Est-ce à un coup d’État que songe désormais l’Amérique en Irak ? À regarder de plus près, il ne lui reste aucun autre choix pour maintenir sa présence dans un Irak qui a vécu une première semaine de juillet marquée par des raids antiaméricains croisés, répartis entre les attaques à la bombe improvisée ciblant les convois logistiques US, celles visant à coup de missiles et drones les trois fameuses bases aériennes que sont Ain al Asad, Harir à Erbil et Ambassade-Base dans la zone verte et qui par malheur pour les Américains, ont fini soudain par déborder les frontières syriennes et par viser droit au cœur les plans pétroliers US au Levant à savoir leurs sites de pillages de l’or noir syrien à al-Omar et à Conoco.
Mais les plus avertis ont écarté cette piste dans la mesure où Kazemi n’est plus trop en odeur de sainteté auprès des Yankees depuis qu’il a assisté le 25 juin à la parade militaire des Hachd à Diyala où ont été exposés drones, missiles, chars et blindés avec quoi les occupants américains sont attaqués régulièrement dans leurs nids ou vont être attaqués s’ils continuent à s’obstiner et à refuser toute idée de départ. Au fait, jeudi, une délégation américaine dépêchée à Bagdad l’a très clairement réaffirmé à ses hôtes irakiens, l’Amérique ne veut faire place nette, ne veut quitter l’Irak et qu’elle est même prête à aller à la confrontation si la Résistance continue à la pousser vers la sortie.
En effet, et alors même que ce vendredi, et à l’issue de ses entretiens avec le PM, le coordinateur spécial de Joe Biden pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Brett McGurk, continuait à raconter ses salades à qui voulait bien l’entendre, et affirmait que « le retrait US se fera par étape », le site web militaire russe Avia.pro rapportait une première manifestation d’une DCA russe dans le ciel de l’Irak. Décidément McKenzie a raison : outre le fait d’avoir perdu le ciel de l’Irak comme champ d’action de l’US Air Force, ce ciel devient un méga désaveu pour les missiles Patriot, C-Ram qui outre de se montrer totalement incapables de « protéger » les troupes, devraient se faire à l’idée d’avoir sous leur nez une DCA russe opérer contre leurs alliés : le système de défense aérienne russe ZRPK Pantsir-S1 a abattu ainsi et pour la première fois un drone turc Bayraktar TB2 dans le nord de l’Irak.
Le système Pantsir-S1 irakien, armé de deux canons bitubes de 30 mm capables de tirer 5 000 projectiles par minute et de 12 missiles d’une portée de 20 km et dotés de radar de détection et de suivi des cibles et peut réaliser un tir de précision en mouvement, a donc eu la peau des drones du Sultan et on parie que la Russie y a contribué depuis Qamichli où elle détient une base aérienne équipée de radars S-400. Avia. pro écrit : "Entre 2013 et 2014, la compagnie Rosoboronexport, en charge des exportations d’armements russes, a conclu avec Bagdad des contrats de fourniture de matériel militaire aux contingents irakiens, dont notamment des chasseurs Su-25, des lance-roquettes multiples TOS-1, des hélicoptères d’attaque anti-blindés Mi-28NE et Mi-35M, des systèmes portatifs de défense antiaérienne Igla-S (aiguille, ndlr), et entre 24 et 42 véhicules de tir Pantsir-S1. Selon les médias russes, le montant total des contrats s’élève à 4,2 milliards de dollars. Cette activation de Pantsir pourrait n’être qu’un prélude à l’apparition du S-300 ou S-400 dans le ciel irakien ».
Vidéo : un drone Bayraktar abattu par un Pantsir irakien.
Et bien tout ceci aurait-il conduit Washington à frôler l’idée folle d’un coup de force ? Possible, Washington n’ayant visiblement pas tiré la leçon nécessaire de tous les coups subis ces dernières semaines au niveau de ses réseaux de renseignement, frappés de plein fouet à travers les raids aux drones anti-CIA, anti-Mossad.
Le commandant de Saraya al-Salam, Abou Hassan al-Halafi, a ordonné aux bataillons sous son commandement d’être pleinement préparés, pour exécuter tout ordre extraordinaire de Moqtada al-Sadr, chef du courant de Sadr. Mckenzie devra faire un nouvel aveu : « Outre l’US Air Force et les Patriot qui ont perdu dans le ciel de l’Irak... la CIA aussi, ressemble de plus en plus en Irak, à une machine sans roue ».