le jeu est terminé et que les convois US qui fuient l’Irak ne pourraient lui être de grand secours en Syrie, ni Abdullah II et ses bases exposées, ainsi qu’il l’a reconnu il y a quelques mois de cela sur CNN lor de son voyage, aux drones de la Résistance." Signe des temps les récents exercices aériens "intégrés" que l'Iran a organisé à travers tout son territoire et qui ont impliqué pas moins que cinq bases aériennes du pays, les drones ont fait un tabac : des Kaman-22 équipé de bombe intelligente Qaem 5, ayant ciblé avec précision des cibles situées à 20 km de distance et ce, sur fond d'opération de reconnaissance menées par les drones qui envoyaient les images en ligne aux centres de commandement et de contrôle du pays. Et la prochaine attaque contre al-Tanf, la Russie y sera-t-elle de la partie? 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV