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Retour aux fondamentaux, l'attaque aux roquettes tactiques contre la base aérienne "Balad" au nord de Bagdad

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des débris de missiles balistiques sont vus après une attaque sur la base aérienne d'Ain al-Asad en Irak. ©Anadolu

Ces derniers jours, six attaques contre les convois logistiques US ont eu lieu en Irak dont la dernière vient de se produire il y a 24 heure  à Babel, dans le sud. Ces attaques consécutives qui semblent d'ailleurs parfaitement coordonnées avec l'actualité trop anti américaine en Syrie orientale ont poussé les Yankee à ramener leurs convois d'Irak vers la Syrie dans la hâte et précipitation.  La chaîne Telegram Sabereen News et certains réseaux sociaux ont rapporté ce mercredi 1er décembre à l’aube que le bruit d’une explosion avait été entendu dans la base aérienne d’al-Balad des États-Unis. Selon une autre dépêche, hier mardi, un convoi logistique US a fait l’objet d’une attaque des groupes de résistance dans la province de Babel. Il s’agissait de la 178e frappe de la Résistance irakienne contre des convois logistiques de l’armée américaine, depuis début 2021. De même, 43 de ces attaques ont été menées contre les convois et les positions des occupants américains dans le gouvernorat de Babel. Mais ce n'est pas tout: pour la première fois depuis le mois de juin, les sources pro Résistance ont rapporté ce jeudi une attaque aux missiles tactiques contre la base aérienne que les USA continuent à occuper à Balad au nord de Bagdad. L'information est parcellaire, mais elle confirme une tendance à l'approche du 31 décembre date du vrai-faux retrait US, la Résistance revient à la charge. 

En effet, certains médias rapportent que Washington a l’intention d’utiliser les élections irakiennes afin de créer une couverture politique pour la présence de ses forces de combat en Irak et d’y rester, contrairement à ses promesses.

A l’approche de la date limite du retrait des forces américaines d’Irak, certaines sources soulignent que les Etats-Unis s’efforcent de maintenir leur présence en Irak par le biais des élections dont les résultats ont été manipulés, selon certains partis irakiens.

Le journal libanais Al-Akhbar s’est penché dans un article sur cette question et a écrit que la crise des résultats du scrutin en Irak avait changé les calculs de toutes les parties dont les occupants américains. En effet, les Etats-Unis ont décidé de maintenir l’ensemble de leurs 2500 militaires en Irak après l’expiration de la date limite fixée au 31 décembre, que ce soit sous forme d’une mesure en violation de l’accord conclu avec le gouvernement de Mustafa al-Kazemi ou en raison de l'existence de clauses secrètes dans l'accord dont le Premier ministre irakien et son équipe de sécurité de négociation n'ont pas informé les Irakiens. D’après Al-Akhbar, la justification évoquée pour le maintien des troupes US en Irak s’inscrit dans « la lignée de la même histoire de victoire » contre Daech ; un Daech qui a déjà été considérablement affaibli. Dans le même temps, il y a une autre justification que Washington a trouvée dans le résultat des élections irakiennes, qui n’a pas encore été rendue publique, car le résultat de l'élection fournit une couverture politique aux forces américaines en Irak qui profite à la fois aux USA et à leurs alliés régionaux.

Ce n'est plus un secret pour personne que les États-Unis cherchent un prétexte pour rester sur le sol irakien afin de changer l'équilibre régional, notamment vis-à-vis de l'Iran, d’autant plus que l’occupation de l’Irak est liée à la présence de 900 soldats américains qui coopèrent avec les miliciens kurdes de FDS (Forces démocratiques syriennes) à l’est de l’Euphrate. Al-Akhbar précise que l’objectif de la présence de ces 900 militaires américains en Syrie est d’empêcher l’armée syrienne de prendre le contrôle du nord-est syrien. Par ailleurs, les USA veulent préserver la base d'al-Tanf dans le sud-est du pays ; une base qui sert à dissiper les inquiétudes de Tel-Aviv à propos de la présence des forces de l’axe de la Résistance en Syrie.

« Par conséquent, on voit que les nouvelles attaques de Daech ont lieu à un moment suspect, conformément à l'un des objectifs politiques des occupants américains. Car l’organisation terroriste a lancé une attaque il y a deux jours en pleine crise sur le retrait des forces américaines, qui a entraîné la mort de cinq éléments peshmergas dans la région du Kurdistan irakien. D’autre part, Daech a de nouveau repris ses activités terroristes dans la province de Diyala à proximité des frontières iraniennes ; la même province à travers laquelle l’électricité est exportée d’Iran vers l’Irak », ajoute le journal. Le gouvernement irakien a annoncé à toutes les parties concernées que le retrait des troupes américaines d'Irak serait inclusif et que le démantèlement des deux bases d'Aïn al-Asad à l'ouest et d’al-Harir au nord de l'Irak était décidé.

Selon l’article, le rapport trimestriel américain a également indiqué que Daech s’est affaibli, mais que le groupe terroriste reste une priorité de sécurité nationale US dans la région. « Les Etats-Unis et leurs alliés au sein de la coalition resteront un élément clé du succès continu de cette coalition contre Daech, parce que les activités de Daech à la frontière syro-irakienne sont préoccupantes », indique le rapport.

Le rapport précise également que malgré la diminution du nombre d'attaques de Daech, dans certains cas, l'organisation terroriste a mené des attaques complexes et inhabituelles qui étaient à un très haut niveau de maturité opérationnelle. En ce qui concerne, les attaques terroristes de Daech sur le sol syrien, le rapport américain souligne que « les États-Unis conserveront environ 900 soldats et la mission de coopération avec les Forces démocratiques syriennes en vue de vaincre Daech n'a pas changé. La groupe terroriste renforce sa présence dans le désert syrien afin d'augmenter ses activités dans ce que la Defense Intelligence Agency appelle la prochaine étape de l'insurrection ». À la suite de ce rapport, le groupe de résistance Kataib Sayyid al-Shuhada en Irak a commencé à inscrire des volontaires pour combattre les forces américaines après le 31 décembre. Son porte-parole, Kazem al-Fartousi, a déclaré que le groupe avait jusqu'à présent reçu 45 000 appels téléphoniques de personnes désireuses de combattre les forces américaines, dont certaines avaient déjà participé à la lutte contre Daech.

Kataib Sayyid al-Shuhada, qui entretient des liens étroits avec le groupe de résistance Hezbollah Kataeb en Irak, a été créé en 2013 dans le but de combattre aux côtés de l'armée syrienne. « Tout porte à croire que les Américains ont tendance à ramener l’Irak de plusieurs années en arrière pour que ce pays devienne un terrain de combat anti-Iran pour les Etats-Unis eux-mêmes et leurs alliés régionaux, en particulier l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis », ajoute Al-Akhbar. Le résultat des élections et la profonde fissure post-électorale ont balisé le terrain à l’intensification des ingérences US dans les affaires intérieures de l’Irak, conclut le journal.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV