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Hub gazier méditerranéen de Poutine, la Syrie, le Liban, l'Algérie y sont déjà

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Exercices conjoint Russie/Syrie, octobre 2022/cap

Au terme de 8 semaines très lourdes en termes de manœuvres militaires qui ont mobilisés les forces de Tigre, la garde nationale ainsi que la 4e division de l’armée syrienne conduite par la personne de frère du président Assad, exercices marquées par des étapes particulièrement significative et très rarement vu ces 10 dernières années comme le débarquement de troupes, et des parachutistes, les exercices de tirs de missiles tactiques entre autres, l’armée syrienne et la Russie ont lancé ce vendredi 14 octobre une manœuvre navale tactique au port de Tartous, manœuvres coïncidant étrangement avec ce qui pourrait être qualifié de premier investissement sérieux de la Russie dans le secteur gazier syrien. 

Or ces évolutions viennent tout juste de tomber alors que l’un des gisements gaziers les plus prolifique de la Méditerranée orientale, Qana glisse des mains de l’axe US/Israël pour revenir droit à un Etat libanais qui s’en tire victorieux à la faveur on s’en doute de l’arsenal du Hezbollah. Ya t il quelque chose qui se crée en Méditerranée orientale, et plus précisément au large syro libanaise non sans rapport avec la guerre en Ukraine ? Bien probable rien qu’à synthétiser plusieurs faits qui s’entrecroisent. Il y a d’abord cette guerre particulièrement paradoxale qui se déroule à Afrine où le Sultan Erdogan parfaitement passif face à la liquidation et la reconstruction de ses mercenaires par le Qaidiste al Junali, donne l’impression de vouloir après des semaines de faux semblant et de simulacre de réconciliation avec Assad de vouloir lui encore jouer des tours, quitte à faire installer un émirat d’Idlib aux portes d’Alep soit à 6 km de Lattaquié ou ce qui revient eux même à planter une fenêtre de tir otanienne près de Tartous et de Lattaquié non pas à l’aide de ses soldats turcs mais par l’entremise des terroristes pro US apparemment hostiles à la Turquie. Remarquons qu’on serait là dans la prolongation du scénario estival de la Turquie atlantiste qui visait à s’emparer de Tall Abyad et d’Afrin.

Southfront écrit :

« Hay'at Tahrir al-Sham (HTS), affilié à Al-Qaïda, le dirigeant de facto de la région nord-ouest de la Syrie du Grand Idlib, profite d'une nouvelle bataille entre les mandataires de la Turquie pour étendre son influence dans la campagne du nord d'Alep.Le conflit a commencé le 7 octobre, lorsque des militants de la division Hamzah soutenue par la Turquie ont assassiné le militant de l'opposition syrienne Mohammed Abdullatif, "Abu Ghanoum", et sa femme enceinte dans la ville d'al-Bab, le principal bastion des forces turques dans le nord d'Alep. campagne. En réponse à l'assassinat, le 3e corps soutenu par la Turquie, dirigé par le front al-Shamiya, a lancé une opération contre la division Hamzah le 10 octobre.

En quelques heures, le 3e corps a pu expulser les militants de Hamzah d'al- Bab. Cependant, la bataille s'est réchauffée le 11 octobre, lorsque la division Suleyman Shah, une autre faction soutenue par la Turquie, est intervenue au nom de la division Hamzah. En réponse à cette décision, le 3e corps a étendu ses opérations dans la région d'Afrin.HTS a commencé son intervention le même jour. Le groupe terroriste a envoyé une importante force lourdement armée à Afrin via les points de passage de Ghazzawiyya et Dayr Balut pour soutenir la division Hamzah et la division Suleyman Shah. Les forces de HTS ont pu expulser le 3e corps de la majeure partie du sud et de l'ouest d'Afrin le 12 octobre. La force a même atteint la périphérie de la ville d'Afrin. Une tentative de prendre d'assaut la ville a également été faite. Le 3e corps n'a pas résisté malgré le soutien d'une large coalition de factions soutenues par la Turquie connue sous le nom de Mouvement de libération et de construction… »

 L’apathie turque trahit une implication en coulisse d’Ankara à ce scénario dit la création d’un émirat d’Idlib qui accueillerait à la fois les 3 millions de réfugiés syriens en Turquie qui menacent de faire perdre au Sultant la présidentielle et garantirait de facto le trafic pétro gazier du sou sol du nord et nord est syrien qui a apporté depuis 2011 des milliards de dollars à la caisse de l’OTAN par Turquie interposée voire a la caisse de la famille Erdogan comme en parlait en 2015 un responsable russe. C’est à la lumière de ce plan B otanien que les Russes tiennent maintenant qu’ils ont signé des accords gaziers avec Damas à prouver que même avec une OTAN placée à six km de leurs bases dans le nord d’Alep la Syrie et la Russie ne se laisseront pas faire.

Les forces russes et syriennes ont organisé un exercice tactique conjoint dans le port syrien de Tartous, qui abrite une base de la marine russe, a annoncé l'agence de presse arabe syrienne le 13 octobre. Une source militaire a déclaré à l'agence gouvernementale que l'exercice, qui a duré plusieurs jours, simulait des attaques contre le port vital. Au cours de l'exercice, les troupes russes et syriennes ont repoussé une attaque de groupes terroristes contre les installations militaires du port, se sont défendues contre les plongeurs et les saboteurs ennemis, ont utilisé des systèmes de défense aérienne pour repousser une attaque aérienne et ont déjoué une tentative de l'ennemi de débarquer des troupes au port.

Les deux parties ont également redéployé leurs navires de guerre et leur équipement militaire dans un scénario simulant une attaque à grande échelle par l'ennemi sur le port de Tartous. Plus de 400 soldats du groupement militaire russe en Syrie et de la flotte de la mer Noire de la marine ont pris part à l'exercice, en plus des troupes de l'armée arabe syrienne. Cinq navires de guerre russes et deux avions de combat Su-35, qui imitaient des missiles de croisière hostiles, ont également participé avec 25 autres systèmes militaires.

La manœuvre navale tout comme d’autres exercices organisés ces dernières semaines a été à la hauteur de l’enjeu si on s’intéresse de plus près aux détails de l’accords gazier que signe la Syrie avec la Russie :

Ainsi en marge de la Semaine russe de l’énergie (Russian Energy Week), le ministre syrien du Pétrole, Bassam Tohmée, s’est référé aux projets pétrogazier mis en œuvre avec la partie russe et surtout des travaux d'exploration en Méditerranée orientale,Tohmé a indiqué :

« Des projets offshore importants sont mis en œuvre par la partie russe en Syrie, aussi bien dans le domaine du gaz et du gaz au’au niveau des compresseurs à gaz, le point de focalisation de ces projets étant dans le sud de la région centrale.  Quelques quatre-vingts millions d'euros et plusieurs milliards de livres syriennes ont déjà été investis. La région de la Méditerranée orientale est riche en réserves de pétrole, et en particulier de gaz. Mais de nombreux pays nous ont dépassés dans le domaine de l'exploration et ce retard c’est avec l’aide des Russes que nous comptons le rattraper. Dans les eaux syriennes en 2005, seule une opération de prospection a été menée par une société norvégienne, mais désormais c’est avec les Russes qu’on traite ce qui est naturel après les sanctions US à notre encontre. Après avoir perdu environ 70% de ses centrales électriques, ses gazoducs et ses pipelines, pendant la guerre, Damas prévoit maintenant de ramener les compagnies pétrolières et énergétiques internationales pour investir dans le pays. »

 

Qu’est-ce qui empêcherait alors les Russes d’explorer à fond les capacités gazières offshores syriennes rien que pour déjouer les pronostics trompeurs des Occidentaux qui privés de la possibilité exploratrice, s’acharnent sur le pétrole syrien à Deir ez Zor ? La production du pétrole en Syrie s’établissait à environ 14.5 millions de barils avec une production moyenne de 80,3 mille barils par jour, au premier semestre. Par ailleurs, la production de gaz naturel était ces six premiers mois de l’année en cours de 2 milliards de mètres cubes avec un taux de production de 11,3 millions de mètres cubes par jour.

La perspective d’une Syrie productrice de gaz est d’autant plus tentante que le Liban dont les réserves se trouves à quelques km des côtes syriennes est sur le point de basculer vers l’Est et de se débarrasser de Total et d’Eni et de se tourner vers les Russes, les Iraniens et les Chinois ce qui permettrait déjà de créer un début de consortium syro libanais ou ce que Poutine a tenté de faire comprendre à Erdogan ce jeudi à Astana en lui proposant de cesser au moins une fois dans sa vie à jouer aux girouettes et de rallier ce hub gazier méditerranéens qui vu des contrats gaziers ultra importants entre Iran et Russie, deux premières puissances gazières pourrait s’étendre jusque dans le golfe Persique.

Mercredi 12 octobre, Bassam Tohmé s’est entretenu avec son homologue algérien, Mohammad Arkab, en marge de la Semaine russe de l’énergie, de l’importation de gaz d’Algérie, où les deux parties ont été convenus d’accélérer les procédures de conclusion du contrat commun. Une rencontre qui a lancé les spéculations sur l’avenir de ce hub gazier qui pourrait inclure aussi l’Algérie. C’est sans doute en pensant à ce séisme anti Occident à venir qu’une patrouille franco américaine a surgi ce 13 octobre dans la région du nord-est de la Syrie:

«  la patrouille, composée de quatre véhicules, a inspecté la ville d'Abu Rasin et les zones voisines dans la campagne nord d'al-Hassakah. La ville, qui est détenue par les Forces démocratiques syriennes (SDF) soutenues par les États-Unis, a été bombardée par l'armée turque et ses mandataires à d'innombrables reprises au cours des derniers mois. C'était la première fois que des troupes de la coalition dirigée par les États-Unis pénétraient à Abou Rasin, où les forces gouvernementales syriennes sont déployées, depuis 2019. Il s'agissait également de la première observation confirmée de troupes françaises en Syrie cette année. »

Mais qu’on se détrompe tout de suite : ce n’était pour les beaux yeux des kurdes qu’Américains et Français se sont plantés là, c’était une affaire de Total et de Chevron. Sauf qu’après la guerre en Ukraine, il n’y plus aucune possibilité de coexistence. La Syrie mettra à la porte ses occupants de force ou de gré..

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SOURCE: FRENCH PRESS TV