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Cette roulette russe que la Résistance yéménite tient sur la tempe des Saoudiens et Emiratis?

Tir d'un drone suicide d'Ansarallah sur une cible dans le territoire émirati. IRIB

Alors même que du lobbing en lobbing l'axe Tel-Aviv/Abou Dhabi  cherchent à arracher un blaclistage d'Ansarallah aux Etats Unis, la Résistance yéménite continue d'une main de maître à faire avancer ses pions dans la zone ultra stratégique de la mer Rouge. Déjà, les informations ont fait état des appels de détresse lancés depuis Riyad à l'adresse du Hezbollah appelant à ce que ce dernier se porte médiateur et engage au nom de l'Arabie saoudite et les Emirats (!!) lers pourparlers de cessez le feu avec Ansarallah. C'est dire à quel point la trouille règne à Abou Dhabi, et à Riyad de revoir la Résistance se lancer dans l'un de ces triades balistiques dont seul il a le secret, quitte à ramener dixit, le général Yahra Saree, " les cheikhs à leur age de désert". Mais parallèlement à cette demande de médiation que le Hezbollah semble avoir accepté, Riyad étant totalement absent du   discours du 16 février de Nasrallah, Ansarallah lui à son propre projet qui continue à se servir royalement des capacités balistiques croissantes de la Résistance.

 Selon la chaîne Al-Massireh, la défense aérienne de l'armée et des Comités populaires yéménites a abattu un drone-espion de la coalition d’agression saoudienne, 14 ème depuis a peine quelques semaines.  Selon le rapport, il s'agit d'un drone-espion CH4 de fabrication chinoise qui a été abattu dans la région de Haraz, dans la province de Hajjah, (nord-ouest du Yémen) où les combats font rage et où Riyad vient de subir de plein fouet une percée inattendue d'Ansarallah qui permettrait à ce dernier d'avoir un droit de regard direct non seulement sur le ciel du sud saoudien comme toujours mais aussi sur son sol, ce qui veut dire que les convois militaires saoudiens et pareillement ceux appartenant à la coalition US/GB/Israël se retrouveraient désormais en danger.

Un peu comme cette zone très spéciale qu'est la frontière syro-irakienne où aucun convoi militaire US ne peut traverser depuis maintenant deux ans sans craindre d'avoir à subir une ou deux ou plusieurs bombes improvisés quand ce n'est pas des roquettes et des drones. Mais l'emprise d'Ansarallah sur le ciel de Maarib et désormais sur le ciel et les principales autoroutes allant vers le sud de l'Arabie n'est que la pointe de l’iceberg de cette nouvelle phase qui vient de commencer dans la plus inégale des combats de toute l'histoire et qui vise à acculer Riyad et Abou Dhabi dans leurs derniers retranchement et partant, leurs parrains occidentaux aussi.

Disons que près de trois mois de campagne sanguinaire aérienne avec son cortège des centaines de morts civils semble avoir eu l'effet totalement inverse. Une récente vidéo publiée par Ansarallah et qui ne date que de deux jours met en scène la phase du lancement des drones Samad-3 lors des récents raids menées contre Abou Dhabi et Dubaï. Cette démarche vise évidemment à faire comprendre au camp d'en face que la puissance balistique yéménite est autochtone et que n'en déplaise au chef du CentCom, elle n'est ni iranienne ni Hezbollahi. D'ailleurs le fait que Riyad en est venu à frapper à la porte d'Ansarallah en porte la meilleure preuve.

Mais il y a plus : En publiant ces images, Ansarallah  discrédite d'emblée les allégations de la coalition saoudienne selon lesquelles il aurait utilisé des lieux et des aéroports civils (en particulier l'aéroport de Sanaa) pour frapper des cibles en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis. Ou ce qui revient au même, ces contrées désertiques et montagneux qui servent de ramp de lancement aux Samad-3 ou à des Zolfaghar, le Yémen en compte beaucoup, ce qui signifie que ses entrepôts d'armes et de missiles sont partout présents, inatteignables, irréfragables. Ou encore que les tempêtes balistiques se poursuivront encore pour longtemps si Riyad et Abou Dhabi ne se décidait pas de trancher entre le suivisme pro US/pro Israël et leur survie.

Et c'est là que la Résistance yéménite joue le troisième temps de ce plan : alors que Riyad/Abou Dhabi sont placé face au dilemme Chabwa/Maarib ou leur sécurité, les responsables de Sanaa ont fait part de leur décision de remettre un plan de paix au Yémen à Moscou. Pour rappel, la Russie cherche à jouer le rôle de médiateur entre Sanaa, Riyad et Abou Dhabi dans l’espoir de mener à bien la guerre yéménite. Le porte-parole d'Ansarallah, Mohammad Abdel Salam, a déclaré : « Par l'intermédiaire de l'ambassadeur de Russie à Sanaa, nous avons soumis à la Russie notre proposition visant à alléger les souffrances du peuple yéménite et à préparer le terrain propice pour le rétablissement d’une paix durable sous l’auspice des Nations-Unies. »

A quoi joue Ansarallah? à faire passer un message à l'Est. Outre la Chine qui devra penser à deux fois avant de tout miser sur un Djibouti qui participe actuellement à un exercice naval US/Cie éminemment anti-Chine, il y a la Russie qui devra peut être elle aussi finir par opter pour une nouvelle approche vis à vis de la question yéménite. Certes les Sudistes ont été un temps les alliés de l'URSS mais soumis aux diktats des Emirats, ils n'iraient sacrifier leurs intérêts pour la Russie. La Méditerranée orientale où la Russie préserve une forte présence n'est pas si loin de la mer Rouge. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV